Mondialisation oblige, une question taraude les entreprises : le management est-il une science universelle ? Autrement dit, y a-t-il non pas un, mais des styles de management, adaptés aux cultures locales ?[mks_separator style=”solid” height=”1″]

La gestion d’équipe
Comprendre les risques
Autre exemple de spécificités managériales : «L’Afrique est un continent à grande distance hiérarchique», note Emile-Michel Hernandez, professeur à la faculté de sciences économiques et de gestion de Reims, qui a enseigné les sciences de gestion en Côte d’Ivoire et au Togo. Un leadership très autoritaire n’est pas rare et peut très bien passer auprès des troupes. «Le manager est considéré comme une sorte de père à qui l’on doit une très forte loyauté», explique Evalde Mutabazi. Dans ce contexte, le paternalisme a largement droit de cité. Pour Emmanuel Kamdem, ce style de management a des effets positifs : «Cela signifie que l’entreprise est gérée en bon père de famille et que le lien personnel et affectif entre le manager et les salariés n’est pas détruit par la relation productive. Le patron est soucieux du bien-être de ses salariés.» Le danger, selon le directeur de l’Essec de Douala ? Aller trop loin et tomber dans l’infantilisation.
Autre risque : que le leadership vire à l’omnipotence. Un jeune cadre sénégalais ne décolère pas en racontant une récente expérience : «J’ai eu une demande de devis d’un important client étranger à laquelle je me devais de répondre en vingt-quatre ou quarante-huit heures maximum. Cela m’a pris très exactement un mois et neuf jours… Pourquoi ? Parce que le directeur, qui est à la fois propriétaire, directeur des ressources humaines et directeur administratif et financier, a, pendant ses vacances, mis à l’arrêt tout le bureau commercial. Alors même qu’un responsable export et grands comptes, une directrice commerciale et un directeur financier étaient là pour faire fonctionner le service ! Face à l’urgence de la situation, j’ai demandé une réunion aux cadres du bureau commercial pour ce dossier important. Mais personne n’a voulu se mouiller. En somme, l’entreprise se résume à une seule et unique personne. Je pense, comme pas mal d’amis de mon âge, avoir affaire à un style de management complètement dépassé.»[mks_separator style=”blank” height=”0,5″]