Événement majeur de la tech, le Gitex a organisé sa première édition africaine dans la ville ocre du 31 mai au 2 juin. Une initiative qui confirme les ambitions continentales du salon dubaïote tout autant que celles du Maroc.
Par Jacques Leroueil, envoyé spécial à Marrakech

Tenue du 31 mai au 2 juin à Marrakech et placée sous le haut patronage de Sa Majesté Mohammed VI, roi du Maroc, la première édition du Gitex Africa a fait le plein. Plus de 900 exposants, start-up, délégations et une dizaine de milliers de visiteurs venus de 120 pays se sont déplacé ainsi qu’un aréopage de décideurs politiques. Parmi ces derniers, le premier ministre marocain Aziz Akhannouch, la ministre de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Ghita Mezzour, et le ministre d’État de l’Intelligence artificielle des Émirats arabes unis, Omar Sultan Al Olama.
Dans son discours d’ouverture, prononcé le 31 mai, le chef du gouvernement marocain s’est dit fier de voir l’Afrique « accueillir cette grand-messe technologique », le Gitex Africa « [mettant] en avant le potentiel technologique du continent. Dans ces temps de perturbations économiques et de changements mondiaux profonds, la montée en puissance du numérique est inévitable. La technologie numérique est devenue un levier essentiel du développement économique », a notamment plaidé Aziz Akhannouch. « Lors de cette édition inaugurale, nous avons vu l’enthousiasme et l’énergie des start-up mais aussi des géants de la tech, des délégations gouvernementales et des universitaires venus du monde entier, et pas seulement d’Afrique. Nous nous attendions à un grand spectacle, mais celui-ci a largement dépassé nos attentes en termes de participation et d’impact », s’est pour sa part félicitée Trixie LohMirmand, vice-présidente exécutive du Dubai World Trade Centre et PDG de KAOUN International, l’agence évènementielle chargée de l’organisation du Gitex Africa.
Outre la signature de quatre conventions de partenariat portant sur le renforcement de la coopération dans le domaine numérique et le lancement de la plateforme « Moukawala Raqmiya », destinée à évaluer la maturité digitale des entreprises marocaines, l’événement aura surtout conforté la capacité du Gitex à attirer les géants du secteur (IBM, Lenovo, SAP, Huawei, Atos) et les investisseurs internationaux en terre africaine. Lancé en 1981, le salon dubaïote – qui accueille en moyenne 4 000 exposants et 100 000 visiteurs par édition – est aujourd’hui l’un des rendez-vous incontournables du monde de la tech, aux côtés du CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas et de l’IFA (Internationale Funkausstellung) de Berlin.

Pas étonnant dans ces conditions que nombre de jeunes pousses du continent aient fait le déplacement pour réseauter, trouver des partenaires et pitcher auprès de potentiels investisseurs. Cofondatrice de la start-up ougandaise ShareCard, Sandra Awilli explique ainsi que « l’une des forces d’un événement tel que le Gitex est de pouvoir réunir en un même endroit des entrepreneurs en recherche de financement avec des investisseurs désireux de prendre une participation dans des projets prometteurs ». Présent à Marrakech, un capital-risqueur note pour sa part que « la faculté à conclure des deals est d’autant plus forte que les jeunes pousses mises en avant au salon ont déjà de la traction et une dynamique de croissance éprouvée ».
Enfin, au-delà de l’écosystème tech, cette première édition du Gitex Africa aura permis de mettre en lumière le pays hôte, le Maroc. Désireux de devenir un « hub continental et international attractif pour les investissements », le royaume chérifien s’est récemment doté d’une nouvelle charte d’investissement, qui propose aux investisseurs une série d’avantages substantiels, notamment dans le secteur des technologies. De quoi booster un peu plus l’attractivité de la destination Maroc. Ministre d’État de l’Intelligence artificielle des Émirats arabes unis, Omar Sultan Al Olama a quant à lui affirmé que le Maroc était un « choix naturel pour l’implantation du Gitex en Afrique, le royaume représentant un modèle de développement pour différents pays africains dans différents domaines ».

