La rhétorique est un art qui ne tolère ni l’improvisation ni l’erreur. Ex-baryton et coach vocal notamment du président Emmanuel Macron, Jean-Philippe Lafont livre ici ses conseils sur les 10 attitudes clés à adopter.
Par Jean-Philippe Lafont
1 ) Soigner son entrée
L’entrée sur une scène comme dans un bureau se travaille. Elle se doit d’être simple, souriante et énergique.
2 ) Une présentation sans faux pli
Celle-ci se doit d’être élégante et sans outrance.
3 ) Savoir prendre place
Il est important d’adopter une posture, assise ou debout, face à son auditoire, évitant les grands mouvements de bras.
4 ) Du charisme
Le regard et la poignée de main en disent long sur votre personnalité, et donc votre charisme.
5 ) Travailler sa respiration
On ne respire jamais par la bouche ni du haut des poumons mais à partir du bas de côtes flottantes comme l’ouverture d’un soufflet de cheminée, lentement. Ni trop ni trop peu.
On reprend normalement son souffle par le nez sur les ponctuations qui sont faites pour se recharger en énergie naturellement.
6 ) Maîtriser son sujet pour gagner en assurance
Connaître parfaitement son sujet est un préalable indispensable. Il faut l’avoir pensé, réfléchi, mûri.
7 ) Les premiers mots donnent le ton
Les premières paroles ne s’improvisent pas. Elles seront décisives pour la suite.
8 ) Prendre de la voix
Le plus beau dans une voix parlée comme chantée se trouve être en son médium ; pas d’incursions dans un aigu criard ou un grave d’outre-tombe. La voix doit être haute.
9 ) Mélodie des voyelles et beauté des mots
L’articulation des consonnes ne doit pas être négligée. De même que la dynamique des lèvres et de la langue ! Toutes les langues sont belles dès l’instant où elles participent aux partages d’éléments pour avancer, pour créer une chaîne humaine grandissante.
10) Du rythme !
La ponctuation qui rythme un discours assure son intérêt, sa souplesse et sa force évocatrice, tout comme l’écriture déliée de nos grands-mères en leur temps. Il est par ailleurs important de ne pas oublier d’intégrer des silences, des moments de pause, qui permettent une recharge énergétique tout autant que le tempo de réflexion pour l’orateur et l’auditeur. La nature du discours doit être adaptée. Il s’agit moins d’un monologue que d’’un rapport oral entre deux partenaires : l’un parlant, l’autre écoutant mais tous favorisant l’avancée du discours. D’où l’importance de ressentir l’intérêt, ou non, de l’auditoire, et de s’adapter en conséquence.
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