On rencontre dans l’histoire de l’humanité, des coïncidences qui vous laissent rêveurs. On pense aux catastrophes – la destruction des Twin Towers, le naufrage du Titanic – qui auraient été annoncées, décrites par des écrivains bien avant qu’elles ne surviennent. En superposant les vies des présidents américains John Kennedy et Abraham Lincoln, on a la nette impression que c’est la même histoire qui se répète à une centaine d’années d’écart, l’un et l’autre ayant été victime d’un assassinat. Le collaborateur de l’un portait le nom de l’autre et vice-versa. L’assassin de l’un a tiré d’un entrepôt et s’est caché dans une salle de spectacle alors que celui de l’autre a fait l’inverse. J’ai découvert une autre coïncidence qui ne laisse pas indifférent.

Numéro 45, daté Juin 2017.
En 1961, un enfant naît à Hawaï, d’une mère blanche et d’un père kenyan. C’est cet enfant qui deviendra moins d’un demi-siècle plus tard, le premier président noir des Etats-Unis. Il faut rappeler que si le médecin du cinéma n’est pas africain, il travaille beaucoup avec l’Afrique. Les deux couples, celui de la fiction et celui de la réalité, sont donc mixtes et les hommes ont un lien avec l’Afrique. Dans le film, le père de la jeune femme appelle son futur beau-fils et lui parle d’homme à homme sur les difficultés que le couple ne manquera pas de rencontrer. Puis, il lui demande s’ils nourrissent le projet d’avoir des enfants. Non seulement ils comptent bien en avoir, lui confie le médecin, mais en plus, sa fille est convaincue que leur enfant sera président des Etats-Unis. Quant à lui-même, il avoue qu’il trouve sa fiancée un peu trop optimiste et qu’il sait que ces enfants ne seront pas vus comme tous les autres.
Barack Obama a terminé son mandat sans se faire assassiner et sans avoir bouleversé la vision américaine du monde. Néanmoins avec l’arrivée de Donald Trump, une partie de l’Amérique semble décidée à tourner le dos à cette expérimentation hasardeuse. Alors, la prémonition cinématographique, la prophétie du président noir venu d’Afrique et de Hawaï, n’en revêt que plus de sens et se nimbe d’un voile de tendresse.