Militant panafricaniste, l’Ivoirien Moussa Doumbia Fakoly, plus connu sous le nom de Tiken Jah Fakoly, est de tous les combats. Ses coups de gueule version reggae appellent de façon festive l’Afrique à l’union. Installé au Mali depuis plus d’une dizaine d’années, il s’implique aussi bien dans la vie politique et sociale que culturelle du pays et du continent. Son dernier opus, Racines, se présente comme un hommage aux icônes du reggae.[mks_separator style=”solid” height=”1″]

L’ÉDUCATION, CLÉ DE L’AVENIR DE L’AFRIQUE
SON ENGAGEMENT POLITIQUE
Malgré la situation qui prévaut aujourd’hui au Mali, Tiken Jah ne souhaite pas s’exiler à nouveau. Il demeure confiant et optimiste. « La situation actuelle du Mali est la conséquence de ce qui s’est passé en Libye après le coup d’Etat et l’arrivée des islamistes, ce qui est trop pour un pays. Ensuite, il y a eu la transition et les élections présidentielles gagnées par l’actuel président avec plus de 77 % de voix. Il faudra faire le bilan à la fin de son mandat. L’opposition a le droit de critiquer l’action du gouvernement actuel et je souhaite qu’on aille jusqu’au bout pour que le processus démocratique perdure. Le Mali a été un exemple de démocratie. Le pouvoir appartient au peuple, il faudrait qu’on conserve cette idée.» Et l’avenir appartient à la jeunesse, que le chanteur exhorte à s’impliquer davantage, comme au Burkina Faso où les étudiants se sont opposés au coup d’Etat militaire. « Le rôle de la jeunesse est de prendre la parole et de faire de la politique. Partout où il y a une révolution, les jeunes sont en avant. » Tiken Jah se remémore la première fois qu’il a entendu Alpha Blondy. C’était lors de son séjour en Jamaïque. C’est à ce moment-là qu’il a su qu’il jouerait du reggae. Sur le chemin du Tuff Gong Studio, mythique studio jamaïcain de Kings-ton créé par Bob Marley, il croise de nombreux rastas qui se réclament de l’Afrique. « Il ne faut pas oublier le lien historique entre le continent et la Jamaïque», rappelle-t-il. Et la musique en est le vecteur. Le chanteur ivoirien retient aussi la ferveur des artistes jamaïcains, fiers de participer à l’enregistrement de son album, composé de standards du reggae. Il rend hommage aux légendes dont la musique a bercé son enfance. Porté par le grand rêve de Bob Marley, qui a toujours souhaité voir le reggae retourner en Afrique, le reggaeman ivoirien se donne pour mission « de faire en sorte que ce rêve devienne réalité. »
Pour lire l’intégralité de cet article, rendez-vous à la page 90 du numéro de Juin 2016.