En 2022, convaincus du potentiel transformateur de la technologie, les frères Moustapha et Alioune Ndoye ont lancé Chargel, leur quatrième entreprise. Leader du fret digital en Afrique de l’Ouest, celle-ci simplifie les échanges entre expéditeurs et transporteurs. Moustapha décrypte les défis du secteur du fret routier, ainsi que les attentes des utilisateurs.
Quelle a été la genèse de Chargel et comment avez-vous envisagé de révolutionner le transport routier en Afrique de l’Ouest ?
Moustapha Ndoye : Après la vente de notre start-up hôtelière, nous réfléchissions à un nouveau projet entrepreneurial. Avec notre expertise en technologie, nous avons décidé de proposer des solutions dans le transport routier. Sans infrastructure ferroviaire, la logistique en Afrique de l’Ouest présente en effet des défis monumentaux.
Concrètement, comment votre plateforme de fret digital simplifie-t-elle le transport ?
M. D. : Via notre plateforme web et notre application mobile, nous connectons clients et transporteurs, simplifiant ainsi leurs échanges. Nos algorithmes et l’intelligence artificielle optimisent les opérations pour une planification efficace, une visibilité accrue et une transparence totale. Chargel facilite la recherche, la réservation et le suivi des expéditions, garantissant rapidité et fiabilité. Avec nous, expéditeurs et transporteurs économisent un temps précieux. Alors qu’il faut normalement des jours pour trouver un transporteur, notre plateforme livre des résultats en quelques heures, permettant à nos clients de se concentrer sur d’autres tâches.
Via notre plateforme web et notre application mobile, nous connectons clients et transporteurs, simplifiant ainsi leurs échanges.
Quels partenariats clés a établis Chargel et comment envisage-t-elle son expansion future ?
M. D. : Notre modèle B2B repose sur des partenariats clés comme avec Maersk, Auchan, Ceva Logistics et CMA CGM. Ouverts aux nouvelles opportunités, nous visons à répondre aux besoins variés de nos clients, quels que soient leur taille ou secteur. Notre engagement envers l’excellence du service reste constant. Bâtir un réseau solide de transporteurs en leur offrant une visibilité accrue et l’assurance d’un paiement immédiat après opération était notre objectif. Aujourd’hui, ils sont près de 6 000 à nous avoir fait confiance.
Comment gérez-vous les fluctuations saisonnières pour maintenir votre performance annuelle ?
M. D. : Actuellement, en pleine saison d’exportation des arachides au Sénégal, nous transportons 400 à 500 conteneurs par mois. D’autres saisons, comme celles du café et du cacao en Côte d’Ivoire, ont également un impact majeur. En moyenne, nous avons transporté 40 000 tonnes de marchandises l’an passé et nous prévoyons une augmentation significative cette année.
Quelle est votre stratégie d’expansion ?
M. D. : Après Dakar, nous avons ouvert un bureau à Abidjan, élargissant ainsi notre présence à deux hubs clés. En 2023, nous avons desservi la quasi-totalité des pays de la sous-région. Nous ambitionnons de couvrir toute la zone et d’en devenir le leader en exploitant les synergies régionales. De plus, ces hubs nous ouvrent des opportunités au-delà de la région (Maroc, Congo, Gabon). L’année dernière, notre chiffre d’affaires était de 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros). Cette année, nous avons optimisé notre plateforme pour des performances encore meilleures.
Site Internet : www.chargel.me * Mail: info@chargel.me
