Animé par la volonté de réinventer la place de l’Afrique sur la scène numérique mondiale, l’entrepreneur sénégalais Alioune Mbaye a lancé Accel Tech en 2014. Objectif : donner au continent la meilleure posture dans sa quête vers une souveraineté numérique et créer un futur où il écrira son propre récit technologique.

Avec ses presque 2 mètres de hauteur, il a l’allure d’un joueur de NBA, la prestigieuse ligue américaine de basket. D’ailleurs, Alioune Mbaye a bien eu ce rêve quand il était plus jeune, affichant durant ses études de beaux succès lors des championnats interuniversitaires de basket, ainsi que des honneurs académiques exceptionnels au tableau d’honneur. Mais c’est finalement autour des technologies que s’est révélée la passion de ce jeune Sénégalais.

Titulaire d’un Master en systèmes d’information et finances, mais également d’un MBA en informatique, Alioune Mbaye avait devant lui un chemin tout tracé pour tourner définitivement le dos à son Afrique natale. Ainsi aurait-il pu poursuivre son ascension professionnelle aux États-Unis : d’abord ingénieur logiciel et expert en automatisation chez Brainware Inc., en Virginie, il a ensuite été ingénieur software au sein de la multinationale Philips Electronics.

Pourtant, en 2014, il décide de quitter le sol américain – et ses promesses – pour retourner au Sénégal et y fonder Accel Tech. Entre-temps, le jeune homme s’est doté de compétences clés dans le domaine de la transformation numérique. Surtout, il est désormais animé par une vision : faire de l’Afrique un moteur technologique.

« Accélérer » la Souveraineté Numérique du Continent

Dès son arrivée, il identifie un problème majeur : l’absence d’infrastructures technologiques véritablement adaptées à l’Afrique.

Or la dépendance aux prestataires étrangers pour la gestion des données expose le continent à des vulnérabilités profondes : perte de souveraineté, risques accrus en matière de sécurité, et coûts insoutenables. Ce constat nourrit son désir de changer la donne. « Sans infrastructures fiables et sécurisées, il est impossible de bâtir un écosystème numérique de confiance pour les générations futures », explique-t-il. C’est dans cet esprit visionnaire qu’Accel Tech voit le jour, avec une ambition affirmée : accélérer la transformation numérique du continent. Le choix du nom « Accel », inspiré du mot « accélérer », incarne cette volonté d’aller vite et bien, tout en restant en phase avec les réalités africaines. « Mon objectif est de montrer que l’Afrique peut produire des solutions technologiques compétitives et adaptées à ses besoins. »

« Mon objectif est de montrer que l’Afrique peut produire des solutions technologiques compétitives et adaptées à ses besoins. »

Trois Axes Stratégiques Pour Une Révolution Numérique Africaine

L’émergence actuelle de l’Intelligence artificielle (IA), qui exige de fortes capacités en termes de puissance de calcul, de stockage et de sécurité, faisait partie de la vision d’Alioune il y a dix ans.

Aujourd’hui, elle s’est véritablement transformée en réalité. En une décennie, Accel Tech s’est donc imposé comme un acteur clé du secteur, structurant son activité autour de trois axes principaux : la création d’infrastructures technologiques, avec la construction de data centers et de clouds souverains, de solutions de réseaux, ainsi que la cybersécurité ; la transformation digitale et le conseil, en accompagnant des entreprises et des gouvernements dans leur modernisation et dans l’adoption des technologies émergentes ; et enfin la formation et le développement des talents, en renforçant les compétences sur le continent africain grâce à des certifications et des contenus éducatifs innovants.

Des Projets Structurants à Impact Concret

Depuis sa création, Accel Tech a mené plus de 120 projets structurants, notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda, renforçant ainsi l’autonomie technologique de ces cinq pays. Ces initiatives vont de la construction de data centers aux normes internationales à la mise en place de solutions cloud de confiance et hautement accessibles. « Au Sénégal, nous avons créé, en conformité avec les standards internationaux, des data centers essentiels pour l’autonomie technologique du pays. Nous sommes également en phase d’implémentation sur des projets similaires en RDC et au Cameroun. Nous aidons aussi la Côte d’Ivoire à adresser des problèmes autour de l’éducation par le biais d’outils technologiques. »

Depuis sa création, Accel Tech a mené plus de 120 projets structurants dans cinq pays africains, notamment le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda…

Vers un Futur Audacieux

Et cette ambition ne s’arrête pas là. À l’horizon 2027, Accel Tech prévoit de s’étendre à dix nouveaux pays africains, doublant ainsi sa présence géographique. La société a également pour ambition de devenir le principal partenaire technologique des États africains et, par ailleurs, de s’introduire en bourse, un symbole de maturité et de confiance dans son modèle économique. À plus long terme, l’objectif d’Accel Tech est encore plus audacieux : être présent dans 30 pays africains et figurer parmi les cinq leaders technologiques du continent.