Forbes vient de publier son vingtième palmarès annuel des 100 personnalités féminines les plus puissantes de la planète. Zoom sur les Africaines du classement.
Par Erwan Faust
#1. Ngozi Okonjo-Iweala
Directrice générale de l’OMC (Nigeria, 87e)
Issue d’une famille de chefs traditionnels nigérians, Ngozi Okonjo-Iweala fait ses études aux États-Unis (MIT et Harvard), puis s’y établit et prend la nationalité américaine avant d’entrer à la Banque mondiale. Appelée par le président Olusegun Obasanjo en 2003, elle rentre au pays pour devenir la première femme ministre des Finances du pays, dont elle s’attèle à réduire la corruption et la dette publique. Ngozi Okonjo-Iweala se voit ensuite confier le ministère des Affaires étrangères, devenant également la première femme à la tête de la diplomatie nigériane, bien que seulement pour deux mois. Elle rate de peu la direction générale de la Banque mondiale et rempile au Nigeria pour un deuxième mandat de ministre des Finances. En 2020, elle devient la première femme à diriger l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
#2. Mpumi Madisa
PDG du groupe Bidvest (Afrique du Sud, 88e)
Directrice générale du Sud-africain Bidvest depuis 2020 — un puissant conglomérat (industrie, pharmacie, automobile et transport) qui emploie près de 130 000 personnes et dont la capitalisation boursière s’élève à près de 5 milliards de dollars — Mpumi Madisa est l’une des rares femmes noires à diriger une société cotée du Johannesburg Stock Exchange. Une consécration pour la dirigeante, qui a rejoint le groupe en 2003 et siège par ailleurs au conseil d’administration de 16 filiales de la société. De quoi faire dire au président sud-africain Cyril Ramaphosa, au moment de sa nomination au poste de PDG de Bidvest, que son accession à ce poste était « une victoire des femmes dans les entreprises ». Cette titulaire d’une maîtrise en finance et investissement de la réputée Wits Business School a en outre étéChief Director du gouvernement de la province du Gauteng en Afrique du Sud, la région la plus riche et industrialisée de la nation arc-en-ciel.
#3. Samia Suluhu Hassan
Présidente de la Tanzanie (Tanzanie, 93e)
Déjà première femme vice-présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, plus connue sous le nom de « Mama Samia », est devenue première présidente de l’histoire de ce pays d’Afrique de l’Est le 19 mars 2021, succédant à l’ancien président John Magufuli. Après avoir travaillé au Programme alimentaire mondial des Nations unies, la native de Zanzibar a occupé plusieurs fonctions électives sur son île natale avant d’intégrer l’Assemblée nationale tanzanienne. Nommée ministre d’État en charge des Affaires de l’Union en 2014, elle devient cette même année vice-présidente de l’Assemblée constituante, puis colistière de Magufuli en 2015. Depuis son arrivée au pouvoir, elle s’est érigée en figure de l’unification nationale en tendant la main à l’opposition, et a amorcé plusieurs réformes économiques afin de faire revenir les investisseurs en Tanzanie.
#4. Mo Abudu
Fondatrice et directrice d’EbonyLife (Nigeria, 98e)
Née à Londres, Mo Abudu s’est lancée dans la production audiovisuelle en 2006, produisant et animant notamment l’émission Moments with Mo, inspirée des talkshows d’Oprah Winfrey. Un programme télévisé qui fait rapidement de la Nigériane la « Oprah d’Afrique ». Depuis, Mo Abdu a enchaîné les initiatives : lancement d’une chaîne de télévision, EbonyLife TV (en 2012), suivie de la société EbonyLife Films, fondée en 2014. Un projet qui a permis à la cheffe d’entreprise de devenir la productrice de cinéma la plus célèbre de Nollywood, grâce à des films comme The Weding Party. Ces succès ont permis à Mo Abudu de conclure des partenariats stratégiques avec de grands studios comme Sony Pictures ou encore le géant du streaming Netflix, qui coproduit avec elle des séries et des films mettant en avant le continent africain.
