En plein océan Indien, au large des côtes tanzaniennes, Zanzibar semble vivre un petit boom touristique depuis quelques années. Forbes Afrique vous invite à la découverte de cet archipel aux allures de bout du monde.
Lorsqu’on pense à un lieu paradisiaque, les premiers paysages qui viennent à l’esprit sont les eaux translucides de Bora Bora, les Bahamas ou encore les plages thaïlandaises. Si on ajoute à cela l’Afrique, on imagine vite les rivages azurés de l’île Maurice, du Cap-Vert et des Seychelles. Pourtant, parmi tous ces espaces évoqués, un archipel, peut-être encore méconnu pour de nombreuses personnes, émerge comme une destination de plus en plus prisée : Zanzibar.
En effet, ce petit coin enchanteur offre des paysages incroyables. De Nungwi au nord d’Unguja – île principale constituant l’archipel de Zanzibar –, à Paje au sud-est, en passant par Kiwengwa et Pongwe, un spectacle féérique s’offre partout aux visiteurs : un sable blanc immaculé bordé de centaines de palmiers avec des lagons aussi turquoise que translucides. Une invitation à se baigner qui permet sur la petite île de Mnemba de réaliser un rêve enfantin : une rencontre magique avec les dauphins. Particularité de cet îlot, c’est une propriété privée cernée par un fabuleux atoll de récifs coralliens qui accueille une poignée de privilégiés à la recherche d’une escale intemporelle. Bienvenue donc «dans un endroit qui a tout d’un paradis terrestre posé entre ciel et mer et à fleur de vague», pour reprendre les mots des spécialistes de l’agence Safari World Image.
UN ROCHER AU MILIEU DES EAUX
Sans aucun doute, ces panoramas somptueux ont été parmi les arguments qui ont incité Claudio Moras à quitter son pays natal, l’Italie, et à venir investir dans cette partie du monde. «Le décor majestueux au dégradé de bleus qui donne l’impression de s’étendre à l’infini a été l’un des éléments qui m’ont convaincu de venir ici», confie-t-il depuis la terrasse de son restaurant The Rock, devenu un symbole de l’île et qui a été dépeint par les plus prestigieux médias de la planète. Effectivement, la vue imprenable invite rapidement à s’asseoir sur l’un des sofas avec les pieds dans le sable pour savourer un bon cocktail, voire un des nombreux mets proposés par cet établissement dont la particularité est d’être perché sur un rocher au milieu de la mer.
Toutefois, une question s’impose. La fréquence touristique est-elle à la hauteur des espaces enchanteurs proposés par cette île ? « C’est le cas, répond sans ambages Claudio Moras. Je dirais que nous assistons à un certain boom touristique et nous le voyons avec notre restaurant, où la fréquentation augmente annuellement de 15 à 20 % depuis deux à trois ans. » Une croissance qui l’a conduit à ouvrir, avec ses deux associés Nigel et Andrea, plusieurs lodges et hôtels, dont le plus récent, Hekaya, une villa hôtel cinq étoiles de luxe donnant directement sur les eaux chaudes et cristallines de Pingwe, réputée comme étant l’une des plus belles plages de l’archipel.
À LA RENCONTRE DES CULTURES
Mais Zanzibar ne se limite pas aux plages et à la mer. Comme l’explique Nicole Pavlin, une ancienne présentatrice de la télévision helvétique qui a ouvert l’an dernier un complexe fastueux, le Baladin Zanzibar Beach Hotel, composé de bungalows et d’un restaurant à même le sable, « outre les rivages éblouissants et la possibilité de faire des affaires dans l’industrie touristique, c’est aussi Stone Town, le cœur historique de la capitale de cette île, qui m’a donné l’envie de m’installer ici. Une ville où l’on découvre une architecture originale composée de surprises culturelles indiennes, omanaises, britanniques et africaines. » Un concentré d’histoire en effet qui se remarque rapidement en balayant du regard les nombreuses bâtisses qui apparaissent aux alentours lorsqu’on se retrouve sur l’un des toits panoramiques proposés par les multiples restaurants de la vieille ville. Un rapide coup d’œil permet de distinguer des remparts coloniaux ou un temple hindou coincé entre une mosquée et deux églises avec en toile de fond des palais d’influence omanaise.
« Mais rien ne vaut une balade dans le labyrinthe des ruelles de Stone Town, souligne Maria Patrizia Romano, une touriste italienne habitant en Belgique. C’est en se perdant dans le dédale de petits chemins animés que cette cité se révèle avec ses portes richement sculptées qui ornent les anciennes bâtisses et derrière lesquelles se cache souvent une cour intérieure décorée de plantes exotiques dont le style rappelle une médina orientale. » Au gré des pas, le voyageur devine les multiples facettes offertes par les allées étroites où s’entremêlent parfums d’épices, hospitalité arabe et récits d’explorateurs, dont les passages au fil des siècles ont fait naître des édifices aux noms légendaires, tels que la Maison des merveilles située le long du port. Non loin de là, une promenade de front de mer très animée en journée se transforme en soirée en un lieu culinaire géant à ciel ouvert, propice aux rencontres et aux dégustations. Lorsque le soleil se couche, pendant que les derniers marchands ambulants appâtent la galerie pour tenter une dernière vente, le Forodhani Gardens – nom donné au square niché à l’entrée du cœur historique de la bourgade – se remplit de petites échoppes où des lampions éclairent les étals sur lesquels sont proposés des viandes grillées, des fruits de mer et des poissons. Ainsi, les visiteurs dégustent les différents plats dans un endroit où touristes et locaux se mêlent harmonieusement dans une ambiance relaxante favorable aux discussions et aux échanges, avec à l’horizon des bateaux voguant vers des endroits voisins, comme l’île de Pemba.
PLAGES DÉSERTES
Située à 80 kilomètres au nord d’Unguja, cette contrée est très peu connue des visiteurs, qui font souvent l’erreur d’associer Zanzibar à une seule île. Au final, seulement quelques milliers de touristes visitent chaque année ce lieu, qui vaut pourtant le détour. Contrairement à Unguja, qui propose un panorama assez plat, Pemba est recouverte de nombreuses collines avec une végétation dense. Une raison pour laquelle les anciens habitants omanais la surnommaient « the Green Island » (« l’île verte »). Un parfait refuge verdoyant donc, dans lequel les voyageurs pourront profiter de paysages vierges sur des côtes turquoise peu fréquentées et admirer, sans surprise, les plus belles plages désertes de Zanzibar. Mais aussi parfois des hôtels qui offrent des expériences insolites. Le Mantha Resort, à l’extrême nord de l’île, construit en surplomb d’une plage à couper le souffle, propose ainsi de dormir dans une chambre sous-marine. Une première en Afrique. Arrimée à quelques centaines de mètres de la côte et construite en bois sur trois niveaux, elle invite à plonger dans le sommeil entouré par les poissons. Beaucoup de qualificatifs pourraient être utilisés pour décrire l’archipel de Zanzibar. Original, inimitable, somptueux. En regardant le paysage où la couleur des flots se confond avec l’azur du ciel depuis le hublot de l’avion qui me ramène vers l’Europe, je dirais qu’il est un morceau de rêve au milieu d’un vaste océan qui soulève toujours la même question : quand pourrais-je revenir pour revivre ce songe ?