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De la COP27 au Mondial 2022 : Qui des 5 représentants africains au Qatar est le champion des énergies renouvelables ?

Par Tony Tiyou, fondateur et PDG de Renewables in Africa.

À en croire nombre de commentateurs, le Mondial 2022 de football au Qatar serait la Coupe du monde des premières fois. Premier pays arabe à organiser la compétition, première nation organisatrice à n’avoir jamais joué de match de Coupe du monde, première Coupe du monde en hiver… Pour sa part, l’Afrique sera valablement représentée par 5 nations, qu’elle soutiendra. Cette compétition débutant juste après la COP27, il serait intéressant de voir qui des 5 pays africains présents au Qatar pourrait d’ores et déjà  être sacré champion des énergies renouvelables.

Pour traiter de cette question simplement, il est pertinent de comparer la progression de la capacité du secteur des énergies vertes de chacun des pays africains présents au Mondial entre 2012 et 2021 et évaluer ainsi la pénétration de cette production énergétique propre par rapport à la capacité de génération totale.

  • Cameroun

Le pays d’Eto’o et de Milla comptait en 2012 une capacité en énergies renouvelables de 731MW. En 2021, d’après les chiffres d’IRENA, ce niveau a progressé de 13.1%, à 827 MW, représentant environ 60% de la capacité de production du pays. La grande partie de cette énergie est apportée par les centrales hydroélectriques, le pays ayant le deuxième plus gros potentiel hydroélectrique du continent, après le Congo.

  • Ghana

Si la puissance verte a augmenté de 43% entre 2012 et 2021, passant de 1,187 MW a 1,700 MW, la quantité d’énergie générée a quant à elle plutôt baissé sur la période, rétrogradant de 8087 GWh a 7420 GWh. Une baisse due à la présence de centrales existantes non opérationnelles pour des raisons diverses. Abedi Pelé serait tout de même fier de savoir qu’en matière de génération d’énergie, le secteur représente près du tiers de la production totale du réseau. La puissance thermique provenant des énergies fossiles représente 66% et l’hydroélectrique 33%.

  • Maroc

À  l’image de sa légende Mustapha Hadji, le Maroc est une des valeurs sûres du continent. Il n’est donc pas étonnant de constater qu’il a accru sa part d’énergie renouvelable de plus de 120% entre 2012 et 2021. Si en 2012, la capacité de production d’énergie propre était de 1,597 MW, elle est dans l’intervalle montée à plus de 3,500 MW (33% de la production totale), une solide performance portée en premier lieu par l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire. Le Maroc s’intéresse par ailleurs fortement à l’hydrogène vert.

  • Sénégal

Qu’en est-il du pays de Sadio Mané ? Le Sénégal a connu une très forte progression des énergies renouvelables, leur part dans le mix énergétique passant de 31 MW en 2012 à 421 MW en 2021. Une multiplication par près de 14 de la taille de son parc vert. Par ailleurs, le Sénégal est le second pays à avoir appliqué le programme « Scaling Solar » de la Banque Mondiale, qui vise à accélérer le déploiement des centrales utilitaires vertes. La part des énergies renouvelables dans le mix global reste toutefois minoritaire avec juste 27% de la capacité de génération totale.

  • La Tunisie

Autre habituée des Coupes du Monde, comme le Cameroun, la Tunisie de Sadok Sissi a elle aussi connu une forte croissance de son secteur des énergies vertes. Si en 2012, le pays comptait 241 MW de capacité énergétique propre, il a depuis boosté sa production de 70% en atteignant 406 MW en 2021. Néanmoins, le poids de la filière des renouvelables dans la production nationale d’électricité reste marginal avec 7%.

Au final, qui est donc le champion parmi ces 5 pays africains précités ? Compte tenu du pourcentage d’augmentation et du poids dans le réseau national, le Maroc et le Sénégal se détachent clairement. Si l’on ajoute à cela ses grandes réalisations et sa législation favorable, le Maroc est toutefois, à mon humble avis, notre champion continental. Sera-t-il aussi le vainqueur que toute l’Afrique attend le 18 décembre ? Après tout, ce Mondial 2022 étant la Coupe du monde des premières fois, cet événement planétaire pourrait, une fois de plus, nous surprendre. À bon entendeur, salut !

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