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Orange : Valoriser des startups inspirantes

À l’occasion du Choiseul Africa Business Forum à Casablanca, le directeur général d’Orange Afrique et Moyen-Orient Jérôme Hénique a présenté le livre African Digital champions 2023, édité par Orange. Consacré à neuf success-stories que l’opérateur télécoms a  accompagnées, il dresse le bilan de  plus d’une décennie de travail de terrain.


“Notre retour d’expérience sur plus de 200 startups accompagnées, c’est qu’avec le bon environnement, on multiplie par cinq ou dix les chances de succès ”.

Forbes Afrique : Dans cet ouvrage collectif, des entrepreneurs africains reviennent sur leur parcours et sur la genèse de leur innovation. Quelle est l’ambition ? 

Jérôme Hénique : L’ambition, c’est de valoriser ces startups qui ont un rôle très important dans le développement du continent. Une valorisation qui arrive en continuité de notre travail de terrain depuis une quinzaine d’années, lorsque nous avons lancé, dans les différents pays où nous sommes présents, les premiers Orange Digital Centers (ODC), mais aussi les incubateurs et accélérateurs de startups, ainsi que l’École du code et les fablabs. L’autre dispositif est le Prix Orange de l’Entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM), qui récompense les startups à impact. Et puis un fonds d’investissement, le fonds Orange Digital Ventures, qui avec 50 millions d’euros, va aussi trouver, dans ce vivier, des startups à accompagner. Fort de ce riche bilan, nous aurions pu choisir une centaine de startups, nous en avons sélectionné neuf. 

Justement, sur quels critères les avez-vous sélectionnées ? 

J. H. : Ce n’était pas simple. Le premier critère est l’impact que ces innovations ont eu sur les populations. La raison d’être de ces entrepreneurs est d’apporter concrètement des solutions en besoin d’eau, en éducation, en connectivité, en logistique. C’est un fil continu dans leur discours. Ils ont cette ambition commune d’escalader des montagnes pour le développement. 

Le deuxième critère est qu’ils s’appuient tous sur le digital et la connectivité, qui sont notre cœur de métier. Tous ont vécu des success-stories et il est important de l’illustrer, grâce à ces femmes et ces hommes, pour susciter des vocations et pour encourager ceux qui sont au début du chemin, souvent marqué par des obstacles. Quand on referme la dernière page du livre, on a envie de monter sa start-up ! 

Le livre témoigne également de l’évolution de l’écosystème tech panafricain. Selon votre expertise, quels sont les principaux enseignements ? 

J. H. : L’un des plus grands enseignements, c’est que les compétences et les idées sont là. Le continent ne souffre pas d’un déficit de compétences, bien au contraire. Ce qui manque souvent, c’est la création d’un écosystème, un environnement qui va permettre à ces idées de s’épanouir. Au-delà du financement, c’est ce qu’on cherche à faire au travers de nos ODC. Notre retour d’expérience sur plus de 200 startups accompagnées, c’est qu’avec le bon environnement, on multiplie par cinq ou dix les chances de succès. Ensuite, c’est la nécessité et l’envie pour beaucoup d’améliorer leur formation. Là aussi, nous sommes très fiers d’avoir passé le cap symbolique du million de bénéficiaires de l’École du code. Enfin, on note un bond de géant dans la connectivité, qu’elle soit fixe ou mobile. C’est le catalyseur de beaucoup de ces startups. Et c’est notre cœur de métier : faciliter ces idées qui s’appuient sur le digital. 

Un écosystème dans lequel Orange joue et veut jouer un rôle plus important. Quelle est votre feuille de route pour 2024 ? 

J. H. : Nous allons continuer d’étendre nos ODC, dont les premiers ont été installés dans les capitales. On se rend compte que le besoin est énorme dans les provinces. Bientôt, les ODC Clubs seront hébergés dans les universités des régions, pour être au plus près des jeunes. Nous allons annoncer, courant 2024, le lancement de trois ODC Clubs en RDC. Ensuite, nous allons continuer la mise en réseau, notamment à travers les fablabs, et faire bénéficier aux uns des expériences des autres, les faire se rencontrer lors de grands événements comme le Gitex [le plus grand salon de technologie africain, NDLR] au Maroc ou Vivatech à Paris.  


Matina Razafimahefa, PDG de Sayna

“Nous sommes en phase avec le projet d’Orange”

Cofondatrice et PDG de Sayna, plateforme de formation à la culture digitale et aux métiers de la tech à Madagascar, Matina Razafimahefa fait partie des acteurs mis en valeur dans le livre édité par Orange. « Orange nous accompagne quasiment depuis nos débuts en 2018, indique-t-elle. D’abord avec Orange Madagascar, car il n’y avait pas encore d’ODC, puis, le fonds Orange Ventures est devenu actionnaire ». L’opérateur de télécoms français est en effet aligné avec le projet ambitieux de Sayna : démocratiser l’accès à Internet, mais surtout révéler au plus grand nombre ses possibilités infinies pour se former. Et ce, grâce à la gamification, ainsi qu’à des enseignements à distance et en présentiel. 

À ce jour, la start-up compte plus de 5000 personnes formées et 25 000 tâches informatiques rémunérées. « L’objectif est que nos apprenants exercent un métier, qu’ils soient rémunérés », souligne Matina Razafimahefa. Née en Côte d’Ivoire, celle-ci a grandi à Madagascar, avant de poursuivre ses études en France. Diplômée en sciences politiques à la Sorbonne à Paris, elle est coprésidente de la French Tech Antananarivo. 

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