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Simandou 2025 : La Nouvelle Guinée Sur Les Rails 

Le 11 novembre 2025 à 11h11, la Guinée a officiellement lancé l’exploitation du gisement de Simandou, l’un des plus stratégiques au monde. Entre infrastructures titanesques, mobilisation humaine et enjeux économiques colossaux, ce projet marque l’entrée du pays dans une nouvelle ère industrielle et signe un tournant historique pour l’Afrique de l’Ouest.

Par Dounia Ben Mohamed, à Conakry


À Morébaya, l’air était chargé d’émotion ce 11 novembre 2025. À 11h11 précises, le premier train reliant le site minier au port en eau profonde a sifflé, conduisant sous les applaudissements une Guinéenne formée sur place, symbole vivant du transfert de compétences et de la montée en puissance locale. Le président guinéen, Mamadi Doumbouya – entouré des présidents du Gabon et du Rwanda, des premiers ministres de Chine et de Sierra Leone, des représentants de SimFer (Rio Tinto et Chinalco) et Winning Consortium Simandou (WCS), ainsi que d’autres personnalités de marque –, a fait de Simandou le symbole du renouveau national.

Longtemps, Simandou a été une promesse lointaine, évoquée depuis 1996. Aujourd’hui, le rêve industriel de la Guinée devient réalité. Mamoudou Nagnalen Barry, Président du conseil d’administration de la Compagnie du TransGuinéen, rappelle : « Il y a seulement trois ans, ce port n’était qu’une boue marécageuse. En un temps record, nous avons construit la plus grande infrastructure minière du monde, et cela se passe en Guinée ! ».

Le projet, fruit d’un partenariat international entre SimFer (Rio Tinto et Chinalco) et Winning Consortium Simandou (WCS), s’étend sur plus de 600 kilomètres de chemin de fer multiusage et un port moderne capable d’exporter le minerai de fer «premium » de 65 % de teneur, idéal pour l’acier à faible émission de carbone. La production pourrait atteindre 120 millions de tonnes par an, un volume susceptible de peser sur l’offre mondiale et de redéfinir le marché des minerais de fer de moindre qualité.

« La production pourrait atteindre 120 millions de tonnes par an, un volume susceptible de peser sur l’offre mondiale et de redéfinir le marché des minerais de fer de moindre qualité »

Djiba Diakité, président du comité stratégique Simandou et directeur de cabinet du président, souligne l’importance humaine et sociale du projet : « Chaque brique de minerai extraite est un pas de plus vers notre avenir. Chaque rail posé, chaque infrastructure construite, est une opportunité pour rendre les Guinéens riches par le travail. Simandou est plus qu’un projet minier : c’est la force motrice d’une transformation nationale ».

« Simandou est plus qu’un projet minier : c’est la force motrice d’une transformation nationale »

Le projet ne se limite pas à l’exploitation minière : il crée des emplois, favorise la montée en compétences locales et intègre des programmes de formation dont la Simandou Académie. Les équipes, composées de cultures africaines, asiatiques et européennes, témoignent d’une collaboration unique, où la résilience et le talent sont au cœur de la réussite.

Sun Xiushun, président de WCS, insiste sur le caractère historique de ce moment : « C’est un privilège d’être ici aujourd’hui pour célébrer l’inauguration. Ce projet est devenu réalité grâce à des années de travail acharné et à un partenariat solide avec la Guinée. »

Selon le FMI, le démarrage de la production pourrait augmenter le PIB réel du pays de 26 % à 55 % d’ici 2030, tandis que l’emploi pourrait croître de 4 % à 10 %. Le rail et le port serviront également au transport de marchandises non minières, contribuant à diversifier l’économie nationale et à renforcer la souveraineté guinéenne.

« Selon le FMI, le démarrage de la production pourrait augmenter le PIB réel du pays de 26 % à 55 % d’ici 2030, tandis que l’emploi pourrait croître de 4 % à 10 % »

Simandou illustre une vision ambitieuse : positionner la Guinée comme acteur stratégique dans la transition énergétique mondiale et renforcer l’industrialisation africaine. Alors que le soleil se couche sur les collines de Morébaya, les lumières des installations scintillent, rappelant que sur Simandou, « le soleil ne se couche jamais ». Ce 11 novembre restera gravé comme le jour où la Guinée est entrée dans l’histoire industrielle mondiale.

« Le soleil ne se couche jamais sur Simandou »


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