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La vie Forbes

Teddy Samato, le Vigneron Congolais de Champagne

Vigneron passionné depuis 2008, Teddy Samato tombe dans les bulles de champagne un peu par hasard, et y reste par amour lorsque dix ans plus tard, il relève le défi de diriger le vignoble de 8 ha conduit initialement par son épouse Flore. Retour sur un parcours inspirant et nourri de passion. 

Par Raissa Okoi


Amateur de ski et de rumba congolaise, Teddy a beau avoir les mains profondément enfouies dans la riche terre d’Aÿ en Champagne (France), ses racines se trouvent à Ma Campagne, quartier bourgeois de Kinshasa (République démocratique du Congo). Son parcours mouvementé entre l’ex-Zaïre et la France commence par des troubles socio-politiques, et se poursuit par des études durant lesquelles il passe d’un BEP comptabilité à un Master de management international des PME, en passant par un BTS action commerciale. Il découvre le travail de la vigne à travers les vendanges en septembre 2000 et, comme beaucoup d’étudiants en France, y voit un moyen agréable de gagner de l’argent avant la rentrée universitaire d’octobre. En 2006, Teddy entame une formation pour devenir responsable d’exploitation viticole vinicole à Avize, un Grand cru de la Côte des Blancs. Il y rencontre Flore, scientifique fraîchement rentrée du Canada pour se former avant de reprendre l’exploitation de ses grands-parents Guy et Thérèse Dauby. Situé à environ 150 kilomètres au nord-est de Paris dans l’aire de production de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Champagne, le domaine familial a été constitué au début du XXe siècle, et commercialise son champagne depuis 1956. À partir de 1990, Francine, fille de Guy et Thérèse, assure la direction des Champagne Dauby. Après six mois passés ensemble dans une grande winery coopérative australienne, Flore et Teddy reviennent en Champagne. Flore a pour mission de porter plus haut et plus loin le savoir-faire familial, notamment en initiant une démarche de certification Haute Valeur Environnementale pour certains produits et une conversion biologique pour les autres ; engagement symbolisé par le coquelicot sur les étiquettes.  

À l’arrivée de Flore à la tête de l’entreprise, son époux Teddy, ayant ouvert une entreprise de négoce en vins, se charge de la partie export du vignoble. Lorsqu’elle décède en 2018, c’est naturellement vers lui que se tournent les administrateurs du vignoble pour gérer le domaine. Depuis, Teddy s’est investi avec rigueur et patience dans la gestion des 8 ha de vignes sur 5 villages dont 1 Grand Cru, (Aÿ), 3 Premiers Crus (Mutigny, Mareuil-sur-Aÿ, Avenay), et Barbonne-Fayel. Avec Francine et leur petite équipe constituée de deux employés permanents, deux saisonniers et des vendangeurs à chaque campagne, Teddy élabore des cuvées aux assemblages uniques pour positionner les Champagnes Dauby comme créateurs de saveurs, et partir à la conquête du monde, notamment l’Afrique et ses nouveaux consommateurs si prometteurs.


Gérer une exploitation de ce luxueux breuvage qu’est le champagne, est-ce un rêve d’enfant devenu réalité ?

Teddy Samato : J’ai toujours voulu rejoindre la ferme de mon père dans son village en République démocratique du Congo, mais je n’aurais jamais imaginé diriger une exploitation viticole à plus de 6 600 km de là. 

Je suis né à Kinshasa, j’ai grandi là-bas jusqu’à mes douze ans. Je ne pensais pas ne serait-ce que venir vivre en France. Je m’imaginais vivre toujours au Congo, mais suite aux événements politiques de 1991 au Zaïre [actuelle République démocratique du Congo], je suis arrivé à Bar-le-Duc, en France, avec ma sœur et ma mère. 

J’ai fait mes études tant bien que mal. Étudiant boursier à Montpellier, en 2000, je suis venu faire les vendanges. Je suis revenu en 2001. À partir de 2002, dès que j’avais des congés, j’en profitais pour aller travailler une ou deux semaines dans les vignes du compagnon de ma mère. Il m’a tout appris. C’est vrai qu’il y avait des cours magistraux, mais parfois je grappillais trois semaines et c’est ainsi que j’ai appris sur le tas, avant même de commencer ma formation fin 2006.

À la fin de mes études, je voulais retourner en Afrique. Éventuellement, je me voyais faire du négoce, mais être vigneron un jour, je n’y pensais pas et ça s’est fait vraiment petit à petit.


Comment se hisse-t-on à la tête d’une activité aussi exclusive, transmise de génération en génération ?

T.S. : Moi je n’appartenais pas à une famille de vignerons. Je suis vraiment autodidacte dans le champagne. Au Congo, mon père consommait plutôt du Johnny Walker [whisky, NDLR]. Et même en France, chez ma mère on sortait une bouteille de champagne pour Noël, les anniversaires. Et c’était tout. 

Aujourd’hui, c’est une fierté d’en être arrivé là parce que je suis le seul vigneron congolais à produire du champagne. Il y a des Africains qui achètent des bouteilles auprès de vignerons et les commercialisent, à l’instar du Guinéen Mamadou Dian Diallo qui commande à un vigneron français établi dans la Marne un champagne d’appellation africaine créé à partir d’assemblages faits sur mesure. Certains font du vin pétillant en Afrique du Sud issu de la Méthode Cap Classique (MCC), créée pour contourner l’appellation d’origine contrôlée. Mais des Africains qui produisent du champagne, il n’y en a pas deux.

Devenir responsable des Champagnes Dauby ne s’est pas fait naturellement. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé seul avec mes enfants et les clés de l’entreprise, mais aussi avec des emprunts à gérer. La pression était énorme. Ce défi exigeait un engagement personnel et un investissement financier colossal, l’investissement de toute une vie.  

“ Je n’aurais jamais imaginé diriger une exploitation viticole à plus de 6 600 km de mon pays natal […] Aujourd’hui, c’est une fierté d’en être arrivé là parce que je suis le seul vigneron congolais à produire du champagne “.

” Devenir responsable des Champagnes Dauby ne s’est pas fait naturellement. Ce défi exigeait un engagement personnel et un investissement financier colossal, l’investissement de toute une vie.”

Au niveau professionnel, j’ai dû faire mes preuves seul. J’étais ce qu’on appelle « une pièce rapportée ». Et ce n’était pas simple. Il me fallait démontrer ma capacité à prendre des coups et à rester droit, à affronter les échecs. Au décès de ma femme, certains pariaient que l’affaire ne tiendrait pas deux ans. Mais, aujourd’hui, j’ai la reconnaissance de la famille par rapport au travail que je fournissais. Je bénéficie aussi de la reconnaissance du monde professionnel champenois, notamment à travers les médailles et distinctions que nos champagnes continuent de recevoir lors des concours locaux et internationaux. Et ce qui me rassure, c’est qu’après avoir fait mes preuves dans l’épreuve, la relève est assurée avec nos enfants.


Qu’est-ce que ce terroir champenois représente pour vous ?

T.S. : Aÿ, où nous sommes situés, c’est le berceau historique du champagne. Dans notre région éponyme, la Champagne, il y a 319 villages, qu’on appelle des crus. Dix-sept sont des Grands Crus. Quarante-deux sont des Premiers Crus. Donc c’est un véritable privilège pour nous de faire partie de ces grands crus et de ces premiers crus.

Mais pour mieux comprendre, il faut remonter au Roi Henri IV qui était passionné des vins d’Aÿ. Il en fournissait lors des cérémonies et sacrements de rois. À l’époque, on ne parlait pas de champagne, mais de vins de champagne. L’arrivée des bulles s’est faite naturellement après fermentation de la levure, selon une méthode dite champenoise.

Le Grand Cru d’Aÿ se situe non loin du village d’Hautvillers où vivait Dom Pérignon, l’abbé qui a ensuite donné son nom à une célèbre marque de cet alcool pétillant. C’est lui qui aurait inventé les assemblages, c’est-à-dire les mélanges de cépages… 

Les maisons Bollinger (1829), Deutz (1839) et Ayala (1860) y sont établies depuis 200 ans. Et c’est sûrement le seul village de Champagne à avoir trois maisons comme ça qui ont leurs sièges sociaux. 

Quand ces maisons, fondées par des négociants étrangers, se sont établies il y a 200 ans, elles ont acheté des raisins aux vignerons, et elles ont surtout investi dans le vignoble pour ensuite faire voyager ce vin naturellement effervescent.

Sur un plan plus personnel, ça a commencé par une coïncidence : ma mère a rencontré un vigneron qui m’a initié à ce métier, avant que je ne rencontre ma femme, avec qui nous avons eu deux enfants. Donc la Champagne m’a adopté.


Comment cohabitent et collaborent ces grandes maisons et les vignerons indépendants comme vous ?

” Le modèle économique champenois est unique au monde, parce que nous, les vignerons, nous détenons 70 % du vignoble, mais nous ne vendons que 30 % des bouteilles. Les négociants possèdent environ 30 % du vignoble, mais vendent approximativement 70 % des bouteilles.”

T.S: Le modèle économique champenois est unique au monde, parce que nous, les vignerons, nous détenons 70 % du vignoble, mais nous ne vendons que 30 % des bouteilles. Les négociants possèdent environ 30 % du vignoble, mais vendent approximativement 70 % des bouteilles.

Prenons l’image d’un train. La maison Moët & Chandon, c’est la locomotive. En première classe, il y a Ruinart et les autres grandes maisons ou négociants. Nous les vignerons, nous sommes en seconde classe. Mais sans eux, nous n’irions pas à l’export, et eux sans nous, n’auraient pas de raisin pour leurs champagnes. Certes, il y existe des rapports de force parce les négociants ont plus de poids au niveau de la communication, du marketing, de la logistique. Ces grandes maisons ont des pôles Recherche & Développement, mais nous bénéficions de leurs retours sur toutes ces études. Parce qu’avec le changement climatique, il faudra appliquer les résultats de ces études, et ils vont nous demander de planter des vignes plus larges, ou de mettre des clones qui permettent de mieux résister à la chaleur, etc. Donc nous travaillons main dans la main. 

” Prenons l’image d’un train. La maison Moët & Chandon, c’est la locomotive. En première classe, il y a Ruinart et les autres grandes maisons ou négociants. Nous les vignerons, nous sommes en seconde classe. Mais sans eux, nous n’irions pas à l’export, et eux sans nous, n’auraient pas de raisin pour leurs champagnes  “.

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Quelle est la différence du point de vue des importateurs entre les Maisons de champagne et les Vignerons indépendants  ?

T.S: Vraiment mon maître mot, c’est que nous, vignerons, sommes en quelque sorte des artisans tandis que les grandes maisons sont plutôt des industriels.

Pour clarifier, en 2023, le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) ou Comité Champagne, recense 370 Maisons de Champagne qui forment « le négoce » contre un peu plus de 400 vignerons indépendants. Comme pour les Champagnes Dauby, ils contrôlent chaque étape du processus de l’élaboration du vin des rois, ou du roi des vins.

En tant que propriétaires de nos raisins, nous maîtrisons chaque étape viticole, de la plantation à la récolte, et nous garantissons l’origine de nos vins. Nous respectons les savoir-faire traditionnels. Par exemple, au niveau de la presse, nous utilisons vraiment un pressoir traditionnel. Nous continuons de travailler la barrique, chose que certaines maisons de champagne ne font pas.

” En tant que propriétaires de nos raisins, nous maîtrisons chaque étape viticole, de la plantation à la récolte, et nous garantissons l’origine de nos vins.”

Nous sommes accessibles et disponibles pour les clients et les importateurs qui connaissent notre domaine, notre histoire et qui peuvent venir nous rencontrer à n’importe quel moment de l’année pour visiter nos vignes, nos caves, mieux comprendre les processus d’élaboration de nos champagnes, etc. La relation est vraiment différente selon que vous achetez un produit auprès d’un artisan, en grande surface ou encore, sur Internet. Par exemple, vous pouvez trouver votre fromage préféré au supermarché, mais lorsque vous l’achetez chez un fromager, celui-ci sait exactement dans quelles conditions le fromage a été produit. Il peut vous parler des personnes qui ont l’ont fait, des conditions dans lesquelles les vaches ou les chèvres ont été élevées, etc.… 


D’une marque à l’autre, il existe de grandes disparités dans les prix. Comment expliquez-vous cela ?

T.S. : Alors les prix sont fixés ainsi : chaque année, les négociants, les vignerons, l’État et le Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne, se réunissent et déterminent le prix du kilo de raisin, notamment en fonction de la météo et de la quantité de raisins que l’on peut prendre dans les vignes. 

Ceux qui sont en Grand Cru puis Premier Cru seront payés entre 90 et 99 % ; et les autres auront plus ou moins 10 %, ou moins. Il existe aussi des primes par exemple, parce que les raisins sont beaux, ou parce qu’on est dans une démarche bio, etc. Aujourd’hui, le prix du kilo de raisin est fixé à environ 8 euros hors taxe. Pour les vignerons, le coût de revient du kilo est moins élevé puisqu’ils n’ont pas à payer les raisins. Mais pour un producteur qui achète le raisin, le prix commence à 8 euros puis tu rajoutes environ 20 % pour les matières premières. Le prix monte alors à 10 euros. Après, il faut compter le coût de la bouteille, du bouchon, de l’étiquette, le stockage… Le prix monte peut-être à 15 euros. Ensuite, il faut compter la marge du vigneron, puis de la personne qui vend la bouteille (négociant, restaurateur…). Résultat, on arrive à minimum 20 euros hors taxe. L’importateur l’achète à 20 euros et si on évalue ses charges de transport et droits de douane à 50 %, notre bouteille de champagne passe à 40 euros. S’il rajoute sa marge et les coefficients des restaurateurs, on peut arriver à 80-100 euros pour une bouteille de Champagne Dauby. À ce prix-là, certains consommateurs peuvent choisir un champagne de grande maison, parce qu’ils en connaissent déjà le goût.


Quid de l’Environnement ?

T.S. : En tant qu’AOC, produire dans le plus grand respect de l’environnement est un devoir et un objectif de développement durable de nos activités. Depuis le début des années 1980, le vignoble champenois tâche d’améliorer ses pratiques dans le respect de l’environnement. 

D’ailleurs, sur notre vignoble, Francine et Flore avaient entamé une démarche de certification Haute Valeur Environnementale et pour une partie en conversion Biologique. Ça fait trois ans que nous étions en conversion. Donc à partir de la vendange 2024, sur les chardonnays, nos raisins seront labellisés bio. Bien sûr, cela aura également une incidence sur le prix.


À l’instar de ces négociants étrangers qui ont fait voyager le champagne à travers l’Europe, puis au-delà, vous souhaitez repousser plus loin les frontières de l’export…

T.S. : Oui. Dans notre secteur, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon sont les principaux importateurs d’en moyenne 300 millions de bouteilles de champagne français par an. Le vignoble champenois a enregistré une très forte progression des exportations en 2022 par rapport à 2019. En 2022, la valeur des exportations françaises de champagne était de plus de 4,1 milliards d’euros. Quatre-vingt-dix pour cent des bouteilles exportées sont issus des Maisons de Champagne tandis que 10 % proviennent des Vignerons indépendants et coopératives. Voilà pour la vue d’ensemble. 

En ce qui concerne les Champagnes Dauby, notre premier marché à l’export, c’est le Japon. Lorsque nous avons voulu nous ouvrir davantage à l’international, nous avons commencé par l’Europe avec les Pays-Bas notamment, puis, les États-Unis en 2013. Après la pandémie de Covid 19, notre importateur à New York a subi des pertes importantes, donc nous travaillons désormais avec une partenaire basée à Seattle.

Notre premier marché à l’export, c’est le Japon, car les vins français y sont très recherchés, Et ce sont eux qui nous ont trouvés. Nous travaillons avec le Japon depuis une vingtaine d’années et depuis 2015, nous avons une relation personnelle avec notre importateur.

” Mon ambition c’est de produire et commercialiser du champagne pour le marché Africain d’ici l’année prochaine.”

Mais mon ambition c’est de produire et commercialiser du champagne pour le marché africain d’ici l’année prochaine. L’envie a commencé lorsque j’apportais quelques caisses à des amis congolais vivant à Bruxelles et Paris. Leurs encouragements m’ont donné la force de vouloir commercialiser de plus en plus en Afrique. Je suis donc allé prospecter dans plusieurs pays comme la RDC, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Congo, ou encore le Sénégal. 

Cette volonté de conquérir l’Afrique a été confortée par le dernier rapport du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC). Il indique qu’en 2019, plus de 3 millions de bouteilles de champagne ont été exportées en Afrique. Et en 2021, ce même rapport a révélé qu’en Afrique francophone, la Côte d’Ivoire, la RDC et le Cameroun, étaient respectivement les plus gros importateurs de champagne.

Bien sûr, je suis conscient des obstacles que constituent les barrières douanières, les soucis de conservation, la piraterie ou encore la corruption. Et c’est pourquoi je prends le temps de construire une stratégie efficace pour un marché africain en plein essor, malembe malembe, comme on dit au Congo [« Doucement, doucement » en lingala, NDLR].

D’ailleurs, les grandes maisons ont très bien compris que le marché africain est un marché montant de par sa jeunesse et de par les nouveaux riches, le pouvoir d’achat qui monte. Elles organisent des événements, des soirées Ayala, des soirées Vranken, des soirées Pomery, etc. 

De mon côté, je ne veux pas juste commercialiser mon vin en Afrique. Je conçois mes cuvées avec mon côté africain, justement pour les déployer sur le marché africain.

” J’aimerais que Dadju, Fally ou d’autres Africains qui ont des moyens, de la visibilité et surtout une vision, s’inspirent de ces stars pour diversifier leurs investissements et soutenir une industrie pérenne en pleine expansion. “

Je recherche des importateurs sérieux et même des partenaires souhaitant investir dans une valeur sûre et un secteur qui n’est pas du tout facile d’accès. L’ancien basketteur franco-américain Tony Parker, ou des artistes américains Jay-Z ou et 50 Cent, ont tous investi dans le prestigieux alcool, en s’associant à des producteurs ou des grandes maisons en Champagne. J’aimerais que Dadju, Fally ou d’autres Africains qui ont des moyens, de la visibilité et surtout une vision, s’inspirent de ces stars pour diversifier leurs investissements et soutenir une industrie pérenne en pleine expansion.

Crédits photos : ©Champagne Dauby


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