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TOP CEO, Les Poids Lourds d’Afrique Francophone

La dernière édition du Forbes Global 2000 n’a pas dérogé à la règle : la plupart des classements internationaux consacrés aux grandes entreprises et à leurs dirigeants font l’impasse sur les opérateurs venus d’Afrique francophone, petits poucets à l’échelle mondiale. Les parcours inspirants de dirigeants à la tête de puissants groupes régionaux ne manquent pourtant pas. Zoom sur quelques-uns des plus emblématiques d’entre eux.

Par Goudet Abalé, Dounia Ben Mohamed, Kouza Kiénou, Patrick Ndungidi et Élodie Vermeil


AFRIQUE DU NORD

OTHMAN BENJELLOUN

PRÉSIDENT DE BANK OF AFRICA
MAROC
INDUSTRIE BANCAIRE

Figurant depuis plusieurs années parmi les plus grandes fortunes de ce monde, Othman Benjelloun, qui préside Bank of Africa, incarne pleinement la réussite entrepreneuriale au Maroc et au- delà. Personnalité emblématique de la finance marocaine et africaine, il a transformé la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), aujourd’hui renommée Bank of Africa, en un leader majeur du secteur bancaire, avec une présence dans plus de 20 pays africains. Diplômé de l’École Polytechnique de Lausanne, Benjelloun, qui est né le 9 décembre 1931 à Fès, débute sa carrière dans le groupe familial avant d’investir dans des secteurs variés : sidérurgie, aluminium, montage automobile… En 1988, il rachète la Royale Marocaine d’Assurance (RMA) fondée par son père, et en fait un assureur de premier plan au Maroc. Cette acquisition marque le début d’une série de succès, dont le rachat de BMCE en 1995, qui propulse son groupe sur le devant de la scène internationale. L’acquisition de la BMCE est suivie de la création de Méditélécom, devenue Orange Maroc en 2016, renforçant son influence dans les télécommunications. Sous sa direction, Bank of Africa se distingue par ses performances et son expansion. En décembre 2023, le produit net bancaire a enregistré une hausse de + 9 % par rapport à décembre 2022, s’élevant à 16,9 milliards de dirhams (environ 1,5 milliard d’euros). Cette solide performance témoigne de la vision stratégique de Benjelloun, dont la fortune personnelle est estimée à 1,3 milliard de dollars (1 milliard d’euros), et qui continue d’orienter la banque vers de nouveaux horizons. En parallèle, il poursuit des projets ambitieux comme la construction de la Tour Mohammed VI à Rabat, destinée à être la plus haute d’Afrique, consolidant ainsi son héritage pour les générations futures.


MOULAY HAFID ELALAMY

FONDATEUR DU GROUPE SANLAM
MAROC
BANQUE-ASSURANCE

Fondateur du groupe Saham (qui deviendra Sanlam) et ancien ministre, Moulay Hafid Elalamy est une figure clé de l’économie marocaine. Doté d’un véritable sens des affaires, il multiplie les super deals et les acquisitions. Ainsi, quelques mois après le rachat de Société Générale Maroc, le fondateur du groupe d’assurance Saham a été nommé, en août 2024, à la présidence du conseil d’administration du groupe français Teleperformance. Encore une réussite à afficher au tableau de ce businessman né. Originaire de Marrakech, diplômé en Systèmes d’information de l’Université de Sherbrooke (Canada), il commence sa carrière comme conseiller senior au ministère des Finances du Québec avant de devenir directeur des systèmes d’information dans une compagnie d’assurance. De retour au Maroc, il rejoint ONA (aujourd’hui Al Mada), et fonde Saham en 1995, qui deviendra un acteur majeur dans divers secteurs comme l’assurance, l’éducation, l’immobilier, l’agriculture et la santé. Entre-temps, il prend la tête du patronat marocain (2006-2009), puis est nommé en 2013 ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie verte et du Numérique. En 2021, Elalamy quitte la scène politique pour revenir à son métier d’origine : il retrouve son poste de PDG de Saham dont il entend renforcer la position sur le marché, avec l’ambition de le hisser parmi les trois premiers assureurs mondiaux. Rebaptisé Sanlam en 2022, celui-ci s’offre la Société Générale Marocaine de Banques et La Marocaine Vie, pour un montant de 745 millions d’euros. Présent dans 33 pays africains, il a enregistré un chiffre d’affaires global de 3,53 milliards de dirhams (environ 320 millions d’euros) à fin juin 2024, en hausse de 1,2 % par rapport à l’année précédente.


MOHAMED EL-KETTANI

DIRECTEUR GÉNÉRAL D’ATTIJARIWAFA BANK
MAROC
INDUSTRIE BANCAIRE

Mohamed el-Kettani, PDG d’Attijariwafa Bank, est un acteur clé du paysage bancaire en Afrique francophone. Sous sa direction depuis 2007, le groupe a connu une transformation remarquable, devenant la première banque privée du Maroc et la septième en Afrique. En 2022, Attijariwafa Bank a enregistré un produit net bancaire de 29,9 milliards de dirhams (environ 2,8 milliards d’euros) pour un résultat net consolidé de 9,1 milliards de dirhams (environ 840 millions d’euros), témoignant de sa solidité financière. El-Kettani a orchestré l’expansion d’Attijariwafa dans 26 pays, avec des investissements dépassant un milliard de dollars en Afrique. Le groupe emploie plus de 20 000 personnes et a acquis 15 banques entre 2005 et 2016, renforçant sa présence dans les régions de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Sa vision stratégique, inspirée par le roi Mohammed VI, met l’accent sur la coopération Sud-Sud et l’intégration économique, visant à dynamiser les échanges intra-africains et à soutenir le développement durable. El-Kettani est également reconnu pour son engagement envers l’innovation et le développement des infrastructures, notamment à travers le Forum international de développement de l’Afrique, qui a rassemblé plus de 2 200 participants en 2019. Son leadership et sa capacité à anticiper les tendances du marché font de lui une figure incontournable du secteur bancaire africain.


MAHJOUB LANGAR

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE POULINA GROUP HOLDING
TUNISIE
AGROALIMENTAIRE / IMMOBILIER / MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION

Poulina Group Holding (PGH), premier groupe privé tunisien, est un conglomérat industriel majeur actif dans l’agroalimentaire, l’immobilier et les matériaux de construction. À sa tête depuis 2014, Mahjoub Langar a insufflé une nouvelle dynamique, consolidant sa position de leader. Fort d’une carrière internationale, Mahjoub Langar a précédemment travaillé au Canada comme conseiller stratégique pour diverses institutions, avant de rejoindre le groupe Poulina en 2014. Sous sa direction, PGH a optimisé ses produits de placement, passant de 24,2 millions de dinars (environ 7,2 millions d’euros) fin 2022 à 27,5 millions de dinars (environ 8,2 millions d’euros) en 2023. Mieux, en janvier 2024, PGH a franchi un seuil historique en dépassant les 4 milliards de dinars (environ 1,2 milliard d’euros) de revenus pour l’année 2023. Cette performance record témoigne de la solidité de la stratégie mise en place sous la direction de Mahjoub Langar. Le bénéfice net du groupe a doublé, atteignant 129,6 millions de dinars (environ 39 millions d’euros), contre 65,7 millions de dinars (environ 19 millions d’euros) en 2022. PGH continue de renforcer sa solidité financière et de démontrer son dynamisme sur le marché… tout en s’ouvrant à de nouvelles opportunités. Mahjoub Langar a en effet indiqué que le groupe étudiait la possibilité d’investir directement dans des projets d’énergies renouvelables et notamment des centrales solaires photovoltaïques…


MALIK REBRAB

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CEVITAL
ALGÉRIE
AGROALIMENTAIRE / INDUSTRIE / SERVICES

Malik Rebrab est le PDG de Cevital, le plus grand complexe agro-industriel d’Algérie. Fondé en 1976, celui-ci est aujourd’hui un acteur majeur de l’économie algérienne avec 26 filiales dans divers secteurs, notamment l’agroalimentaire, l’industrie et les services. Né en 1971, diplômé en management et en finance de la London University, Malik a effectué l’essentiel de son parcours auprès de son père Issad, fondateur du groupe. Le fils cadet de la fratrie, considéré comme le plus « sage », est à la tête de Cevital depuis juin 2022. Sous sa direction, le groupe s’est distingué par son expansion à l’international, tout en jouant un rôle clé dans le développement économique de l’Algérie. Rebrab est reconnu pour sa vision entrepreneuriale, qui repose sur l’innovation et la diversification, faisant de Cevital un pilier incontournable de l’industrie nationale. Premier groupe privé en Algérie, celui-ci s’est récemment allié au géant chinois Haier pour produire et distribuer des appareils électroménagers depuis la wilaya de Sétif. Désormais représentant officiel de la marque chinoise en Algérie, le groupe s’était déjà rendu propriétaire, il y a dix ans, du fabricant français d’électroménager Brandt.


AFRIQUE DE L’OUEST

JEAN KACOU DIAGOU

FONDATEUR ET PRÉSIDENT DU GROUPE NSIA
CÔTE D’IVOIRE
BANQUE-ASSURANCES

Figure incontournable du monde entrepreneurial africain, l’homme d’affaires Jean Kacou Diagou est le fondateur du premier groupe ivoirien de banque-assurance, NSIA (Nouvelle société interafricaine d’assurance). Né en 1948 à Abidjan et diplômé de l’École nationale d’assurances (ENASS, Paris), il a débuté sa carrière en tant que chef du service sinistres de SIA, une agence de l’Union des assurances de Paris (UAP), rejoignant ensuite la succursale de l’UAP en Côte d’Ivoire en tant que secrétaire général, puis directeur général de l’Union africaine, une filiale de l’UAP jusqu’en 1983, avant de créer, en 1995, NSIA. Le groupe, qui a connu une croissance très rapide, emploie aujourd’hui plus de 3 000 employés répartis dans 12 pays d’Afrique francophone, anglophone et lusophone*. NSIA, qui allie banque et assurance, est un acteur clé dans le développement du secteur financier africain, et enregistre une croissance globale estimée à 17 % de son chiffre d’affaires consolidé (les derniers chiffres connus et communiqués par le groupe font état d’un chiffre d’affaires cumulé de 219 milliards de francs CFA – soit plus de 330 millions d’euros – à fin décembre 2019). Jean Kacou Diagou, qui a participé à la rédaction du Code CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurance), est un acteur influent dans le secteur des assurances panafricaines. Il a également présidé plusieurs associations sectorielles et patronales, dont la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO). Sa contribution à l’économie et à la société ivoiriennes a été reconnue par de nombreuses distinctions, dont le titre de Commandeur de l’Ordre national de Côte d’Ivoire et d’Officier de l’Ordre équatorial du Gabon. En dehors de ses activités professionnelles, l’assureur ivoirien– qui se destinait initialement à la prêtrise – a composé et enregistré plusieurs chants et albums de louanges. Pétri de foi religieuse et de valeurs familiales, mais aussi soucieux d’assurer la pérennité de son groupe et d’en maintenir la vision et les valeurs tout en adaptant sa stratégie aux évolutions du marché, il peut pour cela compter sur sa fille Janine, directrice générale de NSIA depuis 2015, épaulée par deux directeurs généraux adjoints groupe des pôles banque et assurance, eux-mêmes secondés par des dirigeants locaux aux multiples expériences panafricaines et internationales.

*Côte d’Ivoire, Cameroun, Ghana, Nigéria, République du Congo, Sénégal, Togo, Mali, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Bénin.


SAMUEL DOSSOU-AWORET

FONDATEUR ET PRÉSIDENT DE PETROLIN
BÉNIN-GABON
INDUSTRIE PÉTROLIÈRE

Samuel Dossou-Aworet est né à Porto-Novo en 1944. Il grandit en Côte d’Ivoire et poursuit ses études à Dakar avant de rejoindre l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs de Paris, puis l’Institut français du pétrole. Cet ex-conseiller d’Omar Bongo sur les questions d’hydrocarbures a bâti sa fortune dans le pétrole via son groupe Petrolin – dont le dernier chiffre d’affaires connu et communiqué était de plus de 726 millions d’euros… en 2013 – qui opère dans l’exploration et la production pétrolière au sein d’une dizaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient*. Fondée à Londres en 1992 sous le nom de Petrolin UK Limited, la structure, dont le siège est à Genève, s’est développée en rachetant les parts d’autres entreprises pétrolières africaines, comme Niger Delta Exploration & Production (NDEP) en 2005. Petrolin est aujourd’hui le deuxième producteur de gaz au Nigéria, où il contrôle 40 % de ND Western Limited, que préside Samuel Dossou. Toujours au Nigéria, il possède 13,87 % de Seplat, l’un des principaux producteurs de pétrole du pays. Homme de réseaux, Samuel Dossou a présidé par deux fois l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Fin connaisseur du secteur pétrolier et minier, il s’est par ailleurs imposé comme un intermédiaire influent dans le business à Dubaï, assurant l’interface des affaires entre des gouvernements africains et la communauté des investisseurs. Il est également connu comme étant celui qui a fait plier Bolloré sur le dossier de la boucle ferroviaire entre le Bénin et le Niger. Enfin, le milliardaire bénino-gabonais, qui est l’époux d’Honorine Dossou Naki, ambassadrice du Gabon à Paris de 1994 à 2002 et ancienne ministre de la Justice, est également actionnaire de Bank of Africa, Orabank Gabon et BGFIBank Bénin.

* Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Nigéria, République démocratique du Congo, Burundi, Zambie, Malawi, Afrique du Sud, Éthiopie et Yémen.


SEYDOU NANTOUMÉ

FONDATEUR ET PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE TOGUNA AGRO-INDUSTRIES
MALI
INDUSTRIE AGRICOLE

Né en 1965 à Ségou, Seydou Nantoumé a grandi au cœur de la région agricole du Mali, aux côtés de son père, déjà présent dans le négoce d’engrais. À l’âge de 30 ans, il crée Toguna SARL, qui donnera naissance en 2007 à Toguna Agro-Industries, leader des fournisseurs d’engrais à destination des pays de la région (Mali, Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire). Bien implanté depuis sa création sur son marché domestique (le Mali est le premier utilisateur d’engrais d’Afrique de l’Ouest), le groupe a totalisé 160 millions d’euros de revenu annuel en 2022. Cette même année, il a été retenu par les autorités mauritaniennes pour alimenter la filière agricole en intrants, avec un accord de livraison d’engrais de 12 000 tonnes d’urée perlée, chiffré à 10 millions d’euros, ce qui fait de Toguna le plus gros fournisseur de l’État mauritanien. Pour ce marché, le groupe du « roi des engrais » s’est allié au trader suisse Ameropa, historiquement positionné dans la course aux contrats publics d’acquisition d’intrants agricoles dans la République islamique. Nantoumé doit également composer avec la forte concurrence de son rival Doucouré Partenaire Agro-industries (DPA) d’Ibrahima Doucouré. Dans ce duel pour le contrôle du marché des intrants dans la région, Toguna garde une longueur d’avance en soumissionnant aux appels d’offres de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), de la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex) ou encore de FasoCoton au Burkina Faso. Doté de l’unité industrielle de production d’engrais la plus performante de la sous région, le groupe développe également la vente au secteur privé, notamment au Sénégal et en Guinée-Conakry.


IDRISSA NASSA

FONDATEUR ET PRÉSIDENT DE CORIS HOLDING
BURKINA FASO
INDUSTRIE BANCAIRE

Devenu une icône de la finance africaine, Idrissa Nassa, le fondateur du groupe Coris Bank, a récemment fait les gros titres avec la célébration de ses quarante ans d’entrepreneuriat. Un parcours emblématique des success-stories africaines, entamé en 1984 au grand marché de Ouagadougou (Rood Woko), où il vendait alors des pièces détachées, du riz et du sucre. Son aventure dans la finance commence en 2001 avec le rachat de la Financière du Burkina, un établissement public de crédit alors en pleine crise, qu’il recapitalise et transforme en 2008 sous le nom de Coris Bank International. Grâce à sa maîtrise des rouages du monde des affaires local et de ses acteurs, l’entrepreneur burkinabè parvient peu à peu à s’imposer dans la finance avec la casquette de « banquier des PME ». Un modèle qu’il duplique un peu partout sur le continent, avec succès. En moins de 15 ans, Coris connaît un développement rapide tant au Burkina Faso (20 % de parts de marché) que dans la sous-région. Présent dans dix marchés africains*, il est classé en 2023 troisième groupe bancaire de la sous-région par la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), grappillant quelque 8,8 % de parts de marché derrière le mastodonte Société Générale Côte d’Ivoire et le groupe panafricain Ecobank. Sa principale filiale, basée au Burkina (plus de 23 % de parts de marché) et cotée à la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières, basée à Abidjan) depuis 2016, a réalisé un produit net bancaire de 60 milliards de francs CFA (plus de 90 millions d’euros) au premier semestre 2024, avec un bénéfice établi à 33,5 milliards de francs CFA (plus de 50 millions d’euros) sur la même période. L’an dernier, les résultats financiers de Coris ont bondi d’environ 14 % à 64,2 milliards de francs CFA (98 millions d’euros). Quant au bilan, il s’est établi à plus 2 488 milliards de francs CFA (3,8 milliards d’euros), dégageant ainsi un profil de liquidité robuste. Enfin, Coris Holding, l’entité qui chapeaute les différentes filiales du groupe, a vu son produit net bancaire croître à 264 milliards de francs CFA (plus de 400 millions d’euros) au 31 décembre dernier, le total bilan du groupe franchissant le seuil de 5 860 milliards de francs CFA (8,9 milliards d’euros) pour un résultat net consolidé estimé à 102 milliards de francs CFA (155 millions d’euros), sensiblement égal aux gains engrangés par Société Générale Côte d’Ivoire, première banque de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, valorisée à plus de 550 milliards de francs CFA (près de 840 millions d’euros). Homme d’affaires au flair redoutable, Idrissa Nassa, dont on estime la richesse personnelle à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, se hisse parmi les premières fortunes du Burkina Faso. Investisseur multicarte, il possède des établissements hôteliers (Sopatel), une société dans l’imprimerie et dans l’immobilier, mais aussi dans l’industrie agroalimentaire avec Afridia Industries, fabricant des jus Malia au Burkina.

* Côte d’Ivoire, Bénin, Mali, Togo, Niger, Guinée- Bissau, Sénégal, Guinée, Tchad, Cap Vert.


OUMAR SOW

PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DE LA CSE (COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES)
SÉNÉGAL
BÂTIMENT ET TRAVAUX PUBLICS

Oumar Sow est un homme d’affaires sénégalais à la tête de la Compagnie sahélienne d’Entreprises (CSE), un acteur majeur dans le secteur du BTP en Afrique francophone. Depuis sa prise de fonction en 2015, il a su transformer l’entreprise fondée par son père, Aliou Sadio Sow, en un leader régional. La dizaine de filiales du groupe CSE réalisent aujourd’hui un chiffre d’affaires avoisinant 200 milliards de francs CFA (305 millions d’euros) et emploient près de 5 000 personnes. Plus largement, Oumar Sow a initié une diversification stratégique des activités de l’entreprise, en se recentrant notamment sur le marché sénégalais, tout en poursuivant une politique opportuniste d’implantations comme en Sierra Leone. La CSE a également remporté des contrats significatifs, participant par exemple au chantier de l’aéroport international Blaise- Diagne de Diass, aux travaux de réhabilitation de la route nationale Ndioum-Thilogne ou encore à la construction du train express régional (TER)…Une série de succès bâtie en grande partie sur la proactivité et le style de gestion collégial du patron. De quoi permettre au cador sénégalais du BTP de naviguer avec succès dans un environnement économique complexe, notamment face aux défis sécuritaires au Sahel. Homme de vision et d’impact, Oumar Sow est également un grand passionné d’art, par ailleurs impliqué dans des initiatives philanthropiques à travers la Fondation Alioune Sow, témoignant de son engagement envers le développement social et économique de son pays.


AFRIQUE CENTRALE

PAUL KAMMOGNE FOKAM

PRÉSIDENT D’AFRILAND FIRST GROUP
CAMEROUN
BANQUE / INVESTISSEMENT / RECHERCHE EN SCIENCES DE GESTION ET CULTURES AFRICAINES

Capitaine d’industrie, banquier, entrepreneur, conférencier, chercheur : Paul K. Fokam, 76 ans, est le président d’Afriland First Group, créé en 2008 et dont le siège est basé en Suisse. Afriland First Bank, le vaisseau amiral du groupe (capital de 50 milliards de francs CFA en 2022, soit environ 76 millions d’euros) est présent dans neuf pays africains et compte également trois bureaux de représentation à Pékin, Pointe-Noire et Paris. Pour sa part, Afriland Bourse & Investissement, filiale d’Afriland First Bank lancée en 2019, mène des activités dans les financements structurés, l’intermédiation boursière et l’ingénierie financière. Concepteur dans les années 1980 du modèle MC2, une approche universelle pour la création de richesse par les populations pauvres*, Paul K. Fokam est considéré comme l’un des précurseurs de l’investissement d’impact en Afrique. Il affirme que la pauvreté n’est pas une fatalité et que le secteur informel n’est pas une calamité, mais plutôt un réservoir de création de la richesse. Chercheur en sciences de gestion, cultures africaines et stratégie, Paul K. Fokam est par ailleurs convaincu que l’Afrique doit repenser son système éducatif et sa vision du transfert de technologie. Pour ce faire, il a créé le PK Fokam Institute of Excellence, une université basée à Yaoundé qui a pour objectif de doter le continent de leaders décomplexés et compétents. Il est également l’initiateur du prix PK Fokam pour la science et la technologie. Auteur de plusieurs ouvrages et lauréat de nombreux prix internationaux, il a été nommé Chevalier de l’Ordre de la Valeur de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

*La Victoire sur le Pauvreté (VP) est possible si les Moyens (M) et les Compétences (C) de la Communauté (C) sont mis ensemble. D’où la formule VP = M x C x C = MC2.


RICHARD LOWE

FONDATEUR ET PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE ACTIVA
CAMEROUN
SECTEUR ASSURANTIEL

Figure notable du secteur des assurances en Afrique, Richard Lowe, 70 ans, fait partie du carré VIP des entrepreneurs camerounais. Peu connu du grand public, cet homme d’affaires aux innovations managériales efficaces a mené avec succès l’expansion en Afrique de son groupe Activa, ainsi que le développement de ses activités d’assurance et de réassurance. Diplômé de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), il a travaillé pendant 17 ans pour la filiale camerounaise du groupe français AGF. En 1998, il en démissionne pour créer sa propre compagnie d’assurance (Activa) en partenariat avec l’Ivoirien Jean Kacou Diagou, PDG de NSIA. Dotée d’un capital de 400 millions de francs CFA (600 000 euros), la société va connaître une croissance rapide. En 2008, le partenariat avec NSIA prend fin à l’amiable. Avec aujourd’hui 11 sociétés d’assurances et 700 collaborateurs répartis dans neuf pays*, Activa est l’un des leaders de l’assurance en Afrique subsaharienne, offrant une gamme complète de produits d’assurance vie et non-vie. Richard Lowe est également le président-fondateur du conseil d’administration du réseau Globus, premier réseau panafricain d’assurances, qui propose des solutions d’assurance dans 49 pays du continent, et de sa société captive de réassurances Globus RE, créée en 2010. Il a par ailleurs été, de 1996 à 2002, président de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (FANAF). Il siège également au conseil d’administration de plusieurs sociétés du secteur financier (assurance et réassurance, banque). En 2018, il a été nommé « CEO africain de l’année » lors de l’assemblée générale de l’Organisation africaine des assurances (OAA).

*Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, République Démocratique du Congo, Sierra Leone, Ile Maurice (Activa Finances, la holding du groupe), France (Activa Europe, à Paris).


HENRI-CLAUDE OYIMA

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE BGFIBANK
GABON
SECTEUR ASSURANTIEL

Né en 1956 à Franceville, Henri- Claude Oyima a effectué l’essentiel de ses études aux États-Unis, où il a obtenu un bachelor en sciences d’administration et un master en banque à l’Université de Washington. Il a ensuite travaillé chez Citibank à New York et à Libreville, avant de rejoindre la succursale de la Banque de Paris et des Pays-Bas au Gabon, en décembre 1983, d’abord comme directeur général adjoint, puis comme directeur général, à partir de 1985. Il organise alors la reprise de l’établissement dont la maison-mère a décidé de se retirer du marché local. La banque est rebaptisée Banque gabonaise et française internationale (BGFIBank) en 1996. Suivra, en 2007, la création de BGFI International à Paris, puis en 2015 l’extension de l’agrément de BGFI International (aujourd’hui BGFIBank Europe), permettant à celle-ci d’étendre son activité sur toute l’Afrique en matière de correspondance bancaire et lui conférant une autonomie complète pour les opérations de collecte de dépôts auprès d’une clientèle d’entreprises. Aujourd’hui premier groupe bancaire au Gabon et en Afrique Centrale, BGFIBank compte 20 sociétés présentes dans 12 pays*, 2 700 collaborateurs ainsi que neuf marques, et son chiffre d’affaires ou produit net bancaire pour le dernier exercice (année 2023) s’élève à 303 milliards de francs CFA (462 millions d’euros). En l’espace d’une trentaine d’années, Henri-Claude Oyima a su adapter la stratégie du groupe à un marché devenu mature et complexe en termes de consommation, tout en renforçant sa présence dans des pays qui sont autant de relais de croissance à l’international. Fort de ces performances, le financier gabonais préside, depuis août 2022, la Fédération des entreprises du Gabon (le patronat gabonais), dont les membres représentent et produisent à ce jour près de 80 % du PIB et plus de 90 % de la main-d’œuvre formelle du pays. Il est également le président du conseil d’administration du marché financier unifié de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), dont le siège se trouve au Cameroun.

*Bénin, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, France, Gabon, Guinée équatoriale, Madagascar, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sao Tomé & Principe et Sénégal.


MUSTAFA RAWJI

DIRECTEUR GÉNÉRAL ET MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE RAWBANK
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
INDUSTRIE BANCAIRE

Membre de la quatrième génération de la famille Rawji, ancrée depuis des décennies en RDC, Mustafa Rawji a fait ses études au Babson College Massachusetts (États-Unis), avant d’entamer un parcours international. Il a ainsi travaillé dans le financement du commerce des matières premières au Crédit Agricole à Genève, dans les marchés de capitaux à Paris, et dans la banque d’entreprise avec HSBC et Barclays. Nommé en 2020 à la tête de Rawbank, première banque universelle de la République démocratique du Congo (RDC), l’homme a joué un rôle central dans la modernisation et l’expansion de l’établissement, qui compte actuellement plus de 1 810 collaborateurs à travers 120 agences et a réalisé en 2023 un niveau de revenu historique de 483,9 millions de dollars (435 millions d’euros), en croissance de 33,5 % sur un an, et un résultat net annuel de 191,4 millions de dollars (173 millions d’euros). Neveu de Mazhar Rawji, fondateur de Rawbank, Mustafa a précédemment occupé plusieurs fonctions au sein de la banque, de secrétaire général adjoint à directeur général adjoint en charge du support et de l’infrastructure, poste qu’il a occupé pendant cinq ans avant d’être nommé directeur général. Connu pour ses prises de position sur des sujets essentiels tels que l’inclusion financière et le développement durable, ce fervent défenseur de la lutte contre la pauvreté est également engagé dans le soutien aux femmes entrepreneuses, dont il s’emploie à renforcer le rôle dans l’économie locale. Mustafa Rawji siège par ailleurs au Conseil consultatif international de l’Atlantic Council à Washington DC, et est membre de l’Africa Business Leaders Coalition sous l’égide du Pacte mondial des Nations Unies. Il a été reconnu par l’Institut Choiseul comme l’un des « 40 under 40 » leaders en Afrique et a fondé le chapitre congolais de la Young Presidents’ Organization (YPO), faisant de lui une figure incontournable dans le paysage économique et financier africain.


CÉLESTIN TAWAMBA

FONDATEUR ET PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CADYST INVEST
CAMEROUN
INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE / INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE / HÔTELLERIE / COSMÉTIQUE DE LUXE


« Permettre à chaque Africain et à chaque Camerounais de se nourrir et de se soigner à moins d’un dollar par jour ». C’est le leitmotiv de l’homme d’affaires Célestin Tawamba, 58 ans, fondateur et PDG de la puissante holding Cadyst Invest, active dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’élevage et des aliments de bétail, mais aussi dans l’industrie pharmaceutique, l’hôtellerie, la distribution et la vente de produits cosmétiques de luxe. Employant près de 1 300 personnes, elle affichait un chiffre d’affaires cumulé de près de 120 milliards de francs CFA (183 millions d’euros) au 31 décembre 2022. Diplômé en finances de HEC Paris et de l’Université Paris-Dauphine, l’industriel et négociant camerounais a travaillé comme auditeur chez Ernst & Young pendant quatre ans (1992- 1996), puis comme directeur financier du groupe forestier d’origine libanaise Hazim, avant de créer, en 2001, l’entreprise La Pasta. Spécialisée dans la production de pâtes alimentaires et de farine, elle sera suivie quatre ans plus tard du rachat par Célestin Tawamba de Panzani Cameroun, filiale du groupe français Panzani. Après l’agroalimentaire, l’entrepreneur se lance dans l’industrie pharmaceutique. Il crée en 2006 la holding Cadyst Invest, puis rachète les anciens laboratoires du groupe français Rhône-Poulenc, ainsi que la Société industrielle des produits pharmaceutiques (SIPP) à Yaoundé, qui produit des poches de solutés massifs (préparations injectables pour perfusions). Suivra la création à Maképé, dans la banlieue de Douala, de la Compagnie industrielle pharmaceutique (Cinpharm), première unité de fabrication de médicaments génériques en Afrique centrale. Célestin Tawamba, qui préside le Groupement des entreprises du Cameroun (GECAM), la principale organisation patronale du pays, est également le président, depuis mai 2018, de l’Union des patronats d’Afrique centrale (UNIPACE), et le vice-président pour l’Afrique centrale de l’Alliance des patronats francophones.


OCÉAN INDIEN

YLIAS AKBARALY

PRÉSIDENT DE REDLAND COMPANY HOLDING
MADAGASCAR
INDUSTRIES

Né en 1959 à Antananarivo (Madagascar) dans une famille de commerçants, et formé à l’École de direction d’entreprises de Paris puis à UC Berkeley (Californie), Ylias Akbaraly a transformé l’entreprise familiale, dont il a repris les rênes en 2000, en un conglomérat mondialement reconnu. Sous sa direction, le groupe a diversifié ses activités pour devenir un acteur incontournable dans plusieurs secteurs, dont l’industrie, la finance, l’énergie, les technologies, le tourisme, l’aviation, l’immobilier et le broadcast. Parmi ses réussites figure l’acquisition de Thomson Broadcast en 2018, rebaptisée Phenixya, et plus récemment de GatesAir en 2022, consolidant sa présence sur le marché mondial des technologies de diffusion. GatesAir est aujourd’hui le numéro 1 aux États-Unis dans le domaine de la migration digitale et de la radio, ainsi que le fournisseur d’équipements de toutes les chaînes télévisées américaines. Aujourd’hui, Redland emploie plus de 5 000 personnes à travers le monde et est présent sur des marchés clés se trouvant dans les quatre continents. Le groupe a également connu une croissance significative dans l’investissement immobilier, avec des actifs totalisant plus de 1,2 milliard d’euros. De plus, des contrats importants sont en cours, dont un au montant avoisinant plus de 1 milliard d’euros dans le domaine de la digitalisation, renforçant ainsi la position de Redland sur le marché mondial. En parallèle, Ylias Akbaraly est engagé dans des initiatives philanthropiques. Avec son épouse Cinzia Catalfamo, il a créé la Fondation Akbaraly en 2008, dédiée à la lutte contre la pauvreté et à la santé publique à Madagascar. Ylias Akbaraly a été présenté comme étant à ce jour la première fortune de Madagascar, et la quatrième d’Afrique francophone.


GUILLAUME DALAIS

DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE CIEL
ÎLE MAURICE
TEXTILE / HÔTELLERIE / FINANCE / SANTÉ / AGRO-INDUSTRIE

Un an et demi après avoir été nommé directeur général adjoint, Guillaume Dalais est devenu en juillet 2024 Group Chief Executive (directeur général) du groupe CIEL. Entreprise familiale ayant entamé ses activités dans le sucre en 1912, ce groupe, diversifié dans six secteurs clés (textile, hôtellerie, immobilier, finance, santé et agro- industrie) avec un développement international conséquent et quelque 37 500 employés répartis dans une dizaine de pays à travers l’Afrique et l’Asie, figure aujourd’hui parmi les principaux acteurs économiques de Maurice, et l’une des plus grandes sociétés mauriciennes cotées en bourse. Au 30 juin 2023, son portefeuille était évalué à 21,3 milliards de roupies (près de 431 millions d’euros), avec une capitalisation boursière d’environ 11 milliards de roupies (plus de 222 millions d’euros) et un chiffre d’affaires consolidé de 35,4 milliards de roupies (près de 757 millions d’euros). En 2023, le groupe a continué de produire des résultats solides, avec une augmentation de 100 % du bénéfice établi à 4,3 milliards de roupies (plus de 92 millions d’euros) pour l’année financière se terminant le 30 juin 2024. De formation comptable et financière, Guillaume Dalais a une parfaite connaissance des activités du groupe – ses métiers, ses équipes, mais aussi ses valeurs et sa culture – au sein duquel il évolue depuis plus de 15 ans, ayant exercé des responsabilités opérationnelles dans les entités finance, textile et immobilier. Au-delà de ses qualités professionnelles, ce sont aussi ses compétences exceptionnelles de leader qui le distinguent. En tant que membre du conseil d’administration de plusieurs filiales, Guillaume Dalais joue un rôle stratégique dans la définition des orientations futures du groupe. Reconnu pour son esprit entrepreneurial et son engagement envers des valeurs d’excellence et d’humanité, il entend piloter CIEL vers une expansion durable tout en maintenant la culture d’innovation inscrite dans l’ADN du groupe.


HASSANEIN HIRIDJEE

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE AXIAN
MADAGASCAR
TÉLÉCOMMUNICATIONS / SERVICES FINANCIERS / FINTECH / ÉNERGIE

Hassanein Hiridjee, PDG d’Axian Group, est une figure emblématique du monde des affaires dans l’océan Indien et en Afrique. Sous sa direction, Axian Group, spécialisé dans les infrastructures et services, a connu une transformation remarquable, devenant un acteur majeur dans les secteurs des télécommunications, des services financiers, de la Fintech et de l’énergie. Ce groupe aux racines centenaires, connu autrefois sous le nom de groupe Hiridjee, a été rebaptisé Axian en 2015, avec pour ambition de devenir un champion africain de secteurs clés pour la transformation durable du continent, notamment les télécoms, l’énergie et les services financiers. Le groupe, qui emploie aujourd’hui près de 8 000 personnes, a réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) en 2023. À sa tête, Hassanein Hiridjee se distingue par sa vision audacieuse, prônant le développement en Afrique d’un écosystème entrepreneurial robuste. Lors de l’Africa CEO Forum 2023, il a souligné la nécessité de multiplier par dix le nombre d’entreprises africaines générant plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires, tout en insistant sur l’importance d’accompagner les PME. Sa stratégie repose sur l’innovation et l’inclusion, afin de renforcer la résilience économique du continent face aux défis contemporains. Sous son leadership, Axian Group a également élargi sa portée géographique – le groupe opère aujourd’hui dans 17 pays d’Afrique et de l’océan Indien – et est reconnu pour son engagement envers le développement durable et la responsabilité sociale. Par le biais de l’entreprise WeLight, il exploite notamment la plus grande ferme solaire de l’océan Indien, qui utilise la technologie des mini-grid pour fournir une énergie propre aux villages ruraux mal desservis, tout en contribuant à leur développement économique.” Ce n’est pas Welight mais NEA une entreprise AXIAN également. Signataire de l’initiative Global Compact des Nations unies, Axian Group s’engage également à intégrer ses dix principes au cœur de ses activités présentes et futures. Passionné d’art et mécène d’artistes à travers la Fondation H, Hassanein Hiridjee est par ailleurs à l’origine de l’ouverture d’un campus 42 à Antananarivo, intégré au plus grand réseau d’écoles d’informatique au monde initié par Xavier Niel*. L’homme incarne résolument un modèle de leadership éclairé alliant performance économique et impact social, au service du continent et de ses populations.

* Les formations sont entièrement gratuites, ouvertes à toutes et à tous sans condition de diplôme, et accessibles dès 18 ans. La pédagogie 42 est basée sur le peer-learning.


ARNAUD LAGESSE

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE IBL
ÎLE MAURICE
BANQUE ET SERVICES FINANCIERS / INDUSTRIE / CONSTRUCTION / INGÉNIERIE/ ÉNERGIE / COMMERCE ET DISTRIBUTION / IMMOBILIER / HÔTELLERIE / SANTÉ ET BIOTECHNOLOGIES

À la tête d’IBL Ltd, un conglomérat mauricien majeur qui joue un rôle de premier plan dans l’économie de l’île Maurice et au-delà, Arnaud Lagesse se distingue comme l’une des figures les plus influentes du secteur privé mauricien, connu pour sa capacité à orienter son groupe vers des projets innovants et ambitieux. Succédant en 2007 à son père Cyrille et son grand père Joseph à la tête de ce fleuron de l’économie mauricienne dont les origines remontent à près de 200 ans (1830), il a initié en 2016 la fusion de GML Investissement Ltée et Ireland Blyth Limited et créé la nouvelle entité IBL Ltd, rapidement devenue le premier groupe et l’un des principaux employeurs de Maurice, ainsi que le deuxième plus grand groupe dans la région à l’exclusion de l’Afrique du Sud, avec un total de 38 282 collaborateurs. Cette même année, IBL faisait son entrée à la Bourse de Maurice – le groupe figure également parmi les 13 premières entreprises mauriciennes à rejoindre le Sustainability Index (Indice de durabilité) de la Bourse de Maurice. Le 30 juin 2023, il a passé la barre des 50 milliards de roupies (près de 990 millions d’euros) de chiffre d’affaires, avec un profit net de près 5 milliards de roupies (près de 100 millions d’euros), démontrant son exceptionnelle résilience par rapport à la crise sanitaire – qui a notamment gravement affecté le secteur touristique, un des pôles d’activités d’IBL – et une conjoncture internationale impactée par de nombreux bouleversements géopolitiques. Des performances remarquables qui se sont confirmées cette année, puisque le conglomérat a enregistré au terme du premier trimestre 2024 un chiffre d’affaires record de 77,8 milliards de roupies (environ 1,8 milliard d’euros), soit une augmentation de 92 % par rapport à l’année précédente, le bénéfice net pour cette même période atteignant 33,88 milliards de roupies, en hausse de 11,3 %. Des chiffres qui s’expliquent entre autres par l’effet de rebond post-Covid, mais aussi par une audacieuse stratégie d’expansion internationale (baptisée « Beyond Borders ») entamée depuis déjà quelques années et renforcée au sortir de la Covid, notamment via un positionnement stratégique à La Réunion (rachat de supermarchés Run Market) et au Kenya, avec l’entrée au capital de Naivas – le plus gros investissement de l’histoire d’IBL, à hauteur de 86 millions d’euros – , groupe leader de la grande distribution dans le pays. Intervenant dans des secteurs aussi variés que la banque et les services financiers, l’industrie, la construction, l’ingénierie, l’énergie, le commerce et la distribution (enseigne Winners), l’immobilier, l’hôtellerie (hôtels LUX), la santé et les biotechnologies, IBL emploie plus de 26 000 personnes dans 23 pays, dont Maurice, les Maldives, La Réunion, le Kenya et la Côte d’Ivoire, avec des activités également en Europe et en Asie. Lagesse a mis l’accent sur la diversification des activités du groupe, notamment dans les secteurs de l’énergie renouvelable et des soins de santé, tout en consolidant sa présence sur le marché international… et en conservant son cœur et ses cœurs de métier mauriciens. Sa vision stratégique inclut une transition vers des marchés internationaux, avec l’ambition d’accroître progressivement la part des activités du groupe à l’échelle mondiale. L’homme d’affaires a également été reconnu pour son leadership lors de l’Africa CEO Forum 2024, où IBL a remporté le prix du meilleur « Family Business » en Afrique, soulignant ainsi l’engagement du groupe envers une gouvernance responsable et durable. Une approche proactive et innovante qui en fait un leader incontournable dans le paysage économique africain.


HASNAINE YAVARHOUSSEN

DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE FILATEX
MADAGASCAR
INDUSTRIES

Incarnation de cette nouvelle génération d’entrepreneurs africains qui allie innovation, responsabilité sociale, et engagement pour un avenir durable, Hasnaine Yavarhoussen a su transformer l’entreprise familiale en un acteur industriel solidement diversifié dans l’immobilier haut de gamme, l’énergie, et les zones franches. Le Groupe Filatex a construit plus de 280 000 m² de surfaces immobilières, englobant ses zones franches et des projets résidentiels, commerciaux et industriels, et a généré plus de 37 000 emplois, contribuant de manière significative à la réduction du chômage dans le pays. Par ailleurs, Filatex s’est imposé en leader de l’énergie avec une capacité installée de 184 MW, dont 9 MW proviennent de la production solaire. Les projets solaires sont au centre des initiatives du groupe qui développe 166 MW en solaire à horizon 2026. Ces initiatives ont permis d’alimenter un million de clients en électricité, améliorant ainsi l’accès à l’énergie pour les Malgaches. En parallèle, Yavarhoussen est engagé dans le mécénat culturel à travers le Fonds éponyme, qu’il a créé en 2019. Passionné par l’art et l’innovation, il a soutenu de nombreux projets culturels et artistiques à Madagascar, y compris l’ouverture d’Hakanto, un espace artistique de 300 m² dans la capitale. Un second espace de 2000 m2 a ouvert ses portes le 14 septembre 2024. Sous sa direction, le Groupe continue de prospérer avec un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 300 millions d’euros en 2023, et des ambitions qui s’étendent désormais au reste du continent africain, avec pour priorités le Sénégal, le Ghana, la Guinée et la Côte d’Ivoire.

ABDOULRASSOUL, LE PÈRE : Entrepreneur visionnaire et déterminé, Abdoulrassoul Yavarhoussen a profondément marqué le développement de Madagascar en fondant le Groupe Filatex. Dès les années 1970, conscient des défis critiques auxquels fait face l’industrie textile, il identifie une opportunité cruciale : la création de la première zone franche industrielle de Madagascar. Ce geste audacieux permet non seulement de répondre aux besoins en infrastructures du secteur, mais aussi de poser les fondations d’un empire diversifié opérant aujourd’hui dans l’immobilier, l’énergie et les services, sous la direction de son fils, Hasnaine. Grâce au leadership de son fondateur, le Groupe a connu une expansion remarquable. À 77 ans, Abdoulrassoul continue aujourd’hui encore d’exercer une influence majeure sur la stratégie globale de Filatex après en avoir fait l’un des conglomérats les plus puissants de Madagascar.


LES JEUNES POUSSES

MOHAMED LAGHRARI

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL D’AL HOCEINA HOLDING
MAROC
IMMOBILIER / HÔTELLERIE / AGRICULTURE / ÉDUCATION / PARTICIPATIONS FINANCIÈRES

Mohamed Laghrari est le PDG d’AH Holding, groupe multi métiers reconnu pour son expertise et fondé il y a 60 ans qui revendique une position pionnière et avant-gardiste dans le développement économique du royaume et de ses marchés internationaux. Après un bachelor et un master en business administration obtenus à l’IFM Business School de Genève, ce quadragénaire a entamé son parcours professionnel dans le département Alternative Investments d’une banque suisse en tant qu’analyste hedge funds, avant de rejoindre AH Holding en tant que directeur du pôle Immobilier. Sous sa direction, le groupe a réalisé plus de 28 000 unités à travers le Maroc, avec des projets majeurs à Casablanca, Marrakech, Cabo Negro, Tanger, Agadir et Safi. Mohamed Laghrari a en outre conduit l’internationalisation de son pôle immobilier via la création de la filiale AH Africa en 2021. À travers cette filiale, le groupe explore de nouveaux marchés et renforce sa présence continentale, prêt à capitaliser sur les opportunités de croissance en Afrique avec trois projets totalisant 2 000 unités en cours de réalisation au Sénégal et en Côte d’Ivoire, où se situe le siège d’AH Africa. Promu président-directeur général d’AH Holding en 2022, Mohamed Laghrari conduit la diversification du groupe. Actuellement, AH Holding – dont le chiffre d’affaires projeté pour 2024 s’élève à 700 millions de dirhams soit 65,2 millions d’euros – investit 3,5 milliards de dirhams (326 millions d’euros) dans divers projets en cours, emploie 1 100 collaborateurs, et poursuit la réalisation de 4 400 unités additionnelles. L’entreprise élargit ses activités dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’hôtellerie, l’agriculture et l’éducation, et ambitionne d’atteindre 600 lits d’hôtel d’ici 2025 via sa filiale AH Hospitality. Un premier partenariat avec le Radisson Hotel Group a été signé, aboutissant à l’ouverture en avril 2024 du premier hôtel du groupe à Casablanca (le Radisson Casablanca Gauthier La Citadelle) et plusieurs sont à venir notamment à Marrakech, Casablanca et Tanger. La stratégie de gouvernance d’AH Holding, établie depuis 2005, repose sur une croissance soutenue et une prise de décision participative, cruciale pour son expansion internationale.


GILLES TCHAMBA

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE L’ARCHER
RÉPUBLIQUE DU CONGO
INDUSTRIE BANCAIRE

Gilles Tchamba, PDG du groupe L’Archer, est un entrepreneur et financier reconnu pour son rôle dans l’innovation financière en Afrique centrale. Né en 1985 à Brazzaville, il fonde en 2021 sa société, L’Archer Capital (devenue L’Archer depuis septembre 2024), avec pour objectif de répondre aux besoins croissants de financement dans la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). En moins de trois ans, l’entreprise s’est imposée comme un acteur incontournable de l’intermédiation boursière et de la gestion d’actifs dans la région. Diplômé en 2009 de l’École supérieure de gestion et d’administration des entreprises (ESGAE) de Brazzaville, Tchamba a commencé sa carrière en tant qu’enseignant dans cette même école, avant de rejoindre le secteur bancaire en 2011, où il occupe des postes de responsabilité chez Ecobank et United Bank for Africa (UBA). C’est durant cette période qu’il affine son expertise dans la gestion des actifs et la diversification des revenus – des compétences qui se révéleront cruciales pour le succès de L’Archer. Sous sa direction, le groupe L’Archer a organisé une trentaine d’opérations complexes permettant de lever près de 2 000 milliards de francs CFA (3 milliards d’euros) pour divers États de la CEMAC. Comptant une soixantaine de salariés et deux filiales, la structure a également diversifié son champ d’action en proposant des solutions innovantes de gestion d’actifs, ainsi que des produits d’épargne, comme son Plan épargne sérénité, destiné aux secteurs formel et informel. Avec une vision résolument panafricaine, Tchamba ambitionne d’étendre les activités de L’Archer au-delà de la CEMAC, renforçant ainsi l’influence de l’entreprise à l’échelle mondiale.


LE PATRIARCHE

GERVAIS KOFFI DJONDO

FONDATEUR DE LA BANQUE PANAFRICAINE ECOBANK ET DE LA COMPAGNIE AÉRIENNE ASKY, PCA D’ASKY
TOGO
INDUSTRIE BANCAIRE / TRANSPORT AÉRIEN

Reclus dans sa somptueuse propriété de Djondo-Condji, le village fondé par son ancêtre près de la frontière béninoise, le Togolais Gervais Koffi Djondo, 90 ans, demeure un pionnier et un capitaine d’industrie incontesté, dont le parcours inspire des générations d’Africains. D’abord expert-comptable formé à École nationale de la France d’outre-mer et à l’Institut des sciences sociales du travail de Paris, il a été en 1984 ministre de l’Industrie de son pays sous l’ère Eyadema. « L’homme au chapeau », comme on le surnomme, a bâti sa renommée grâce au lancement – à l’échelle du continent – de deux fleurons : la banque panafricaine Ecobank et la compagnie aérienne Asky. Dans les années 1970, il a occupé plusieurs postes au sein de l’administration togolaise eta contribué à la création de la Fédération des chambres de commerce d’Afrique de l’Ouest. C’est de sa rencontre avec Adeyemi Lawson, président de la Chambre de commerce du Nigéria, que naît en 1985 le projet Ecobank, une banque panafricaine dirigée par des Africains, aujourd’hui présente dans 35 pays. En 2010, ce panafricaniste convaincu porte sur les fonts baptismaux la compagnie aérienne régionale Asky, qui succède à la mythique Air Afrique, disparue en 2002. Près de 15 ans plus tard, Asky, qui dessert 27 destinations dans 25 pays du continent, a franchi le cap des 200 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires (300 millions d’euros) et sert des dividendes à ses actionnaires. L’an dernier, l’État togolais a déboursé 6 milliards de francs CFA (9,1 millions d’euros) pour une prise de participation de 14,39 % à son capital. Gervais Koffi Djondo est président du conseil d’administration d’Asky, qui réalise une prouesse dans un secteur dominé par des petites compagnies battant pavillon local, mais confrontées à des pertes abyssales. En 2019, le patriarche, éminence respectée du monde des affaires, a publié ses mémoires sous le titre L’Afrique d’abord.



ANALYSE : Une Typologie des Grands Dirigeants d’Entreprises d’Afrique Francophone

Jean Kacou Diagou, Oumar Sow, Othman Benjelloun, Arnaud Lagesse, Ylias Akbaraly… En Afrique francophone, ces noms sont synonymes de réussites entrepreneuriales exceptionnelles et d’influence considérable. De fait, ici plus encore qu’en Occident, le leadership est souvent centralisé, reposant sur des structures familiales traditionnelles qui valorisent le rôle du « chef » et de l’ancienneté.

Par Goudet Abalé


Cependant, force est de constater que cette centralisation peut aussi devenir un frein : la réticence à déléguer et l’idéalisation du dirigeant, vu comme une figure protectrice, peuvent étouffer la capacité de l’entreprise à évoluer. Or, l’innovation émerge du débat, de la confrontation des idées et de la diversité des expériences.

C’est pourquoi la plupart des dirigeants mis en avant dans ce dossier favorisent une prise de décision collective : ils s’appuient sur des comités exécutifs, des conseils d’administration et des consultants externes. Tous ont compris qu’une gouvernance partagée n’est pas seulement bénéfique, mais essentielle pour élargir leur vision, stimuler leurs performances et renforcer le leadership de leur entreprise. De même, les entreprises familiales occupent une place essentielle dans l’économie de l’Afrique francophone, grâce à des générations de chefs d’entreprise dotés d’une profonde compréhension des enjeux locaux. Solidement ancrées dans leurs réalités, ces structures ont su évoluer, de petites entités aux conglomérats influents actuels. Cependant, cette prépondérance soulève des défis majeurs, notamment en termes de méritocratie et d’efficacité organisationnelle.

Bien entendu, pour devenir les leaders qu’elles sont aujourd’hui, les entreprises familiales présentées dans ce dossier ont su diversifier leur gouvernance en intégrant les talents et pratiques nécessaires à leur expansion.


Des Valeurs Locales

Il n’est pas rare de voir des « héritiers » épaulés par des cadres expérimentés, qui ont gravi les échelons au sein de l’entreprise ou ont été recrutés après avoir mené des carrières internationales, apportant ainsi une perspective mondiale et des compétences spécialisées. De plus, les nouvelles générations de dirigeants familiaux choisissent souvent de se former à l’étranger pour allier les pratiques héritées d’un contexte sociohistorique particulier aux normes internationales modernes (responsabilité sociale des entreprises, accès aux financements, pratiques de management efficaces, gouvernance éthique…). Ces stratégies ne se contentent pas de renforcer la compétitivité des entreprises familiales ; elles les positionnent également en phase avec les attentes et exigences du marché global, assurant leur pérennité et leur prospérité à long terme.

Cela s’avère d’autant plus crucial que de nombreuses entreprises évoluent dans un environnement marqué par une volatilité politique et économique notable, où l’attachement aux valeurs locales – comme l’entraide et le « give back » – reste ancré, influençant des modèles de gestion basés sur l’interconnexion et le consensus communautaire.

Pour prospérer, ces leaders doivent non seulement s’adapter aux réalités locales, mais également élaborer des stratégies efficaces afin d’atténuer les risques et saisir les opportunités qui se présentent. Cette dualité crée un cadre unique où l’innovation cohabite avec la tradition, permettant à leurs entreprises de répondre aux exigences du monde moderne tout en restant ancrées dans leur tissu social.

C’est cette capacité à naviguer habilement entre ces deux mondes qui a été essentielle au succès de nos « Tops CEO » d’Afrique francophone.

Leur aptitude à incarner cette harmonie assure non seulement la pérennité de leurs entreprises, mais les place également à l’avant-garde du développement économique de la région. 



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