Le groupe pétrolier britannique s’est vu octroyer par le gouvernement gabonais l’extension de plusieurs licences jusqu’en 2046.
Aux commandes de la junior pétrolière britannique depuis début 2020, Rahul Dhir peut avoir le sourire. Sa stratégie de recentrage sur les grandes filiales africaines porte ses fruits. Après avoir annoncé en mars dernier une solide année 2022 (un chiffre d’affaires en progression de 40 % par rapport à 2021, à 1,78 milliard de dollars), portée par ses opérations sur le continent (Ghana, Côte d’Ivoire, Gabon et Kenya), Tullow Oil a annoncé avoir obtenu l’aval du gouvernement gabonais pour l’extension de plusieurs de ses licences jusqu’en 2046.
Un accord « stratégique »
Un accord que la direction du pétrolier qualifie de « stratégique », dans la mesure où celui-ci permettra à la société d’augmenter ses réserves d’or noir non exploitées dans le pays. Dans un communiqué daté du 9 août, Tullow Oil précise ainsi que « les extensions de licence [augmenteront] la valeur de base de ressources de Tullow grâce à l’ajout d’environ 5 millions de barils de réserves nettes 2P (terme technique correspondant aux réserves nettes prouvées et probables, ndlr) qui permettront de remplacer 100% des réserves 2P au Gabon cette année ».
Présent au Gabon depuis les années 90, le groupe britannique dispose aujourd’hui d’un portefeuille de plus de vingt champs onshore et offshore dans le pays d’Afrique centrale où sa production journalière d’hydrocarbures était estimée en 2022 à environ 14 900 barils de pétrole par jour. De fait, l’annonce fait suite aux récents propos du directeur général de Tullow Oil, qui rappelait que « les gisements gabonais [étaient certes] de taille modeste, mais [qu’il était] possible d’en optimiser l’exploitation pour qu’elle soit rentable ». Peu après, en avril, la junior britannique signait avec Perenco Oil and Gas Gabon un accord d’échange d’actifs sans numéraire. Un deal en mesure de « renforcer [l’exposition de Tullow Oil] à des champs privilégiés pour optimiser [son] portefeuille », se félicitait alors Rahul Dhir.
Un recentrage sur les activités africaines
Plus largement, pour la junior britannique, cette opération « s’inscrit dans la stratégie du groupe de se concentrer sur ses actifs de production à haut rendement en Afrique et de libérer de la valeur grâce à l’optimisation de son portefeuille non exploité ». Une stratégie payante. Arrivé il y a trois ans à la tête du pétrolier, alors mal en point, Rahul Dhir est parvenu à fortement réduire les coûts et à recentrer les activités de Tullow Oil sur les quatre principales filiales africaines- le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Kenya- qui représentent la majeure partie de ses revenus. Résultat, un bénéfice opérationnel en hausse de 67 %- à 1,08 milliard de dollars- par rapport à 2021 et un flux de trésorerie en progression de 37 % sur la période (de 711 millions de dollars en 2021 à 972 millions de dollars en 2022).