Annoncée pour la première fois en 2013, la méga-raffinerie du milliardaire Aliko Dangote a, après de multiples reports, finalement été inaugurée le 22 mai à Lagos par le président nigérian sortant, Muhammadu Buhari.
À quelques jours de la fin de son mandat, le chef d’État nigérian a inauguré en grande pompe la nouvelle installation, celui-ci se réjouissant notamment du fait que ce complexe « [permettra au Nigeria] d’obtenir l’autosuffisance en termes de carburant et même d’avoir des surplus destinés à l’exportation ». Outre Muhammadu Buhari, étaient également présents le vice-président nigérian élu, Kashim Shettima, aux côtés des présidents Macky Sall (Sénégal) et Mohamed Bazoum (Niger), qui avaient fait le déplacement pour féliciter en personne le maître des lieux, Aliko Dangote, à l’origine de ce projet hors norme.
Chiffrée à 20 milliards de dollars- un investissement deux fois supérieur à l’estimation de départ [9 milliards de dollars], l’installation s’étend sur plus 2 600 hectares dans la zone franche de Lekki, au sud-est de la ville de Lagos et ambitionne d’être la première raffinerie d’Afrique avec un objectif de 650 000 barils par jour en pleine capacité. Sans compter l’usine d’engrais- d’une capacité de 3 millions de tonnes par an- qui est intégrée au complexe et déjà en service depuis quelques mois. Signe de l’importance stratégique de cette infrastructure, la compagnie pétrolière nationale du Nigeria a pris une participation de 20% dans le projet et fournira du pétrole brut à la raffinerie.
Près de 3 milliards de dollars d’économies annuelles attendues
De quoi permettre au Nigéria, première puissance économique du continent, de réduire fortement sa dépendance au carburant importé (essence, diesel, kérosène). Selon les estimations de la Banque centrale du Nigéria, le site de production devrait permettre au pays d’économiser « environ 3 milliards de dollars » par an sur ses importations de produits raffinés. Mais le principal gagnant devrait sans conteste être le patron du groupe Dangote lui-même puisque les revenus annuels de son conglomérat, aujourd’hui de l’ordre de 4 milliards de dollars environ, pourraient atteindre à terme 30 milliards de dollars, lorsque la raffinerie et l’usine d’engrais fonctionneront à plein régime, estime la direction de la société. Dans l’immédiat cependant, la raffinerie ne devrait commencer à alimenter le marché domestique nigérian qu’à compter de juillet.
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