Venus en nombre aux assemblées annuelles d’Ecobank, les actionnaires de l’établissement financier panafricain ont donné leur feu vert pour lever 500 millions de dollars destinés à augmenter le capital de la société et apurer une partie des dettes contractées par celle-ci.
Considérée comme particulièrement impactante sur la structure du capital de la banque, cette opération à venir de levée de fonds a fait l’objet d’une assemblée extraordinaire, organisée le 17 mai à Lomé (Togo), juste après les assemblées générales annuelles ordinaires (AGO). Dans le détail, la résolution approuvée autorise le conseil d’administration d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) à utiliser une série d’instruments financiers (dette de premier rang, dette subordonnée additionnelle de niveau 1 et 2..), selon ce qu’il estimera opportun. De fait, le groupe bancaire panafricain doit aujourd’hui faire face au remboursement d’une partie de ses précédents engagements financiers, une traite de 400 millions de dollars ayant déjà été effectuée en octobre dernier.
L’approbation de lever 500 millions de dollars traduit en tous les cas la confiance d’ensemble des actionnaires vis-à-vis de la direction du groupe financier et ce malgré les critiques exprimées par certains petits porteurs au sujet de la baisse drastique du dividende (28 millions de dollars au total), lors des AGO. En baisse d’un tiers par rapport à l’exercice précédent, le dividende a été ramené à 0,11 dollar par action (contre 0,16 au titre de l’année 2021).
Des conditions économiques plus difficiles
Une politique de redistribution plus restrictive que Jeremy Awori, le nouveau patron du groupe bancaire panafricain a justifié par « des conditions économiques difficiles liées aux taux d’intérêt élevés, à l’inflation et à la restructuration de la dette du Ghana ». Dans ce dernier pays, Ecobank a dû notamment provisionner 162 millions de dollars pour tenir compte de l’actuelle crise économique. Pas de quoi cependant inquiéter Alain Nkontchou, président d’Ecobank Transnational Incorporated. Cité dans le communiqué du groupe, le financier d’origine camerounaise a rappelé « [qu]’Ecobank, [était] une puissance dans le paysage bancaire africain et [était] positionnée pour soutenir et faciliter la croissance et le développement des entreprises africaines afin qu’elles saisissent les immenses opportunités du marché unique créées par la Zone de libre échange continentale africaine ».