Le capital-risqueur américain Black Ostrich Ventures a annoncé le lancement d’un fonds de pré-amorçage et d’amorçage de 20 millions de dollars pour soutenir les start-up africaines.
Par Erwan Faust
» Si l’on considère les entrées de capitaux dans le secteur du capital-risque en Afrique, quatre grands pays (le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya) attirent tous les capitaux «
Windsor-Areago, partenaire général de Black Ostrich Ventures

Soutenu par des investisseurs basés à New York et à Los Angeles, le véhicule financier nouvellement créé se concentrera sur les jeunes pousses actives dans les secteurs des technologies propres (cleantech), des chaînes d’approvisionnement, de l’agritech et de l’EdTech. Quant à la zone de couverture visée, le fonds privilégiera les start-up originaires de Tanzanie, de Zambie, du Maroc et d’Ouganda. Une approche géographique à rebours de celle observée dans le secteur du capital-risque africain, où l’écrasante majorité des financements (plus de 90 %) est captée depuis plusieurs années par le « Big four » constitué de l’Égypte (305 millions de dollars récoltés au premier semestre 2023, selon la plateforme de données sur le capital-risque Magnitt), de l’Afrique du Sud (290 millions de dollars) du Nigéria (161 millions de dollars) et du Kenya (143 millions de dollars). « Si l’on considère les entrées de capitaux dans le secteur du capital-risque en Afrique, quatre grands pays (le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya) attirent tous les capitaux », a de fait noté Ajani Windsor-Areago, partenaire général de Black Ostrich Ventures, interrogé par le média spécialisé TechCabal. Le financier a toutefois souligné que « la plupart des sorties n’avaient pas lieu sur ces marchés ». Une bonne manière de rappeler que nombre de sorties lucratives réalisées au cours des dernières années l’ont étéen dehors du « Big four » précité. Pour trouver ces futures pépites, Black Ostrich Ventures escompte tirer parti de la solide expérience d’Ajani Windsor-Areago dans le secteur du capital-risque : le dirigeant a notamment été responsable Amérique du Nord pour la firme d’investissement Platform Capital, basée à Lagos, et a plus récemment été partenaire au sein d’Expert Dojo, un fonds de capital-risque basé aux États-Unis.
Des mises allant de 50 000 à 200 000 dollars
Par le biais du fonds, la direction de Black Ostrich Ventures a quant à elle précisé qu’elle soutiendra des start-up avec des tickets allant de 50 000 à 200 000 dollars. Un montant qui pourra potentiellement être porté à un million de dollars si la jeune pousse concernée atteint la série A, la phase de financement correspondant à l’optimisation de la base d’utilisateurs et de l’offre produits.
Le lancement du fonds panafricain Black Ostrich Ventures vient en tous les cas renforcer le poids prépondérant des capital-risqueurs américains dans le secteur en Afrique. Selon les données du dernier rapport sur le capital-investissement de l’African Private Equity and Venture Capital Association (Avca), les fonds basés outre-Atlantique ont représenté 38 % des acteurs actifs sur le continent, devant les Européens et les Africains.