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France-Afrique : la nouvelle feuille de route d’Emmanuel Macron

Cinq ans après le discours fondateur de Ougadougou, qui marquait la volonté d’Emmanuel Macron de tourner la page de la «  Françafrique » , le président français a présenté le 27 février au palais de l’Elysée sa stratégie pour l’Afrique pour les quatre années à venir. Objectif affiché : « approfondir le partenariat entre la France, l’Europe et le continent ».

Par Léopold Muta

Opportunément dévoilée alors qu’Emmanuel Macron entame ce 1er mars une nouvelle tournée africaine – qui le mènera à Libreville (Gabon) puis à Luanda (Angola), à Brazzaville (Congo-Brazzaville) et à Kinshasa (République démocratique du Congo) – la nouvelle feuille de route française sur le continent s’inscrit dans la continuité des initiatives portées par le chef d’État français. De fait, pendant les trente-cinq minutes de son allocution, ce dernier s’est en premier lieu attaché à défendre son bilan « africain » depuis son élection, en mai 2017. Enjeux mémoriels au Rwanda, au Cameroun ou en Algérie, appui à la réforme du franc CFA, début du processus de restitution d’œuvres d’art, soutien aux jeunes entrepreneurs africains…

L’économie, un volet majeur de la relation France-Afrique

C’est toutefois la question de la présence de l’armée française sur le continent, aujourd’hui conspuée par une frange importante des populations africaines, qui aura dominé le discours présidentiel. Prenant acte de la nécessité d’en finir avec « la prééminence du militaire et du sécuritaire », Emmanuel Macron s’est engagé à une « diminution visible » des effectifs militaires français sur le continent et à la « transformation » des bases actuelles au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Ces installations devraient à terme être « cogérées » avec les pays partenaires, a notamment affirmé le président français. Seule exception, la base militaire de Djibouti – plus grande base française à l’étranger avec 1 500 hommes – ne sera pas affectée par ce mouvement de désengagement, cette infrastructure étant considérée comme essentielle dans la perspective d’une projection des forces françaises dans l’espace Indo-Pacifique. Une zone hautement stratégique pour la sixième puissance économique de la planète.

L’économie justement. Cet aspect majeur de la relation France-Afrique devrait être abordé lors de la tournée africaine d’Emmanuel Macron, les services de l’Elysée, ayant notamment confirmé qu’une série d’accords dans ce domaine seront signés à Kinshasa, en sus de partenariats scientifiques et culturels. Il faudra toutefois plus que des effets de manche pour inverser la tendance actuelle : alors que la France occupait autrefois la position de premier émetteur d’investissements directs étrangers (IDE) sur le continent, elle est désormais reléguée à la cinquième place.

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