Le premier Sommet africain du climat s’est achevé le 6 septembre avec l’adoption d’une “déclaration de Nairobi ” exhortant l’Afrique à mettre en valeur son potentiel de croissance verte.
Par Jacques Mutarambirwa
Les signataires du document ont appelé la communauté internationale à aider le continent à réaliser cet objectif, en établissant notamment “une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allègement de la dette”.
Dans cette déclaration finale dite de Nairobi, les pays africains ont en particulier demandé à la communauté internationale de participer aux efforts mis en œuvre par le continent pour “augmenter la capacité de production d’énergies renouvelables de l’Afrique de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici à 2030 (…) pour lutter contre la précarité énergétique”. De fait, le sommet aura été sur ce point fructueux avec plus de 23 milliards de dollars (21 milliards d’euros) de promesses d’investissement dans les énergies renouvelables, dont 4,5 milliards de dollars d’engagements financiers de la part des seuls Émirats arabes unis.
3 % des investissements mondiaux dans l’énergie réalisés en Afrique
Les besoins en la matière sont, il est vrai, colossaux : 600 millions d’habitants sur le continent attendent toujours de bénéficier d’un accès à l’électricité, soit 43 % de la population en 2022, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Au total, l’AIE relève que seuls 3 % des investissements mondiaux dans l’énergie sont réalisés en Afrique et qu’une part non négligeable de ces derniers est encore orientée vers l’extraction et l’exportation d’énergies fossiles (pétrole et gaz), nocives pour le climat.
Les dirigeants du continent ont de même invité leurs homologues du reste de la planète à “se rallier à la proposition d’un régime de taxe sur le carbone, comprenant une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation, qui peut également être augmentée par une taxe mondiale sur les transactions financières”. Plus largement, le Sommet africain du climat annonce la position des pays africains à la conférence de l’ONU sur le climat (COP28) de Dubaï, qui se tiendra fin novembre et où s’annonce d’ores et déjà une rude bataille sur la fin des énergies fossiles et les efforts financiers qui devront être consentis.
Une participation encore faible du secteur privé
Autre point majeur, soulevé par les participants au sommet, le rôle du secteur privé dans le financement de la transition énergétique. Or, la participation de celui-ci reste faible sur le continent (13 % du total des investissements) malgré le développement de mécanismes tels que les partenariats public-privé (PPP), des formules où le partenaire privé finance le projet, en échange d’une concession de longue durée et d’un loyer payé par les pouvoirs publics du pays concerné.