Seize mois après avoir annoncé l’établissement d’un partenariat stratégique, le mastodonte allemand de l’assurance Allianz et le géant sud-africain Sanlam ont officiellement porté sur les fonts baptismaux leur co-entreprise continentale de services financiers, SanlamAllianz.

^{Par Jacques Mutarambirwa}

Dans un communiqué publié le 5 septembre, les deux sociétés ont annoncé l’entrée en vigueur de cette nouvelle entité commune, évoquée dès mai 2022. La noté précitée rappelle notamment que la joint-venture “donnera naissance à la première société panafricaine de services financiers non bancaires” et offrira des services financiers aux particuliers et entreprises dans 27 pays du continent. “Nous sommes convaincus que SanlamAllianz créera de la valeur significative pour les clients, les actionnaires et les autres parties prenantes. L’expertise et les ressources combinées de nos entreprises respectives nous permettront de fournir des solutions et des services innovants pour répondre aux besoins en constante évolution de nos clients sur le continent africain”, s’est félicité Paul Hanratty, le patron de Sanlam, premier assureur africain par le chiffre d’affaires (10,4 milliards de dollars en 2022). 

Une entité articulée autour de deux grandes activités

Concrètement, la nouvelle entreprise sera articulée autour de deux grandes activités, l’assurance vie, un segment dirigé par le Sud-Africain Robert Dommisse — actuellement directeur de Sanlam Pan Africa Life Insurance — et l’assurance non-vie, qui sera pilotée par la Burkinabè Delphine Traoré, DG jusqu’à maintenant d’Allianz Africa. Actuel directeur de Sanlam Emerging Markets, Heinie Werth chapeautera quant à lui la direction générale de SanlamAllianz.

La filiale namibienne de Sanlam ne fait toutefois pas partie du périmètre d’activité de SanlamAllianz, mais pourra être incluse ultérieurement, au moment où Allianz– pour l’heure détenteur de 40 % du capital de SanlamAllianz — aura la possibilité d’augmenter sa participation dans la co-entreprise à 49 %. Idem pour les opérations en Afrique du Sud, qui ne sont pas intégrées à la nouvelle co-entreprise, Sanlam préservant de fait séparément les activités de son marché domestique, de loin le plus important en termes de chiffre d’affaires.

Un secteur au fort potentiel de croissance

L’essentiel est cependant ailleurs. Dans un secteur où les marges de progression restent amples (avec l’équivalent 2,7 % du PIB continental, le taux de pénétration des assurances sur le continent demeure l’un des plus faibles du monde), et où la concurrence s’intensifie, ce rapprochement donne naissance à un poids-lourd du secteur financier sur le continent. Près d’un sixième des primes d’assurance émises en Afrique le seront par la co-entreprise du duo Sanlam-Allianz. De quoi conforter la stratégie poursuivie par l’assureur sud-africain : être, dans chacun des pays où il est implanté, dans le top 3 des acteurs de la filière en termes de parts de marché, et ce tant dans l’assurance vie que l’assurance non-vie.