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OM x Sublime Côte d’Ivoire : Les Dessous Du Deal

À l’instar de son grand rival le Paris Saint-Germain, signataire en 2021 d’un accord avec le Rwanda, l’Olympique de Marseille a acté l’été dernier un partenariat avec le ministère du Tourisme ivoirien pour les trois prochaines saisons. Entre volonté de visibilité à l’international et développement de l’écosystème du football ivoirien, le Président du club phocéen Pablo Longoria nous explique en exclusivité les contours de cette collaboration au terme de laquelle les tenues des joueurs arborent le label « Sublime Côte d’Ivoire ».

Propos recueillis par Szymon Jagiello


Forbes Afrique : En Septembre Dernier, l’Olympique De Marseille (OM) a Signé Un Partenariat De Trois Ans Avec Le Ministère Du Tourisme Ivoirien Par Le Biais Du Programme « Sublime Côte d’Ivoire. » Comment S’est Effectué Ce Rapprochement Entre l’OM Et Ce Pays d’Afrique De l’Ouest ?

Pablo Longoria : Le processus de rapprochement s’est effectué de manière naturelle, car au moment où le ministère ivoirien lançait le programme « Sublime Côte d’Ivoire », pour faire la promotion de son tourisme, nous recherchions des partenaires. Nos équipes ont donc rapidement eu connaissance de ce projet. La possibilité d’une collaboration avec un acteur africain nous paraissait importante pour les liens historiques d’amour et de passion que nous entretenons avec l’Afrique, notamment grâce aux nombreux joueurs ivoiriens qui sont passés et continuent de passer par l’OM, à l’instar de Didier Drogba, Bamo Meïté actuellement, Ibrahima Bakayoko et j’en passe.


Qui En Sont Les Artisans ?

P.L. : L’ambassadeur de ce partenariat est Basile Boli, une personnalité historique du club, qui entretient un lien profond avec la Côte d’Ivoire. Bien sûr, il y a aussi toutes les personnes qui sont engagées dans le club et qui y travaillent au quotidien.

Basile Boli

Quels Avantages Stratégiques Votre Club Et La Côte d’Ivoire Tirent-Ils De Cette Coopération ? 

P. L. : Pour les autorités ivoiriennes, il s’agit de gagner en visibilité à travers un club historique qui jouit d’une notoriété internationale. Pour l’OM, il y a aussi naturellement des bénéfices. Le premier est de se positionner comme ambassadeur d’un pays important synonyme d’hospitalité. De plus, il nous permet d’être associé à un État doté d’une longue tradition liée au ballon rond et qui, à l’avenir, pourrait nous ouvrir des portes dans notre stratégie footballistique.

Vous Venez d’Effectuer Une Visite à Abidjan Dans Le Cadre De La Coupe d’Afrique Des Nations, Qui Vient De s’Achever. Quel Bilan Tirez-Vous De Ce Voyage ?

P. L. : Notre délégation a pu appréhender le paysage footballistique de ce pays et son fonctionnement en visitant plusieurs infrastructures sportives de la CAN et des clubs locaux (comme l’ASEC Mimosa) qui mettent en place des programmes dédiés au développement des jeunes talents. De multiples visites, donc, qui nous permettront éventuellement d’établir des stratégies.


Lesquelles ?

P. L. : Comme dans toute stratégie, il y a des passages à court, moyen et long terme. À court terme, nous avons décidé d’avoir sur place un recruteur pour commencer à détecter des talents susceptibles de rejoindre notre centre de formation. Dans un deuxième temps, notre objectif est de définir une politique de recrutement en Afrique adossée à la stratégie sportive de l’OM. Pour le long terme, nous devons développer nos connaissances, car nous sommes encore dans une phase d’apprentissage. Évidemment, je souhaiterais qu’à la longue nous soyons en mesure de définir une politique qui vienne en aide à la Côte d’Ivoire et que les liens naturels se transforment en avantages compétitifs pour chacune des parties prenantes.

Comme Le Paris Saint-Germain Avec Son Partenaire Au Rwanda, Ce Lien Pourrait-Il Se Traduire Par l’Ouverture d’Une Académie De Football En Côte d’Ivoire ?

P. L. : Le développement d’une stratégie vis-à-vis du développement africain peut s’effectuer de différentes façons, et le scouting [repérage, NDLR] en fait partie. Actuellement, la chose primordiale pour nous est de prendre connaissance du fonctionnement réel du monde du ballon rond en Côte d’Ivoire et d’analyser les possibilités de développement liées aux différents joueurs sur place.

Un Grand Contingent De Joueurs Africains Issus De l’OM a Participé à La Dernière CAN. À la Même Période, Votre Club N’a Pu Aligner Aucune Victoire En Ligue 1. La Tenue De La CAN En Janvier Est-Elle Pénalisante Pour Les Clubs De Football ?

P. L. : Je ne considère pas que le problème compétitif soit la CAN. Je crois que pour un club comme le nôtre, actif dans le championnat français, c’est à nous de prendre la responsabilité de mieux organiser nos calendriers et cela passe par un dialogue ouvert avec tout le monde. Pour nous, la présence de beaucoup de joueurs dans une aussi grande compétition que la CAN représente un avantage compétitif, car il y a entre l’Afrique et la France une relation très importante au niveau footballistique. Plus de 90 footballeurs, si mes estimations sont exactes, évoluent dans les équipes africaines, ce tout en étant nés dans l’Hexagone. 

De Quels Avantages Compétitifs Parlez-Vous Exactement ?

P. L. : À dire vrai, la compétition en elle-même ne représente pas tout. Pour nous, l’avantage compétitif, c’est surtout la capacité à être attractifs, le fait que beaucoup de joueurs africains ou d’origine africaine veuillent venir jouer à l’OM. C’est un élément que l’on doit chercher à intégrer comme un pilier dans notre stratégie.

Au-Delà Des Aspects Purement Sportifs, Le Partenariat Avec La Côte d’Ivoire Ne Représente-T-Il Pas Une Opportunité Pour Les Entreprises Basées Dans La Cité Phocéenne, à l’Image De Votre Sponsor CMA-CGM, De Renforcer Leurs Relations Avec Les Autorités Ivoiriennes Par Le Biais Du Football ? 

P. L. : Par respect pour eux, il me parait difficile et délicat de parler au nom de nos partenaires ou des entreprises localisées à Marseille, car elles ont leur propre décision à prendre sur ce sujet. Cependant, il est vrai que nous cherchons à être très engagés avec nos sponsors au quotidien pour qu’ils sentent une appartenance à une communauté élargie grâce à la visibilité de l’OM. Après, je crois que, comme tout dans la vie, si des liens se créent de façon naturelle et que la collaboration des uns et des autres débouche sur la volonté de s’impliquer dans un projet en commun, celui-ci sera le bienvenu.


Un Partenariat Majeur

Depuis l’accord entre l’Olympique de Marseille et le ministère du Tourisme ivoirien, officialisé le 11 août dernier, l’inscription « Sublime Côte d’Ivoire » – nom de la stratégie nationale de développement touristique du pays africain – est visible dans les travées du stade de l’Olympique de Marseille, ainsi que sur les shorts portés par les joueurs durant les matchs et sur le dos de leurs tenues d’entraînement. L’entente entre les deux parties a été signée pour trois saisons. Le ministère ivoirien du Tourisme mise également sur la communauté digitale de plus de 20 millions d’abonnés pour promouvoir les destinations touristiques de son pays.


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