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Youssef Omaïs cède la majorité du capital de Patisen au fonds marocain Al Mada

Cador ouest-africain de l’agroalimentaire, le groupe sénégalais Patisen a décidé de céder la majorité de son capital au fonds d’investissement Al Mada, la holding de la famille royale marocaine. 

Pour Youssef Omaïs, le patron du groupe sénégalais Patisen, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre. L’entrepreneur Libano-Sénégalais va céder le contrôle de l’entreprise qu’il a fondée il y a quatre décennies et dont il a fait l’un des champions ouest-africains de l’agroalimentaire.

Dans un communiqué publié le 5 juillet, le fonds d’investissement panafricain Al Mada, propriété de la famille royale marocaine, a annoncé la signature d’un protocole d’accord pour l’acquisition d’une part majoritaire dans la société sénégalaise. L’opération, dont le montant n’a pas été divulgué, passera par la nouvelle filiale d’Al Mada dédiée au secteur agroalimentaire, Teralys, qui officialisait son lancement le jour de l’annonce. 

« L’entrée de Teralys dans le capital de Patisen permettra au groupe de consolider sa position de leader sénégalais et panafricain, et d’accélérer son développement en tant que plateforme régionale, grâce à l’intensification du lancement de nouveaux produits et à une expansion géographique ciblée sur les marchés offrant le plus grand potentiel de croissance », pouvait-on notamment lire dans la note précitée. La direction d’Al Mada a de son côté précisé que « la transaction [serait] finalisée après obtention des autorisations administratives de rigueur ». Si l’opération parvient à son terme, elle constituera un changement de cap majeur pour Patisen, entreprise familiale fondée en novembre 1981 par le Sénégalais d’origine libanaise, Youssef Omaïs, qui en aura fait l’une des plus belles réussites du secteur agroalimentaire (bouillons, margarine, huiles alimentaires, pâtes à tartiner, boissons…) dans la sous-région. 

Un chiffre d’affaires multiplié par quatre depuis 2010

Autodidacte issu d’une famille du Levant débarquée à Dakar dès la fin du XIXe siècle, l’entrepreneur a bâti sa réputation en déployant habilement une stratégie combinant un ancrage local fort, un rapport ­qualité-prix attractif et un marketing massif. Pour son dernier exercice connu, celui de 2020, Patisen a réalisé un chiffre d’affaires de 100 milliards de francs CFA (150 millions d’euros) ; une année toutefois impactée par la pandémie. Il n’empêche, même en tenant du choc né du Covid-19, le chiffre d’affaires a été multiplié par quatre depuis 2010. Une performance qui s’explique en partie par l’alliance gagnante conclue en 2018 avec le groupe singapourien Wilmar, qui sous-traite au groupe sénégalais la fabrication de certains de ses produits- notamment à destination du Nigeria- tandis que Patisen se fournit chez lui en matières premières. 

Avec l’entrée d’Al Mada à son capital, le groupe familial semble en tous les cas avoir décidé de franchir un nouveau cap, qui lui permettra notamment de se donner de nouveaux moyens pour faire face à un contexte économique plus incertain et difficile (hausse du coût de l’énergie et des matières premières, concurrence accrue des biens importés…). 

Crédit Photo ©Pastien

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