La capitale sénégalaise accueille les 2 et 3 février le second sommet sur le financement des infrastructures en Afrique. Un enjeu crucial à l’heure où le continent ambitionne de se doter des infrastructures essentielles à son développement.

Par Karo Diagne-Ndaw

« Maintenir l’élan vers des infrastructures de classe mondiale en Afrique ». Tel est le thème du 2ème Sommet de Dakar sur le Financement des Infrastructures en Afrique, qui s’est ouvert ce 2 février dans la capitale sénégalaise sous le haut patronage du Président de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union Africaine (UA), Macky Sall. Pendant deux jours, cette rencontre, organisée par l’Agence du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (AUDA-NEPAD)- une agence de l’Union africaine (UA)- va réunir Chefs d’État et de gouvernements, mais aussi représentants institutionnels de haut niveau, ainsi qu’investisseurs privés et partenaires au développement afin de « mobiliser les financements nécessaires à l’accélération du développement des infrastructures sur le continent ». De fait, les besoins en la matière sont immenses : près de 100 milliards de dollars par an selon la Banque africaine de développement alors que le déficit de financement avoisine 50 milliards de dollars par an. Lors d’un point presse tenu le 1er février, les organisateurs sont revenus sur les enjeux de ce Sommet dont la première édition – organisée en 2014 – avait permis d’élaborer le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Au total, selon les données communiquées par les équipes de l’AUDA-NEPAD, le PIDA a jusqu’à aujourd’hui permis de construire 16 066 km de routes, 4 077 km de lignes ferroviaires, 3 506 km de lignes de transport d’énergie, produire 7 GW d’énergie hydroélectrique et étendre l’accès à l’électricité à environ 30 millions de personnes.

La nécessité de financements adéquats

La Secrétaire exécutive de l’AUDA-NEPAD, Nardos Bekele-Thomas a toutefois souligné « [qu’un] financement adéquat [était] maintenant nécessaire pour faire avancer la mise en œuvre du deuxième Plan d’action Prioritaire du PIDA (PIDA PAP 2) ». Dans le cadre du PIDA PAP 2 (2021-2030), sur les 69 projets prioritaires entérinés en février 2021 par les Chefs d’Etat de l’Union africaine pour un investissement de 160 milliards de dollars, 20 projets relevés dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’eau et des TIC seront notamment présentés lors de ce 2ème Sommet de Dakar. Leur point commun : ils ont tous été pensés pour participer activement à l’accélération de l’industrialisation de l’Afrique et à son intégration régionale grâce à une logique de création de corridors.

Présent au point presse précité, le directeur de la mise en œuvre et de la coordination des programmes AUDA-NEPAD, Amine Idriss Adoum, a pour sa part précisé que sur les 400 projets du PIDA, 87 avaient d’ores et déjà été réalisés, 67 étaient en cours de finalisation tandis que 30 autres étaient en phase d’appels d’offres. « Une bonne partie de ces projets a par ailleurs été repensée dans le cadre du PIDA PAP 2 », s’est félicité le directeur de la mise en œuvre et de la coordination des programmes AUDA-NEPAD, ce dernier évoquant également la nécessité de rendre le continent attractif pour « les investisseurs africains qui, bien souvent, orientent leurs capitaux hors du continent ».