Patron de BUA Group, le capitaine d’industrie nigérian a mobilisé un demi-milliard de dollars auprès de la SFI et de ses partenaires pour booster sa production de ciment.
Quatrième fortune d’Afrique selon Forbes, le discret Abdul Samad Rabiu (62 ans) continue d’aligner avec succès les deals. En marge du dernier sommet de l’Africa CEO Forum, qui s’est tenu les 5 et 6 juin à Abidjan, la Société financière internationale (SFI) et BUA Cement ont annoncé dans un communiqué conjoint la finalisation d’un prêt syndiqué de 500 millions de dollars en faveur du cimentier. Détenu à 98 % par le milliardaire nigérian, BUA Cement se servira de cette ligne de financement pour agrandir sa cimenterie de Kalambaina (État de Sokoto, dans le nord du pays), qui se verra adjoindre deux nouvelles lignes de production. À terme, cet investissement permettra de faire passer la capacité de production de BUA – second cimentier du Nigeria, derrière Dangote Cement – de 11 millions de tonnes annuelles à 17 millions, et de générer près de 12 000 emplois directs et indirects.
Une capacité annuelle portée de 11 millions à 17 millions de tonnes
Cité dans le communiqué précité, le directeur général de la SFI, Makhtar Diop s’est dit heureux d’associer la SFI à ses partenaires « […] pour soutenir BUA Cement avec un investissement qui stimulera l’industrialisation, créera des emplois et assurera la croissance économique dans le nord du Nigeria, une région ayant un potentiel économique important ».
Président et fondateur de BUA Cement, Abdul Samad Rabiu s’est pour sa part félicité « […] d’avoir passé avec succès le processus rigoureux de la SFI, de la BAD, de l’AFC et de la DEG. Une conclusion heureuse qui validerait selon l’homme d’affaires « […] les pratiques commerciales responsables [de BUA Cement] ».
Dans le détail, le demi-milliard de financement sécurisé auprès d’institutions de financement internationales comprend 160,5 millions de dollars de la SFI – la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé – 245 millions de dollars de prêts syndiqués de la Banque africaine de développement, de la Société financière africaine et de la Société allemande d’investissement, ainsi que 94,5 millions de dollars apportés par d’autres investisseurs institutionnels. BUA Cement devrait par ailleurs apporter 250 millions de capitaux propres au projet.
À la tête d’une fortune de plus de 8 milliards de dollars
Quant aux nouvelles unités de production, elles « fonctionneront en partie avec des combustibles alternatifs dérivés des déchets et de l’énergie solaire », ont indiqué la SFI et BUA, qui ont par ailleurs précisé que « chacune des deux nouvelles usines produira environ trois millions de tonnes de ciment par an lorsqu’elle sera terminée, [et que ces dernières] desserviront les marchés du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso ».
À la tête d’une fortune estimée à 8,3 milliards de dollars et d’un groupe diversifié qui s’étend de l’agro-industrie au ciment, en passant par l’immobilier et la logistique portuaire, le magnat nigérian est aujourd’hui l’un des plus puissants industriels du continent.