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Africa Finance Corporation (AFC) : Partenaire privilégié du développement continental

Africa Finance Corporation (AFC) : Partenaire privilégié du développement continental

Depuis sa création en 2007, Africa Finance Corporation (AFC) facilite les investissements du secteur privé dans les infrastructures à travers l’Afrique. Figurant parmi les principales institutions financières multilatérales pour le financement de projets sur le continent, elle a récemment exécuté un Mémorandum d’accord (MoA) avec Électricité de Djibouti (EDD), l’entreprise nationale d’électricité de Djibouti, pour mener le développement, le financement et la construction d’une centrale de 17 éoliennes de 60 MW située dans la baie de Ghoubet au nord de la ville de Djibouti. Forbes Afrique fait le point sur l’ossature de cette institution panafricaine avec son Président & CEO, Samaila Zubairu.

Par Fawaz Khalil, en collaboration avec Seynabou Dia Sall


« Notre approche en matière d’investissement dans les infrastructures repose sur l’impact de développement, l’impact environnemental et social positif, c’est-à-dire des projets économiquement viables qui utilisent par ailleurs les ressources disponibles localement » Samaila Zubairu, Président & CEO de l’AFC

Forbes Afrique : Qu’est-ce qui rend Africa Finance Corporation unique par rapport aux autres institutions financières de développement en Afrique ?

Samaila Zubairu : Avec 42 pays africains membres et plus de 12,7 milliards de dollars (près de 12 milliards d’euros) d’investissement, Africa Finance Corporation (AFC) est le principal fournisseur de solutions d’infrastructures de haute qualité à travers l’Afrique, dans les secteurs de base que sont l’énergie, les ressources naturelles, l’industrie lourde, les transports, les télécommunications et la technologie. Ce dans le but de réduire les risques liés aux opportunités industrielles sur le continent et de les transformer en projets bancables.


Comment cette institution financière se porte-t-elle aujourd’hui et de quelle façon opère-t-elle sur le continent ?

S. Z. : Malgré les défis économiques et géopolitiques mondiaux, l’institution a été en mesure d’augmenter ses bénéfices de 36 % pour atteindre 285,9 millions de dollars (267 millions d’euros), d’accroître son revenu d’exploitation de 54 % pour atteindre 400,4 millions de dollars (374 millions d’euros), et d’améliorer son ratio de couverture des liquidités à 202 %. Le total de nos actifs ayant augmenté de 23 % pour atteindre 10,5 milliards de dollars (9,8 milliards d’euros), nous avons réalisé, avec un an d’avance, l’objectif de croissance sur cinq ans que nous nous étions fixé en 2018. Notre approche consiste à investir à chaque étape de la chaîne de valeur par le biais d’écosystèmes de financement qui contribuent à intégrer les économies et les communautés. Notre investissement dans la plateforme industrielle intégrée dans la zone économique spéciale du Gabon (GSEZ), certifiée neutre en carbone, en est un bel exemple, tant dans sa conception que dans sa structuration, puisque le modèle s’est ensuite étendu à neuf autres pays africains.


Quel est le capital financier actuel d’AFC et quels sont ses défis ?

S. Z. : Nous disposons depuis août 2023 de 3 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros) de fonds d’action. Bien que cela nous ait permis d’apporter des contributions significatives au développement de l’Afrique, 3 milliards de dollars supplémentaires au cours des cinq prochaines années sont essentiels pour accélérer la portée de notre action et son impact de développement. Nous devons aujourd’hui faire face à trois défis majeurs : l’accès limité aux capitaux propres, la perception du risque, et l’accroissement des capitaux nationaux que nous comptons relever.


Quels sont vos critères de financement ? Vous êtes notamment présent dans le projet Cap des Biches II, une centrale électrique à cycle combiné de 300 MW en cours de construction à Dakar… Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

S. Z. : Notre approche en matière d’investissement dans les infrastructures repose sur un impact socioéconomique et environnemental concret et positif à travers des projets économiquement viables qui utilisent notamment les ressources disponibles localement. Le Sénégal est doté d’une importante ressource en gaz. La centrale de 300 MW que nous développons dans ce pays remplacera celles alimentées au HFO (HydroFluoro-Oléfines), réduisant considérablement le coût et les émissions de CO2. En outre, les pays voisins ne disposant pas de ressources énergétiques bénéficieront des exportations d’électricité du Sénégal. Ce projet innovant est une première pour le pays, tant dans sa conception que dans sa structuration, avec l’implication d’acteurs 100 % africains.


Pour un coût global de 122 millions de dollars (114 millions d’euros), le parc éolien de Ghoubet est construit dans le cadre d’un partenariat public-privé développé par Red Sea Power, un consortium dont vous êtes actionnaire majoritaire. Quelle est votre contribution dans ce projet et quel est son impact sur le pays ?

S. Z. : Justement, Red Sea Power témoigne de la manière dont l’AFC accélère le développement en réduisant les risques, tout en montrant la viabilité commerciale des projets transformateurs en Afrique. Ce parc éolien de 60 MW inauguré en septembre dernier a un impact positif significatif sur Djibouti – son mix énergétique, son indépendance énergétique, son empreinte carbone et son coût de génération, avec une capacité énergétique globale de 50 % – pour encourager l’ambition du pays à s’appuyer entièrement sur des sources renouvelables pour son électricité d’ici 2035. Ce faisant, il évitera l’émission annuelle de 252 500 tonnes de CO2. L’AFC, en plus d’avoir fourni 51 % du financement nécessaire au développement et au financement en capitaux propres nécessaire à la réalisation du projet, a agi en tant que développeur principal, démontrant l’utilisation d’un financement par actions innovant pour accélérer l’impact sur le développement grâce à la réduction des risques. Nous espérons ainsi attirer diverses sources de capitaux et reproduire des projets similaires à des coûts de financement réduits. Ce projet montre que l’Afrique peut devenir le leader mondial en matière d’énergies renouvelables, fort de son potentiel solaire et éolien combiné le plus élevé de toutes les régions du monde.


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