Premier opérateur privé algérien dans les secteurs de l’industrie et de l’agroalimentaire, le groupe familial Cevital pourrait très prochainement relancer son projet d’usine de trituration de graines oléagineuse à Béjaïa, grâce à l’intervention opportune du président Abdelmadjid Tebboune.
Par la Rédaction
S’exprimant devant les walis- les représentants de l’État au niveau des wilayas [collectivités territoriales algériennes]-, le premier magistrat du pays a, sans le citer nommément, donné son blanc-seing à ce mégaprojet qui pourrait générer à terme 2,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel tout en créant 1 000 emplois directs et 100 000 indirects. « Ce projet est bloqué faute d’une autorisation alors que l’usine est déjà construite à 80 %. [Or], Il pourrait permettre à l’Algérie de produire d’ici six à sept mois sa propre huile, de l’agriculteur jusqu’au consommateur. Il était gelé, sous prétexte qu’il n’avait pas d’autorisation. L’usine est construite, on ne va quand même pas la démolir », a lancé le chef de l’État algérien qui, depuis son élection, fin 2019, mène une croisade contre le blocage des investissements. De ce point, l’exemple de l’usine de Cevital est emblématique.
Un projet financé avec plus de 150 millions de dollars de fonds propres
Initié au milieu des années 2000, ce projet – financé avec plus de 150 millions de dollars de fonds propres- a été lancé dans l’optique de compléter l’appareil industriel du groupe familial, déjà propriétaire d’un complexe de production d’huile et de sucre à Béjaïa, en développant notamment la culture locale des graines afin d’éviter les importations d’huiles brutes. Une manière comme une autre d’assurer la sécurité alimentaire nationale tout en contribuant à l’indispensable diversification économique du pays, toujours très dépendant aux hydrocarbures (95 % des recettes d’exportation).
Une série de tracasseries bureaucratiques va toutefois bloquer la réalisation du projet à partir de 2017, la direction du port de Béjaïa décidant notamment de bloquer l’importation des équipements nécessaires au démarrage de l’usine. Le blocage s’étendra ensuite à tous les ports d’Algérie, au grand dam de Cevital et de son flamboyant fondateur, le milliardaire Issad Rebrab, qui a depuis pris sa retraite et nommé son fils Malik à la tête du conglomérat.