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Camrail aurait injecté plus de 700 milliards de francs CFA dans l’économie camerounaise depuis 1999

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700 milliards de francs CFA (1,06 milliard d’euros). C’est le montant total que la Cameroon Railways (Camrail), l’opérateur ferroviaire camerounais, affirme avoir injecté dans la première économie d’Afrique centrale depuis 1999, année de l’obtention de sa concession. 

Par Jérémie Suchard

L’information a été dévoilée par la direction de l’entreprise, dans une note publiée le 19 août, à l’issue de la visite d’une délégation de la Commission de la production et des échanges de l’Assemblée nationale camerounaise

Près de 290 milliards de francs CFA investis dans les infrastructures ferroviaires 

Sur cette somme, Camrail indique que « plus de 288 milliards de FCFA [ont été investis] dans la maintenance des infrastructures et le matériel, ce qui correspond à un investissement annuel moyen de 12 milliards de FCFA [et que]240 milliards de FCFA ont été versés par Camrail à l’État au titre de la redevance fixe et variable, des impôts et taxes ». La filiale de l’armateur italo-suisse MSC, qui a repris l’entreprise à Bolloré Africa Logistics en décembre 2022, précise par ailleurs n’avoir effectué qu’une seule distribution de dividendes en 24 ans, préférant « réinvestir dans l’outil de production ». Au total, c’est plus 330 km de voies qui auraient été renouvelés sur la période, selon la compagnie camerounaise tandis que 224 autres kilomètres de voies ainsi que 1 800 ouvrages hydrauliques auraient été rénovés dans le même temps. 

On notera toutefois le timing de la publication de la note précitée, publiée dans la foulée de la visite à Camrail des parlementaires camerounais mais qui survient surtout peu après la promulgation d’une nouvelle loi régissant le secteur ferroviaire dans le pays. Sept ans après la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016, à Eseka, dans le centre du pays, qui avait causé la mort d’au moins 82 personnes et fait près de 600 blessés, les autorités camerounaises sont déterminées à amorcer « une dynamique de modernisation du secteur, à travers la reconfiguration du paysage institutionnel, la redéfinition du rôle de chaque acteur et la mise sur pied d’un système de contrôle, de régulation et de sanction », a rappelé le gouvernement. 

Un bilan contesté 

Or, celui-ci, en amont de la validation du projet de loi, a critiqué « la dégradation continue des infrastructures, la régression drastique du nombre de passagers [passé de 1,4 million en 2010 à 600 000 en 2021], la baisse du volume des marchandises transportées, [1,6 million de tonnes en 2021 contre 1,9 million de tonnes en 2010] ainsi que le déficit des investissements et la dégradation de la qualité de service […] ». Un constat sans fard que conteste précisément Camrail, et qui a donc tiré parti de la visite des délégués de la Commission de la production et des échanges de l’Assemblée nationale pour présenter son propre bilan. 

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