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CAN 2019, Une crise salutaire ?

sylvère grande

Le football africain a plongé dans une énième crise avec le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun. Cette nouvelle a sidéré le monde du football, à l’échelle du continent et au-delà en raison de l’importance de l’événement. Après les séismes du printemps arabe, d’Ebola, la CAN 2019 est donc la quatrième phase finale consécutive à changer de pays hôte.

La principale raison invoquée pour la prochaine édition est liée aux retards trop nombreux pris sur les chantiers des stades. Cependant, la Confédération Africaine de Football évite au Cameroun de subir une humiliation en proposant un report de deux années. Un habile jeu de dominos repousse d’autant d’années la CAN prévue en Côte d’Ivoire en 2021 et en Guinée en 2023.

Ces atermoiements sont en fait une chance à saisir, à deux conditions. La première que le comité d’organisation de la CAN camerounaise profite des 24 mois de sursis pour livrer un événement au standard mondial.  La deuxième réside dans la prise de conscience collective (CAF, gouvernements, détendeurs de droits et sponsors) qui doit marquer le début d’une nouvelle ère dans l’organisations de grands événements sportifs. Les grandes compétitions internationales sont des pièces maitresses de la mondialisation économique. Elles sont un formidable levier pour repositionner un pays sur la carte du monde et attirer des investissements étrangers. Au-delà de la performance sportive, elles sont des vecteurs de créations de richesses et des outils nécessaires dans le jeu des relations diplomatiques. Malheureusement, l’Afrique peine à s’inscrire dans ce mouvement de conquête, car elle est souvent incapable de garantir sans accroc la tenue d’événements sportifs d’importance.

Le chaos dans l’organisation des championnats africains d’athlétisme au Nigéria en août dernier est encore un autre exemple de l’à-peu-près insupportable qui entache la réputation des états et du continent. Dans le même temps, il faut aussi féliciter les bons élèves pour la qualité de leur organisation comme La CAN féminine 2018 au Ghana ou le CHAN 2016 au Rwanda.

Et c’est avec la même exigence que le Sénégal doit préparer les Jeux Olympiques de la Jeunesse dont elle aura la charge en 2022. Une réussite sénégalaise et quelques CAN sans imbroglios éclaireraient les avancées, offriraient de nouveaux territoires au sport business et permettraient d’amorcer un mouvement de fond qui aurait pour finalité un rêve : convaincre le CIO de confier à une ville Africaine l’organisation des J.O d’été avant 2050.

 

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