Tenue à Casablanca, les 19 et 20 octobre, l’édition 2022 du Choiseul Africa Business Forum aura été l’occasion pour les dirigeants économiques et politiques africains, réunis avec leurs partenaires internationaux, de poser les bases de futures alliances. Avec toujours la même conviction : les prochaines opportunités d’affaires se trouvent sur le continent.
Par Dounia Ben Mohamed, à Casablanca
Entre les dirigeants des poids lourds de la scène économique continentale- Ecobank, Orange, Deloitte, Mazars, Société Générale, Azalaï, Nareva…- les patrons de jeunes pousses, les lauréats du classement Choiseul, alumni et autres représentants officiels de grandes délégations nationales telles que celles du Maroc- pays hôte- de Madagascar- invité d’honneur, mais aussi du Rwanda, de France ou encore d’Arabie saoudite, la dernière édition du Choiseul Africa Business Forum aura fait le plein. Au total, ce sont plus de plus de 600 dirigeants, venus d’une soixante de pays, qui auront participé à cette première édition « africaine » du Choiseul Business Forum Africa, tenue à Casablanca, les 19 et 20 octobre.
Casablanca, au cœur du triangle Europe-Afrique-MENA
L’occasion pour la capitale économique marocaine de confirmer sa position de hub régionale, et plus largement pour le royaume chérifien de rappeler son rôle de « pont, facilitateur des investissements étrangers », au cœur du triangle Europe-Afrique-MENA (acronyme anglais de Middle East and North Africa– Moyen-Orient et Afrique du Nord), comme l’a rappelé le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, qui a, au passage, salué, « la vision royale de partenariat stratégique, [qui a permis] de placer le Maroc au rang de 1er investisseur africain en Afrique de l’Ouest, et de deuxième sur le continent ».
Parmi les principaux thèmes abordés par le responsable politique, la coopération Sud-Sud, chère au royaume. « Le Maroc forme d’excellents médecins, ingénieurs, codeurs […] et nous sommes fiers de notre coopération avec les pays du continent. L’enjeu aujourd’hui pour nos pays est de former plus de talents car nos économies et notre développement en sont tributaires », a exhorté Aziz Akhannouch, qui a souligné « l’occasion renouvelée d’enrichir le dialogue entre les différents acteurs du continent, mais également avec leurs partenaires en Europe et dans les pays du Golfe » que représentait cette nouvelle édition du Choiseul Africa Business Forum.
Une forte délégation malgache conduite par le président Andry Rajoelina
Présent à Casablanca, le président de Madagascar, Andry Rajoelina n’en attendait pas moins de ses hôtes, celui-ci rappelant que « la tenue d’un tel évènement [était] un symbole fort d’espoir et un privilège ». Accompagné d’une forte délégation de ministres et de capitaines d’industrie, le chef d’État malgache a rappelé sa « conviction en l’importance des partenariats, socle de toute indépendance pour se tourner vers l’avenir et relancer la machine productive ». Déterminé à relancer la machine économique de la Grande Île, Andry Rajoelina avait, il est vrai, à cœur de souligner le caractère stratégique des chantiers entrepris par Madagascar.
« Nous développons de nouvelles infrastructures énergétiques en favorisant les énergies renouvelables et le biogaz car nous savons que l’énergie est le pilier de tout développement », a notamment plaidé le dirigeant politique, qui a par ailleurs affirmé que « [Madagascar allait] construire 6800 km de routes dans les prochaines années et redevenir le grenier rizicole que [le pays était] dans les années 70 et 80. Mais pour cela nous avons besoin des industriels », a conclu Andry Rajoelina. Une manière de dire que la volonté politique devait être secondée par l’engagement des opérateurs du secteur privé.
D’ici là, pour répondre aux « défis encore énormes », le président malgache mise sur les partenariats public-privé (PPP) et sur la coopération intra-africaine. « Aujourd’hui, l‘Afrique est au centre de l’économie mondiale. L’industrialisation de l’Afrique est un enjeu qui nous concerne tous. Le continent possède 60% des terres arables non encore exploitées et représente clairement l’avenir de l’humanité. Il est temps que l’Afrique se mobilise pour les générations futures », ainterpellé le chef d’État.
Le leadership féminin mis à l’honneur
Enfin, au-delà de ces moments forts, le Choiseul Business Africa Forum a confirmé, une fois encore, la vocation de cet événement à mettre en lumière et promouvoir la future génération de décideurs du continent. Les organisateurs de cette édition 2022 ont notamment salué le PDG du groupe égyptien Orascom, Naguib Sawiris, désigné « entrepreneur de l’année », le leadership féminin étant par ailleurs largement représenté dans les distinctions attribuées avec la béninoise Mariam-Chabi Talata- vice-présidente de la République du Bénin du Bénin- la Marocaine Loubna Tricha, à la tête de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT)- ou encore la Rwandaise Clare Akamanzi, directrice du Rwanda Development Board, qui s’est vue décerner le Grand prix Choiseul Africa. On l’aura compris, l’édition 2022 Choiseul Africa Business Forum aura mis les femmes à l’honneur ; une distinction sans doute loin d’être un hasard…
Crédit-photo : Institut Choiseul