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Coupe du monde de football : les enjeux pour l’Afrique

La reine des compétitions se tient du 20 novembre au 18 décembre au Qatar. Cinq équipes africaines se sont qualifiées. L’enjeu : faire briller le continent sur la scène internationale du football. Et peut-être davantage…

Par Elias Haddad

Cameroun, Ghana, Maroc, Sénégal, Tunisie : ces cinq pays se sont imposés lors du troisième tour des qualifications en zone CAF (Confédération africaine de football) et participeront à la Coupe du monde 2022. La plus grande compétition mondiale de football, organisée par la FIFA, se tient du 20 novembre au 18 décembre, au Qatar. Les équipes africaines affronteront les sélections venues des autres continents : treize équipes pour l’Europe, six pour l’Asie, huit pour l’Amérique. En 2026, neuf nations africaines pourront se qualifier.

L’Afrique a ses chances 

Pour l’heure, il s’agit de faire mieux que lors de la dernière Coupe du monde, en 2018, remportée par les Bleus. Les équipes africaines avaient alors été éliminées dès le premier tour. « Une honte continentale », lâche un initié. « Cette année, le principal enjeu, c’est de ne pas répéter le même scénario. » D’autant que « les équipes africaines ont progressé depuis. L’équipe sénégalaise, par exemple, est classée à la 18e place mondiale. Il n’y a plus de complexe à avoir », souligne ce dernier. De fait, les Lions de la Téranga, forts de leur victoire à la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN), font office de favoris. Avec un groupe A abordable (Pays-Bas, Équateur, Qatar), les bookmakers leur prédisent un beau parcours et estiment qu’ils pourraient même finir en tête des phases de poule.

Leur sélectionneur, Aliou Cissé, nommé entraîneur de l’année par la CAF en 2022, pourra compter sur Sadio Mané, l’attaquant du Bayern Munich, sacré, lui, meilleur buteur de l’histoire de la sélection sénégalaise avec 33 buts au compteur en juin 2022. Autres valeurs sûres de l’équipe nationale : le gardien de but Édouard Mendy, le défenseur Kalidou Koulibaly ou encore le milieu de terrain Idrissa Gueye.

Un nouveau souffle pour le football continental

« Un jour, un pays africain va remporter cette Coupe du monde ! » promet Aliou Cissé. Sauf qu’à ce jour, l’Afrique, représentée depuis 1934 avec une première participation de l’Égypte, peine à dépasser la barre des huitièmes de finale. Seuls le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010 ont réussi à atteindre les quarts de finale. Cependant, le contexte est différent, estime notre initié. « Aujourd’hui, nous avons à la tête de la fédération africaine un homme d’affaires averti, qui dispose d’un important réseau et s’est donné pour ambition de booster le football africain. » Fini, donc, la malédiction africaine ?

« L’homme d’affaires averti », c’est le Sud-Africain Patrice Motsepe, à la tête de la CAF depuis mars 2021. Président de la société minière African Rainbow Minerals, le magnat est également propriétaire du Mamelodi Sundowns Football Club, le plus primé d’Afrique du Sud avec 12 titres de champion national — vainqueur de la Supercoupe d’Afrique en 2017, il est aussi le premier club du continent à avoir remporté la Ligue des champions de la CAF masculine et féminine. Avec Motsepe, le football africain semble bien parti pour connaître un second souffle. Changement remarqué lors de cette édition du Mondial : les cinq nations qualifiées seront toutes conduites par des sélectionneurs africains. Une nouvelle donne dans le football continental, connu jusqu’ici pour faire la part belle aux « sorciers blancs ».

Très chère Coupe du monde…

Les joueurs en compétition évolueront dans des stades combles : près de trois millions de billets ont été vendus. Le public, présent dans les tribunes, sera également massivement rassemblé derrière les écrans de télévision, la Coupe du monde restant l’un des événements sportifs les plus suivis sur le petit écran. Selon la FIFA, 3,75 milliards de personnes auraient regardé la finale de 2018, en Russie. L’association internationale de football estime que ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 5 milliards de personnes pour cette édition. Il faut dire que cette Coupe du Monde 2022 bat tous les records. Le Qatar a en effet déboursé pas moins de… 220 milliards de dollars pour l’organisation de l’événement, soit un montant vingt fois supérieur à celui de l’édition russe (11 milliards de dollars), déjà qualifiée à l’époque de Coupe la plus chère de tous les temps. Le Qatar attend environ 1,5 million de visiteurs au cours des quatre semaines de célébration. Au regard des retombées économiques, l’émirat fait figure de principal gagnant avant même le début de la compétition.

D’ores et déjà, une autre bataille se joue : celle de l’organisation de la prochaine Coupe. Si pour 2026, les jeux sont déjà faits (elle sera organisée conjointement par le Canada, les États-Unis et le Mexique), il se pourrait que la compétition revienne sur le continent d’ici 2030. L’Égypte s’est en effet portée candidate. Et là encore, les pronostics vont bon train…


L’Afrique et la Coupe du monde

Inaugurée en 1930, la première Coupe du monde s’organise avec 13 nations, dont la plupart sont américaines. Seuls quatre pays européens y participent. En 1934, les sélections s’élargissent au reste du globe, y compris à l’Afrique, avec la qualification de l’Égypte. La Seconde Guerre mondiale met un coup d’arrêt à la compétition qui ne reprend qu’en 1947… sans l’Afrique. En regroupant dans une même zone l’Afrique, l’Asie et l’Océanie, la FIFA ne donne plus l’opportunité aux pays africains de se qualifier. En 1966, les nations africaines, nouvellement indépendantes, décident de se retirer en signe de protestation. En 1970, la FIFA revoit sa copie et le Maroc inaugure le retour de l’Afrique sur la plus grande scène footballistique du monde.

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