Très présent en Éthiopie, le groupe Midroc, détenu par l’homme d’affaires saoudo-éthiopien Mohammed Al Amoudi, va investir près d’un milliard de dollars dans un complexe immobilier à Addis-Abeba.
Déjà premier employeur privé d’Éthiopie, où il est notamment actif dans l’hôtellerie, les mines, l’industrie et l’agriculture, le milliardaire saoudo-éthiopien Mohammed Al Amoudi continue de renforcer sa présence dans la Corne de l’Afrique. Par le biais de son conglomérat, la Mohammed International Development Research and Organization Companies, un groupe plus connu sous le nom de Midroc, l’homme d’affaires a officiellement lancé la construction d’un projet résidentiel de luxe à Addis-Abeba pour un investissement estimé à 50 milliards de birrs (950 millions de dollars). Baptisé « Mahmadya Residential Village », ce projet immobilier comprendra notamment des appartements, des villas, un centre commercial et des salles de cinéma, et sera établi à Mechare Meda, une banlieue de la capitale éthiopienne. Fière de cette nouvelle initiative, la direction de Midroc s’est félicitée, dans un communiqué publié à l’occasion de la cérémonie de pose de la première pierre du projet que « Mahmadya Residential Village donnera un nouvel attrait à Addis-Abeba ».
5 milliards de dollars de fortune personnelle
Né en 1946, Mohammed al-Amoudi dispose d’un patrimoine estimé à 5,16 milliards de dollars selon l’agence d’information financière Bloomberg, ce qui le placerait à la 7e place du classement Forbes des milliardaires africains, devant l’algérien Issad Rebrab (5,1 milliards de dollars). Il n’est toutefois pas inclus dans la majorité des palmarès des grandes fortunes africaines, l’homme d’affaires vivant en Arabie saoudite, un pays où il a émigré à l’âge de 19 ans.
Peu disert, (il n’accorde presque jamais d’interviews tandis que ses entreprises, non cotées, communiquent rarement sur leurs opérations et résultats), Mohammed Al Amoudi a lancé Midroc dans les années 80, décrochant notamment en 1988 un colossal contrat de 30 milliards de dollars pour la construction d’un complexe de stockage pétrolier en Arabie saoudite. Depuis, il a fait de son groupe un acteur mondial avec, outre ses activités en Éthiopie, des intérêts dans le raffinage en Suède et des participations dans des blocs pétroliers en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Congo et en Angola. Une réussite bâtie en grande partie sur sa proximité avec les pouvoirs politiques en place mais qui s’est parfois retournée contre lui, comme lors de son arrestation en novembre 2017 en Arabie saoudite. Une période durant laquelle de nombreux responsables politiques et entrepreneurs du pays avaient été inquiétés suite à la mise en place d’une commission anti-corruption dirigée par le prince héritier et homme fort du royaume wahhabite, Mohamed ben Salman.