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Fintech : Flutterwave continue de faire la course en tête

Entreprise star de la fintech africaine, la licorne américano-nigériane s’est récemment vue octroyer par la Banque centrale du Nigéria l’une des licences de paiement les plus convoitées du pays. Un nouveau levier d’action qui pourrait faire changer la société d’échelle. Décryptage.

Par la Rédaction

Lancée en 2016, la fintech américano-nigériane Flutterwave poursuit son irrésistible ascension. Début septembre, la direction de la start-up annonçait avoir obtenu de la Banque centrale du Nigéria (CBN) l’une des licences de paiement les plus convoitées du pays : la licence de commutation et de traitement des paiements électroniques (Switching and Processing License). Une nouvelle étape clé dans la montée en puissance de l’entreprise. Concrètement, le précieux sésame délivré par la CBN permettra à Flutterwave—spécialisée dans l’interopérabilité des services de paiement en ligne existants—de ne plus dépendre de sociétés financières tierces pour traiter et régler les paiements de ses clients. « C’est une grande nouvelle pour nos clients, partenaires et investisseurs. Il s’agit d’une étape importante dans notre histoire de croissance. La construction d’un écosystème de paiements dynamique au Nigéria, la plus grande économie d’Afrique, est conforme à notre objectif de développer une infrastructure de paiement sécurisé et de classe mondiale pour les commerçants et les fournisseurs de services de paiement mondiaux à travers le continent », s’est notamment félicité le cofondateur et directeur général de la fintech, Olugbenga Agboola. De fait, l’enjeu s’avère décisif pour s’imposer dans un pays où tout reste à faire : 95 % des transactions se règlent encore en espèces et quelque 60 millions d’adultes ne sont toujours pas bancarisés, ce qui représente autant de clients potentiels prêts à passer aux formules numériques.  

La fintech africaine : 30,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2025, huit fois plus qu’en 2020

Une donne qui peut du reste être appliquée à l’ensemble du continent : publié le 30 août, un rapport du cabinet McKinsey intitulé Fintech en Afrique : la fin du commencement(Fintech in Africa: The End of theBeginning), estime que le chiffre d’affaires cumulé des sociétés africaines actives dans ce secteur atteindra 30,8 milliards de dollars en 2025, soit huit fois plus qu’en 2020, et ce grâce à « l’augmentation du nombre d’utilisateurs de smartphones, la baisse des coûts de l’internet et l’extension de la couverture réseau », ainsi qu’à la dynamique propre à « une population jeune, en croissance rapide et qui s’urbanise rapidement », détaillent les auteurs de l’étude. 

Cette nouvelle facilité accordée par la Banque centrale du Nigéria représente donc un vrai « deal » pour la jeune pousse, qui a fièrement rappelé dans son communiqué avoir« traité plus de 200 millions de transactions financières pour une valeur de plus de 16 milliards de dollars depuis ses débuts ». Davantage, comme nombre d’autres fintech, Flutterwave a vu ses solutions de paiement dématérialisées décoller dans le sillage de la pandémie de Covid-19. 

Une valorisation de 3 milliards de dollars

L’entreprise rejoint ainsi le cercle restreint des sociétés nigérianes de services financiers numériques (Interswitch, eTranzact, Unified Payments, Appzone et TeamApt) dotées du précieux sésame, confortant son statut de licorne (start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars) auprès des investisseurs. Plus tôt dans l’année, en février, la plateforme américano-nigériane avait bouclé une levée de fonds de 250 millions de dollars en série D— la phase de développement précédant le plus souvent une introduction en bourse—, portant sa valeur de marché à 3 milliards de dollars. 

Indépendamment de cette annonce, la start-up traverse néanmoins une période compliquée, une série de déboires entachant sa réputation : en juillet, la Haute Cour du Kenya a gelé une cinquantaine de ses comptes bancaires, d’une valeur totale de 57 millions de dollars, dans la foulée des allégations de blanchiment émises par l’Agence kényane de recouvrement des actifs (ARA) tandis qu’Olugbenga Agboola est accusé de fraudes financières (notamment des irrégularités liées à des plans de stock-options) et de comportements « inappropriés » envers des collaboratrices. 

Crédit-photo : Flutterwave

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