Au-delà des modalités liées au financement, investisseurs et PME ont nombre de bonnes raisons d’adopter une approche collaborative, qui leur permettra de maximiser les fruits de leur partenariat.
Par Harley McKenson-Kenguéléwa
Portées par un marché du capital-investissement en pleine reprise post-Covid, les start-up africaines ont levé 4,3 milliards de dollars en 2021. Un montant record qui représente un quasi-triplement par rapport à 2020 ((1,7 milliard de dollars) et qui confirme, si besoin en était, l’intérêt des investisseurs pour le continent. Plus largement, c’est toutes les entreprises ayant une exposition africaine qui bénéficient aujourd’hui de cette dynamique de financement positive. De fait, pour Patrick Pedersen, General Manager chez Heetch, une entreprise française de service de voitures de transport avec chauffeur (VTC) active en Afrique, « toute société qui souhaite trouver de vraies possibilités de croissance importante, [devrait] aller développer son activité sur le continent ».
Un accompagnement souvent décisif
Mais au-delà de l’aspect purement financier, le partenariat entre les fonds d’investissement et les entreprises apporte bien d’autres avantages, à commencer par un accompagnement technique souvent décisif pour aider à la réalisation des projets entrepreneuriaux. Patrick Pedersen rappelle ainsi qu’AfricInvest, « qui figure parmi les rares fonds d’investissement avec lesquels Heetch a une relation de proximité en matière de business, a été d’une aide précieuse sur tout ce qui concerne son activité de conseil et a joué un rôle majeur dans le recrutement personnalisé du top management ». Tout l’intérêt d’un fonds d’investissement consiste aussi, pour une PME, à tirer le meilleur profit de son carnet d’adresses dans le pays d’implantation, en vue de renforcer sa position sur le marché. « En Afrique, avoir du réseau est une condition sine qua non pour faire avancer les choses ; c’est vraiment l’élément majeur », affirme ainsi Olivier Gene, directeur général de Uniskip Group, une FinTech spécialiée dans la conception de porte-monnaies électroniques multidevises.
Un partenariat mutuellement gagnant
De leur côté, les investisseurs potentiels se sentiront toujours plus rassurés dans leur processus de due diligence si le savoir-faire, les compétences, la propriété intellectuelle ou l’expertise de l’entreprise ciblée constituent un réel avantage concurrentiel. Evoquant la société RAGNI, une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication d’éclairages publics, Khaled Ben Jennet, associé au fonds d’investissement panafricain AfricInvest, explique ainsi que ce qui a plus à sa structure est le fait que les dirigeants de la société « maîtrisaient parfaitement leur métier » et qu’ils aient« travaillé sur le process interne de production, notamment au niveau des réductions de la consommation énergétique et de la pollution lumineuse », rendant leur savoir-faire « unique ». Jean Christophe Ragni, directeur général de RAGNI, explique pour sa part qu’il cherche en premier lieu à « être accompagné dans le plan d’action du groupe Ragni, qui a pour ambition de s’implanter durablement dans divers endroits d’Afrique dans les cinq prochaines années ». Or, sur ce point, « il va sans dire qu’AfricInvest, dont le long historique et la connaissance jouent en sa faveur, nous garantira la sécurité de nos investissements », veut croire le dirigeant d’entreprise. On l’aura compris, l’association fonds d’investissement / PME- au-delà des modalités strictement financières associées à une prise de participation- peut apporter nombre d’avantages appréciables aux parties concernées.