Près de deux ans après le sommet extraordinaire organisé en visioconférence durant l’été 2021, la conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) s’est tenue le 17 mars à Yaoundé (Cameroun) mais sans se traduire par des avancées significatives. Notamment sur la réforme du franc CFA.
Attendus sur nombre de grands dossiers (réforme du franc CFA, choix d’un successeur au Gabonais Daniel Ona Ondo à la tête de la Commission de la CEMAC, évolution du système des rotations aux postes dirigeants…), les présidents du Cameroun, du Tchad, du Gabon, de Centrafrique, du Congo et de la Guinée équatoriale ont préféré botter en touche, actant de fait le statu quo sur les dossiers précités.
Sur la question spécifique de la réforme de la monnaie commune, les chefs d’État de la sous-région avaient pourtant demandé à un comité réunissant la Commission de la CEMAC et la BEAC de réaliser- dès fin novembre 2019- un rapport ayant pour objectif de proposer « dans des délais raisonnables, des schémas appropriés conduisant à l’évolution de la monnaie commune ». Remis peu avant la tenue de la conférence des chefs d’État, le document final préconisait notamment de changer le nom de la devise commune, clôturer le compte d’opérations et de retirer les représentants de la France des organes de décision et de contrôle de la banque centrale régionale. Autant de pistes de réflexions sur lesquelles les dirigeants politiques de la zone n’ont (pour l’heure) pas souhaité s’engager. Ces derniers ont toutefois indiqué vouloir élargir la réflexion aux ministres chargés des Finances et de l’Économie tout en assortissant cette démarche d’un calendrier de mise en œuvre des conclusions qui seraient ultérieurement arrêtées.