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Funlola Ogunkoya, la Finance au service des femmes

FUNLOLA ONGUKOYA ©PHOTONIMI

Vice-présidente chez JP Morgan Chase, la spécialiste des marchés Funlola Ogunkoya a lancé l’association Black Women In Finance, une plateforme destinée à promouvoir les femmes noires dans le milieu encore très masculin de la Finance.

Par Evelyne Nganguen

À 32 ans, Funlola Ogunkoya n’a pas perdu de temps pour s’imposer dans l’un des milieux les plus fermés et prestigieux de la Finance, celui des salles de marchés. Et pour cause, cette spécialiste des produits financiers, vice-présidente chez JP Morgan Chase- la première banque américaine par la capitalisation boursière (386 milliards de dollars) et la taille des actifs sous gestion (3740 milliards de dollars à fin 2021)- et seule fille de sa famille, a été préparée très tôt à avoir une « can do mentality ». Un mélange de détermination et d’ingéniosité qui lui a été inculqué par ses parents et ses frères.

De fait, dans l’environnement professionnel qui est le sien, elle se retrouve être souvent la seule femme noire et la plus jeune personne de la pièce. Une position singulière qui n’a aucunement empêché Funlola Ogunkoya de mener une brillante carrière sur le « trading floor » du géant financier yankee, à la City de Londres (Royaume-Uni). Avant d’occuper son poste actuel de vice-présidente chez JP Morgan Chase, la jeune dirigeante aura occupé pendant 7 ans le poste de directrice exécutive des ventes croisées d’actions chez le concurrent Goldman Sachs, à New York (Etats-Unis).

Disciplinée et rigoureuse.

Née au Nigeria, Funlola Ogunkoya a effectué des études de pétrochimie aux Pays-Bas et en Angleterre, avant de débuter comme stagiaire chez Goldman Sachs et d’occuper, par la suite, le poste d’analyste au sein de la même société. Après quelques années, et grâce à l’expérience acquise, elle a été recrutée chez JP Morgan, entreprise où elle a toujours rêvé de travailler.

Elle fait très vite des merveilles, servie par sa détermination et sa rigueur au travail, comme l’atteste une collègue, sous couvert d’anonymat, qui voit en elle « une personne pointilleuse dans le travail, fiable, attentionnée et loyale ».  La vie de trader a, il est vrai, ses pesanteurs et ses servitudes. Funlola Ogunkoya rappelant qu’elle se « couche tous les jours à la même heure et commence ses journées à 6h tous les matins ». Pour elle, le Trading Floor est stimulant ; un travail où la rapidité dans les décisions compte, où il faut savoir faire preuve de patience lorsque les conditions de marché sont défavorables et savoir être réactif lorsque la situation l’exige. En somme, une profession où il ne faut avoir aucun état d’âme car « un bon trader n’affiche pas ses émotions », estime notre financière, qui s’est depuis lancée dans un nouveau défi : promouvoir activement les femmes noires dans l’univers de la Finance.  

Black Women in Finance

Passionnée par l’autonomisation des femmes et globalement heureuse de la politique mise en place par JP Morgan Chase dans l’épanouissement professionnel des collaborateurs issus des minorités, Funlola Ogunkoya a pris à bras le corps ce challenge en fondant Black Women In Finance (BWIF), une association regroupant plus de 400 femmes noires exerçant dans la finance à travers le monde. Objectif : permettre à plus de femmes noires de mener une carrière durable dans le secteur très compétitif de la finance. « Seule femme noire sur le Trading Floor au début de ma carrière et toujours seule femme cinq années après, j’ai commencé à me demander pourquoi il n’y avait pas plus de femmes noires dans le secteur. Je me suis aussi posé la question de savoir ce qui était arrivé aux femmes qui m’avaient précédée », explique la jeune financière.

Membre de BWIF et résidant à New York, Moyo Akinluyi estime pour sa part que le vrai apport de Funlola Ogunkoya, au-delà de l’identification d’un réel problème- la faible part des femmes de couleur dans l’univers de la Finance-  repose dans sa capacité à générer des solutions. « C’est une jeune femme qui a une passion pour le mentorship et qui s’engage à accompagner les autres dans la construction d’une carrière », confie de son côté une autre membre de BWIF. Et bien entendu, la fondatrice de BWIF n’oublie pas ses origines puisqu’elle profite généralement de ses vacances pour se rendre en Afrique sensibiliser les jeunes filles aux métiers de la finance. Au Nigeria, son pays natal,  quelques banques ont déjà manifesté le désir d’accompagner BWIF dans sa dynamique. Mais la fondatrice de BWIF dit « préférer faire grandir la structure, avant de chercher à obtenir des parrainages d’entreprises ». 

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