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La BCEAO relève ses taux d’intérêt pour combattre l’inflation

Siège de la BCEAO à Dakar ©DR

Confrontée à une inflation galopante, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a envoyé un signal fort, mercredi 14 septembre, en actant le resserrement de sa politique monétaire.

Par la Rédaction

Réuni pour sa première session ordinaire en présentiel depuis le début de la crise sanitaire, en février 2020, le Comité de politique monétaire de la BCEAO a décidé de relever de 25 points de base ses taux directeurs, à compter du 16 septembre 2022. Le principal de ces taux, le taux directeur auquel la Banque centrale prête des ressources aux banques passera ainsi de 2,25% à 2,50%.

Une décision « qui fait suite à la première hausse des taux intervenue en juin, [et qui devrait] contribuer à ramener progressivement le taux d’inflation dans l’intervalle cible de la Banque Centrale (1% à 3%) sur le moyen terme », a commenté le Comité dans un communiqué publié le 14 septembre. De fait, la menace inflationniste était clairement précisée dans la note précitée, la BCEAO insistant notamment sur le fait que « la baisse de la production vivrière durant la campagne agricole 2021/2022, les difficultés d’approvisionnement de plusieurs marchés du fait de l’insécurité dans certaines zones, l’augmentation des cours des produits énergétiques et des produits alimentaires importés ont contribué à la hausse des prix dans les pays de l’Union au cours de la récente période ». Résultat, « l’augmentation du niveau général des prix est passée à 7,0% au deuxième trimestre 2022 après 6,4% au premier trimestre 2022 », a averti la banque centrale ouest-africaine.  

Juguler la pression inflationniste

C’est cette pression inflationniste que la BCEAO cherche aujourd’hui à juguler avec la hausse de ses taux directeurs. Le principal de ces taux étant utilisé pour les prêts de la BCEAO aux établissements bancaires qui ont besoin de liquidités à court terme, les établissements financiers emprunteurs devraient répercuter cette hausse du taux de refinancement minimum sur les taux d’intérêt qu’elles accordent à leurs clients- particuliers ou entreprises- aboutissant in fine à un meilleur contrôle de l’inflation. Une dynamique anti-inflationniste qui n’est du reste pas l’apanage de l’institution émettrice des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Ailleurs dans le monde, la banque centrale américaine, la Fed, tout comme la Banque centrale européenne sont déjà bien engagées dans le resserrement de leur politique monétaire. Quant au Fonds monétaire international (FMI), il a rappelé à de nombreuses reprises au cours des derniers mois qu’il était primordial que les banques centrales continuent de lutter contre l’inflation, rappelant par la même occasion qu’« une politique monétaire plus stricte aura inévitablement des coûts économiques, mais [que] tout retard ne fera que les exacerber ».

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