Prononcé à l’hôtel Ivoire d’Abidjan, le 5 octobre, le discours inaugural de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a marqué le point de départ des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui se dérouleront à Marrakech (Maroc) du 9 au 15 octobre. L’occasion pour le pays hôte de soigner sa posture de porte-voix du continent.
Par Michée Dare, correspondant à Abidjan
La venue de la dirigeante du FMI en terre d’Éburnie fut notamment l’occasion de saluer les performances économiques du pays ouest-africain. Selon les dernières statistiques du FMI, la première économie de la zone UEMOA devrait ainsi afficher une croissance de 6,2 % en 2023 tandis que le pays a réussi à faire reculer le taux d’inflation à 4,7 % et à améliorer le recouvrement de ses recettes fiscales. Le déficit budgétaire de la Côte d’Ivoire devrait par ailleurs reculer à 5,3 % du PIB au terme de l’année en cours. Un niveau qui est toutefois au-dessus du seuil des 3 % correspondant à la norme communautaire dans l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa). Pour rappel, le conseil d’administration du FMI, fin mai, un plan d’aide d’environ 3,5 milliards de dollars en faveur de la Côte d’Ivoire et s’étalant sur une période de quarante mois.
Des efforts soutenus en faveur du continent africain
Le président ivoirien Alassane Ouattara a, quant à lui tenu à saluer les efforts soutenus du FMI en faveur des pays africains et de la Côte d’Ivoire en particulier. Il a en particulier rappelé les efforts de Kristalina Georgieva dans la mise en œuvre, en 2021, du plan d’émission de 650 milliards de dollars en droits de tirage spéciaux (DTS) pour compenser les effets de la crise sanitaire. Le chef d’État ivoirien — ancien directeur général du département Afrique du FMI de 1984 à 1988, puis directeur général adjoint de 1994 à 1999 — a par ailleurs invité le FMI « […] à examiner l’opportunité d’une nouvelle allocation de DTS aux États » avant de réitérer« son appel de longue date pour le renforcement de la voix et de la représentativité des pays membres les plus vulnérables ».
Une voix africaine plus forte au sein des institutions de Bretton Woods
De fait, l’appel du président ivoirien a été entendu. Interrogée par l’AFP, la directrice générale du FMI a confirmé que le continent obtiendra prochainement un troisième siège au conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) afin que le continent ait une « voix plus forte » au sein de l’institution. Mieux, ce mouvement de rééquilibrage en faveur des pays en développement sera également suivi par la Banque mondiale, qui a aussi confirmé la création d’un troisième siège pour les pays africains dans son conseil d’administration.
Légende : La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, aux côtés du président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, à Abidjan, le 5 octobre.