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L’aventure afro de la crypto Cardano

Célèbre tant pour ses promesses mirobolantes que pour sa lenteur à les tenir, la blockchain Cardano a annoncé plusieurs projets spécifiques à l’Afrique au cours des derniers mois.

Son fondateur, le mathématicien Charles Hoskinson, est un des 8 cofondateurs de la blockchain Ethereum, qu’il a quitté en 2014 après un différend avec le reste de l’équipe dirigeante portant sur sa volonté d’emprunter une approche plus commerciale de la blockchain.
L’américain fonde ainsi Cardano en 2017, une plateforme de nouvelle génération ayant pour prétention de résoudre les problèmes inhérents au fonctionnement des blockchains Bitcoin et Ethereum (lenteur, frais de transaction, évolutivité, pollution) se présentant de facto en blockchain de troisième génération.

Un an plus tard, en 2018, la fortune du concepteur de Cardano était estimée à 500 millions de dollars. Depuis, l’explosion des transactions libellées en Ada -la cryptomonnaie interne à la plateforme- et l’envolée des cours de cet actif numérique (+ 5150 % depuis 2017) n’ont fait que renforcer le patrimoine du trentenaire, qui est très probablement aujourd’hui un discret milliardaire.
Le personnage ne semble néanmoins obsédé ni par son compte en banque, ni par son compte crypto, mais bien par son projet. Il reste un influenceur de premier plan et clame régulièrement à ses 300.000 abonnés YouTube sa simple prétention à révolutionner le monde… Une révolution qui pourrait commencer par l’Afrique.

Avec un système bancaire toujours complexe, onéreux et exclusif, le taux de bancarisation des africains reste inférieur à 30%. Dans le même temps, plus de 50% de la population du continent dispose d’un accès à la téléphonie mobile. Une configuration numérique favorable à l’adoption des cryptomonnaies, qui ont de fait vu les volumes échangés bondir au cours des dernières années, avec notamment des transferts domestiques ou à l’international allant toujours croissants. Des transactions 24h/24, sans intermédiation bancaire et pour des frais modestes. Résultat, il y a désormais plus d’utilisateurs de cryptos en Afrique (32 millions) qu’en Amérique du Nord (28 millions).

Les transferts de valeurs ne sont qu’une fonction parmi d’autres du potentiel de la technologie blockchain. De fait, c’est aussi dans les autres domaines que Cardano entend accompagner le continent africain dans sa transformation numérique avec quelques projets notables :

Au Rwanda, un partenariat avec l’ONG Save the Children a été acté pour la mise en place d’une plateforme de don, basée sur la technologie Cardano.

Au Burundi, c’est un protocole d’entente qui a été signé avec le gouvernement pour accompagner le pays dans sa transformation digitale.

À Zanzibar, en Tanzanie, Charles Hoskison a rencontré les autorités locales pour un partenariat visant à connecter la population, et y apporter ses solutions financières et d’identité digitale.

En Ethiopie, c’est plus de cinq millions d’étudiants et professeurs qui verront leur identité numérique ainsi que leurs résultats et diplômes être gérés par une application blockchain Cardano.

Autant d’initiatives qui reposent en définitive sur le pari, simple mais ambitieux, du fondateur de Cardano : les africains ne disposant pas des infrastructures bancaires et de stockage de données des pays plus développés, ils seront plus à même de faire le bond technologique nécessaire (le fameux effet “leapfrog”) pour profiter des avantages révolutionnaires de la blockchain en général, et des applications Cardano en particulier.

Thomas Constantinho

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