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Le classement des 10 premières entreprises africaines

Au sommet du capitalisme continental, les dix plus importantes entreprises africaines en termes de chiffres d’affaires pèsent près de 150 milliards de dollars de revenus cumulés.  Le numéro un reste le groupe pétro-gazier algérien Sonatrach. Pris dans son ensemble, le palmarès reste toutefois largement dominé par les grandes entreprises sud-africaines. Revue de détail.

1- Sonatrach (Algérie)

Chiffre d’affaires : 34,33 milliards de dollars (2021)

Fondé en 1963, peu après l’indépendance, le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach occupe une place prépondérante dans l’industrie énergétique africaine. De fait, la compagnie nationale algérienne peut s’appuyer sur les très importantes réserves d’or noir du pays – estimées à 10 milliards de barils – pour réaliser, bon an mal an, 30 milliards de dollars de revenus annuels. De quoi aisément s’imposer comme le principal pilier de la 4e puissance économique africaine par le PIB (190 milliards de dollars). Une donne qui ne devrait pas changer de sitôt. Après un exercice 2022 record, Sonatrach- qui bénéficie par ailleurs de partenariats stratégiques avec des acteurs mondiaux de l’énergie –  a annoncé la découverte de six nouveaux gisements depuis le début de cette année. De quoi renforcer encore un peu plus le rôle clé de l’entreprise dans l’approvisionnement en hydrocarbures du marché européen, notamment en gaz. Et gonfler ses bénéfices, déjà plantureux (5,7 milliards de dollars en 2021). 

2- Sasol (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 17,28 milliards de dollars (2021)

Fleuron industriel historique de la nation Arc-en-ciel, Sasol (Suid Afrikaanse Steenkool en Olie, pour « charbon et pétrole sud-africains », en afrikaans) est une entreprise chimique et énergétique d’envergure mondiale. Lancé en 1950, peu après l’instauration de l’Apartheid, le groupe a longtemps été la seule entreprise au monde à produire à grande échelle (l’équivalent de 150 000 b/j) du carburant synthétique à partir de gaz naturel ou de charbon, très abondant en Afrique australe. Une capacité à produire de manière innovante et en quantité des produits essentiels qui s’est encore vérifiée durant la pandémie. Fournisseur de solvants chimiques, ingrédients cruciaux dans le processus de fabrication de gels hydroalcooliques, le groupe a – devant l’explosion de la demande de désinfectants pour les mains déclenchée par l’épidémie de Covid-19 – su rapidement développer de nouvelles variantes de ses produits à base d’alcool pour aider ses clients fabricants de solutions désinfectantes à augmenter leur production. 

3- Eskom (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 15,46 milliards de dollars (2021)

Première compagnie d’électricité du continent par le chiffre d’affaires (15 milliards de dollars en 2021), la compagnie publique Eskom fournit plus de 90% de l’électricité en Afrique du Sud, fournissant de l’énergie à des millions de foyers, d’entreprises et d’industries. Problème, l’entreprise n’arrive pas à répondre à la demande, celle-ci faisant face depuis de nombreuses années à une série de défis financiers et opérationnels. Plombé par des années de mauvaise gestion, Eskom croule sous une dette de près de 30 milliards de dollars, ce qui limite de facto la capacité de celle-ci à maintenir et réparer ses centrales à charbon, aujourd’hui vieillissantes et mal entretenues. Résultat, les 60 millions d’habitants de la première puissance industrielle du continent doivent composer avec des délestages réguliers. La situation pourrait toutefois s’améliorer prochainement : le groupe a conclu fin 2022 une série d’accords avec des producteurs indépendants d’énergie renouvelable, qui devraient rapidement renforcer la production énergétique du pays. 

4- NNPC (Nigeria)

Chiffre d’affaires : 15,40 milliards de dollars (2021)

Fondée en 1977, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) est la société nationale d’hydrocarbures du Nigeria, le premier producteur de pétrole du continent (1,2 million de barils de brut par jour). À ce titre, la société joue un rôle central dans l’exploration, la production et la commercialisation des ressources énergétiques (90% des revenus à l’export) du pays le plus peuplé d’Afrique. De quoi aisément expliquer la taille du chiffre d’affaires de l’entreprise (plus de 15 milliards de dollars en 2021), supérieure au PIB de 25 pays africains. NNPC a toutefois son lot de difficultés récurrentes. L’entreprise accumule des milliards de dollars de dettes auprès de ses fournisseurs et partenaires tandis que ses raffineries sont à l’arrêt et qu’elle a le plus grand mal à mettre fin au détournement des revenus pétroliers. 

5- Anglo American Platinum (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 13,45 milliards de dollars (2021)

Filiale d’Anglo American et également connue sous le nom de Amplats, le Sud-Africain Anglo American Platinum est le numéro un mondial du platine, un minerai notamment utilisé en bijouterie, en horlogerie et dans les équipements de laboratoire.  Une position forte qui explique tant son niveau important de chiffre d’affaires (plus de 13 milliards de dollars) que sa confortable valorisation (13 milliards également) à la bourse de Johannesburg, où est coté le titre Amplats. Fondée en 1995, la société possède et exploite, outre des mines de platine, des sites d’extraction de palladium et de rhodium. En tant que leader dans l’industrie minière, Anglo American Platinum joue un rôle crucial dans l’économie sud-africaine et dans la fourniture de métaux précieux essentiels pour diverses applications industrielles. En pointe dans le secteur minier sur les pratiques durables et responsables, la société affiche par ailleurs l’ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040.  

6- MTN Group (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 11,39 milliards de dollars (2021)

Fondé en 1994 en Afrique du Sud et actif dans 18 pays d’Afrique, le groupe MTN est aujourd’hui le premier opérateur télécom du continent avec plus de 290 millions de clients, présent à la fois dans les infrastructures de réseau, le digital et les services financiers. Une couverture géographique exceptionnelle et un large éventail d’activités qui expliquent que l’entreprise fasse partie du très élitiste club des huit sociétés africaines au chiffre d’affaires annuel supérieur à 10 milliards de dollars. Cette position prééminente, le groupe basé à Johannesburg entend bien la conserver avec la mise en place de sa stratégie « Ambition 2025 ». Dans le cadre de cette feuille de route, l’entreprise ambitionne ainsi de se repositionner en profondeur, passant du statut d’opérateur à celui d’entreprise technologique. Une mue qui, si réalisée avec succès, permettrait à MTN de renforcer sa place de géant incontesté du secteur des télécoms, aujourd’hui en rapide mutation. 

7- Sibanye-Stillwater (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 10,80 milliards de dollars (2021)

Fondée en 2013, à la suite de sa scission avec Gold FieldsSibanye-Stillwater est une entreprise minière spécialisée dans l’extraction d’or, de platine et d’autres métaux précieux. De fait, en l’espace d’une décennie, la société est devenue l’un des principaux producteurs mondiaux d’or et de platine, et ce grâce à une série d’acquisitions stratégiques. Dès 2014, l’entreprise a ainsi mis la main sur Aquarius Platinum et la mine de platine de Rustenburg, appartenant à Anglo American. En 2016, elle frappe un grand coup en prenant le contrôle- pour 2,2 milliards de dollars – de Stillwater, une entreprise américaine spécialisée dans l’extraction de platine et de palladium. Une boulimie d’acquisition qui explique la taille massive prise par le groupe puisque celui-ci a réalisé plus de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021. 

8- Shoprite (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 10,73 milliards de dollars (2021)

Fondé en 1979, le Sud-Africain Shoprite s’est imposé comme la première chaîne de supermarchés du continent par le chiffre d’affaires. Un succès qui repose en grande partie sur sa stratégie de « prix bas », et qui, sur son marché domestique, lui a permis de creuser l’écart avec des concurrents comme PicknPay,Woolworth et Spar.  De fait, l’enseigne de magasins basée au Cap réalise 80 % de ses ventes et plus de 90 % de ses bénéfices en Afrique du Sud. Le distributeur est par ailleurs présent dans dix pays africains en dehors de son marché domestique mais a toutefois adopté une stratégie de recentrage sur l’Afrique australe depuis septembre 2021. Une approche qui, pour l’heure, paie :  les ventes du distributeur ont bondi de 17 % au dernier semestre 2022. 

9- Steinhoff International (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 9,75 milliards de dollars (2021)

Modeste fabricant de meubles transformé au fil des décennies en une multinationale planétaire, le groupe Steinhoff International s’est un temps imaginé en rival d’Ikea, le numéro un mondial du secteur. À son pic, la société possédait et exploitait un portefeuille diversifié de plus de 40 marques (Mattress Firm, Poundland, Conforama…) couvrant des secteurs tels que l’ameublement, l’habillement et les biens de consommation. Un vaste scandale comptable, découvert en 2017, a toutefois provoqué une crise majeure au sein du groupe, qui a alors vu le cours de ses actions réduit à néant, à la bourse de Johannesburg. Depuis, la société a mené une longue restructuration mais reste cependant toujours en convalescence puisqu’elle a encore subi un déficit de plus de 900 millions de dollars au titre de l’exercice 2021, soit près de 10 % de son chiffre d’affaires. 

10- Bidcorp (Afrique du Sud)

Chiffre d’affaires : 9,33 milliards de dollars (2022)

Fondé en 1988 et historiquement rattaché au conglomérat Bidvest, l’opérateur sud-africain Bidcorp est en premier lieu un acteur de la restauration rapide présent en Afrique, en Europe, en Océanie, en Amérique du Sud ainsi qu’en Asie. De fait, l’entreprise, qui emploie plus de 20 000 salariés, est très orientée à l’international et fournit presque exclusivement ses services de restauration hors du marché sud-africain : des restaurants latino-américains aux pubs irlandais, en passant par les cantines scolaires britanniques et les établissements hôteliers chinois. De quoi expliquer que plus de 90 % du chiffre d’affaires de Bidcorp soit réalisé en dehors de l’Afrique australe. 

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