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Le régulateur boursier américain attaque en justice l’entrepreneur nigérian Dozy Mmobuosi

La Securities and Exchange Commission (SEC) accuse le start-upeur nigérian Dozy Mmobuosi et trois de ses sociétés de fraude. Une annonce qui fragilise encore un peu plus l’ancienne star de la fintech africaine.


L’étau se resserre autour de l’homme d’affaires nigérian Dozy Mmobuosi, longtemps considéré comme l’une des figures montantes de la fintech africaine. Dans une note publiée le 18 décembre, la Securities and Exchange Commission (SEC) — l’autorité de régulation des marchés financiers américains — a annoncé porter plainte contre le start-upeur et trois de ses sociétés, Tingo Group, Agri-Fintech Holdings et Tingo International Holdings. Motif : la mise en place d’un « système pluriannuel visant à gonfler les indicateurs de performance financière de ces sociétés et de leurs principales filiales d’exploitation pour escroquer les investisseurs du monde entier ». Au total, « Dozy Mmobuosi et les entités qu’il contrôle [auraient] obtenu frauduleusement des centaines de millions en argent ou en biens par le biais de ces stratagèmes », a accusé le gendarme de la Bouse américaine, dans le communiqué précité. Dans la foulée, Tingo Group a annoncé que l’homme d’affaires nigérian quittait temporairement son poste de co-PDG intérimaire de la fintech.


Gel des actifs

Dans le cadre de son enquête, la SEC a par ailleurs indiqué avoir demandé le gel des actifs de l’entrepreneur tout en interdisant aux trois sociétés mises en cause de lui transférer de l’argent ou des biens, ou encore d’émettre des actions en sa faveur. L’autorité de régulation financière américaine a également précisé avoir émis une ordonnance empêchant le patron nigérian de vendre ou de céder ses participations dans Agri-Fintech Tingo Group tout en lui interdisant de détruire, d’altérer ou de dissimuler des dossiers et des documents liés aux entreprises susmentionnées.

Cette affaire vient compliquer encore un peu plus la situation déjà précaire de Dozy Mmobuosi, accusé, via sa société Tingo, de fraude depuis juin dernier par le cabinet de recherche et fonds spéculatif américain Hindenburg Research, qui accusait l’entreprise nigériane d’avoir « falsifié » ses états financiers et d’être une « escroquerie exceptionnellement évidente ». Dans la foulée du rapport au vitriol publié par Hindenburg Research, la communauté des investisseurs n’avait pas tardé à réagir : évoluant autour de 5 dollars avant la parution du rapport d’Hindenburg, le cours de l’action Tingo — cotée sur le Nasdaq — s’est effondré à 0,69 dollar avant d’être suspendu en novembre.


Une star déchue

Le 30 novembre, Dozy Mmobuosi rappelait que Tingo « [s’efforçait] constamment de renforcer les contrôles internes et d’être aussi transparente que possible… Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette entreprise devienne une meilleure entreprise en termes de rapports et de contrôles », avait conclu l’entrepreneur nigérian, dont le solide esprit entrepreneurial et les talents de brillant communicant lui ont longtemps permis de se construire une image flatteuse de « golden boy », à l’image de sa couverture médiatique par nos confrères de Forbes Africa.


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