L’entreprise de biotechnologie allemande BioNTech a inauguré à Kigali sa première usine africaine de fabrication de vaccins utilisant la technologie à ARN messager.
Annoncée pour la première fois en août 2021, en marge du sommet du G20, l’installation par le groupe allemand BioNTech de sa première unité africaine de production de vaccins à ARN messager est désormais officialisée. Présent aux côtés de la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de ses pairs Macky Sall — président du Sénégal et Nana Akufo-Addo — président du Ghana- et du PDG et cofondateur de BioNTech, Ugur Sahin, le chef d’État rwandais Paul Kagame a inauguré le 18 décembre à Kigali l’unité industrielle du laboratoire allemand, qui ne devrait toutefois démarrer sa production qu’à compter de 2025.
Un parterre de dirigeants politiques
« Lorsque nous nous sommes lancés dans cette aventure pour fabriquer ces vaccins sur le continent, on nous avait dit que cela prendrait au minimum 30 ans. C’était tout à fait faux. C’est possible et c’est nécessaire », a lancé Paul Kagame lors de son discours, le président rwandais rappelant que [au début] « le consensus était que les vaccins à ARNm ne pouvaient même pas être administrés en Afrique […] ». Devenue célèbre en co-produisant, avec l’américain Pfizer, le premier vaccin contre le Covid-19 approuvé au monde, la start-up de biotechnologies basée à Mayence (Allemagne) lance ainsi son premier centre de production de vaccins sur le continent, qui emploiera une centaine d’employés locaux lorsqu’il aura atteint sa pleine capacité opérationnelle.
Un coût estimé à 150 millions de dollars
S’étendant sur 35 000 mètres carrés dans la zone économique spéciale de Kigali, l’unité de production a été fabriquée à partir de conteneurs d’expédition recyclés et à pour objectif de renforcer l’accès aux vaccins à ARN messager (ARNm) en Afrique, cette technologie notamment à la base du succès des vaccins contre le Covid-19. Dans une perspective plus longue, le site rwandais de BioNTech devrait être le premier d’un « réseau de production robuste et décentralisé en Afrique, offrant une capacité de production de plusieurs centaines de millions de doses de vaccins ARN-m », ont fait savoir les autorités du pays des Mille Collines, qui ont par ailleurs précisé que l’unité de fabrication ne se limitera pas au sérum anti-Covid. Le coût estimé de l’usine et de son écosystème (infrastructures adjacentes…) devrait quant à lui se chiffrer à plus de 150 millions de dollars.