Première fortune mondiale, l’entrepreneur d’origine sud-africaine a finalement acté le rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars, promettant d’en faire un espace d’expression affranchi de toute forme de censure.
Par Michée Dare
«L’oiseau est libéré», aura été le premier tweet du nouveau propriétaire de Twitter, le milliardaire d’origine sud-africaine Elon Musk. Une allusion au logo du réseau social, un oiseau bleu. L’annonce du rachat de Twitter par Elon Musk- pour 44 milliards de dollars- met en tous les cas fin à un long feuilleton médiatico-judiciaire, qui aura tenu le monde en haleine pendant six mois. Attaqué en justice par la direction de Twitter alors qu’il souhaitait se dédire de sa promesse de rachat, le milliardaire s’est finalement ravisé début octobre, en raison des risques de défaite judiciaire qu’il encourait.
Une opération financée par de la dette bancaire
Financée à hauteur de 13 milliards de dollars par de la dette bancaire, dans un contexte de forte hausse des taux d’intérêts, l’acquisition fait mécaniquement d’Elon Musk, l’un des hommes les plus endettés au monde, et ce même si ses engagements financiers ne correspondent qu’à une fraction de sa fortune personnelle totale, estimée à 225 milliards de dollars. Dans la foulée de sa prise de contrôle, le nouveau patron a immédiatement limogé le PDG de la firme, Parag Agrawal ainsi que le directeur financier, Ned Segal, et la responsable des affaires juridiques, Vijaya Gadde. L’entrepreneur, par ailleurs dirigeant des sociétés SpaceX et Tesla, accusait notamment la direction de l’entreprise de lui avoir menti sur le nombre de faux comptes ou de comptes inactifs. Le nouveau patron a d’ores et déjà confirmé son intention de retirer l’entreprise de la cote à Wall Street, ce qui aurait, entre autres avantages, de permettre à Elon Musk de contrôler plus étroitement l’entreprise sans avoir à suivre des règles aussi contraignantes que pour une société inscrite à la côte.
Selon plusieurs experts, la liberté d’expression absolue telle que la conçoit ElonMusk rencontrera toutefois des obstacles à sa mise en application dans plusieurs parties du monde, notamment en Europe où une nouvelle loi adoptée cette année par l’Union européenne est susceptible d’imposer aux réseaux sociaux des amendes si ces derniers sont reconnus coupables de diffuser des discours toxiques et de la désinformation. Les marchés ont pour leur part plutôt bien accueilli la nouvelle du rachat de Twitter par Elon Musk, le titre du réseau social enregistrant une progression de 0,8% de son cours à la clôture du vendredi 30 octobre. De nombreux analystes tablent par ailleurs sur une nette progression de la valeur de l’entreprise dans les années à venir.
Une politique favorable aux cryptomonnaies
Aussi, la nouvelle politique commerciale annoncée par l’entreprise, qui compte développer les règlements en cryptomonnaies, a-t-elle déjà un impact visible sur le marché des cryptomonnaies. Deux devises numériques en particulier ont connu une hausse notable depuis l’annonce du rachat de Twitter par l’entrepreneur d’origine sud-africaine, le Dogecoin et le BNB, la crypto affiliée à la plateforme Binance qui aurait, selon les détails du rachat de Twitter, contribué à hauteur de 500 millions de dollars au tour de table destiné à financer l’opération. À ce jour, 53 millions d’Africains détiennent de la cryptomonnaie. Ils sont tout aussi actifs sur le réseau social notamment dans des pays tels que l’Égypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya et le Ghana.
Pour l’heure, tous les twittos retiennent leur souffle en attendant le possible retour de l’ancien président américain, Donald Trump, sur la plateforme. Dans un message publié vendredi 28 octobre, Elon Musk a pour sa part annoncé « qu’un conseil déciderait si les personnes interdites pouvaient revenir »….