L’avenir énergétique du Sénégal se joue au cœur de multiples partenariats. Et pour le coup, il se conjugue désormais en intégrant les éoliennes dans la stratégie du mix énergétique développée par le gouvernement.
C’est un chantier qui aura duré longtemps avant même de commencer, puisqu’il aura fallu plus de dix ans pour mettre au point ce projet d’immense champ d’éoliennes industrielles d’Afrique de l’Ouest. À la fois le premier et le plus grand, une double performance. Pour y parvenir, le financement de Taïba N’Diaye, dans la région de Thiès, a été particulièrement complexe : à l’origine, le projet était porté par la société française Sarreole, mais il a fallu faire intervenir des investisseurs américains, danois, britanniques et même irlandais pour boucler un tour de table proche de 500 millions d’euros.
DIFFÉRENTS PARTENAIRES
Une première remarque s’impose : difficile pour des établissements bancaires classiques d’intervenir en direct dans ce type de financement. Le Sénégal présente encore un risque d’instabilité politique et monétaire pour les investisseurs. C’est pour cela qu’il a fallu diversifier les partenaires.
Pour porter le projet, la société Parc éolien Taïba N’Diaye a été créée. Elle a bouclé son financement fin juillet 2018, grâce notamment à l’apport d’une institution de financement de développement des ÉtatsUnis, l’OPIC – Overseas Private Investment Corporation –, qui soutient le projet à hauteur de 250 millions de dollars. L’objectif des Américains est d’aider le gouvernement sénégalais à mettre en place l’accès universel à l’électricité avec le Millennium Challenge Corporation, financé par Washington.
L’appel d’offres pour la construction du parc éolien a quant à lui été remporté par l’entreprise danoise Vestas Wind Systems. C’est Vestas qui va construire et assurer la maintenance des 46 éoliennes du parc. Des éoliennes qui vont fournir une puissance de 158,7 mégawatts, avec leurs 117 mètres de hauteur et leurs rotors de 125 mètres de diamètre. Vestas étant impliqué dans le projet, c’est logiquement que l’Agence danoise à l’exportation est venue le soutenir, en lui apportant 117 millions d’euros. Enfin, le Français Sarreole, à l’origine de la construction du parc, a fait entrer un partenaire dans son capital, le jointventure Lekela, qui résulte de l’alliance du fonds d’investissement britannique Actis et de l’entreprise irlandaise Mainstream Renewable Power. Lekela a souscrit à une augmentation de capital du Français et
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Pour lire l’intégralité de cet article, rendez-vous pages 74 du numéro 53 Janvier 2019