Avec 3,5 jets privés pour 1 000 HNWI – High-net-worth Individuals, personnes disposant de revenus supérieurs à un million de dollars –, contre une moyenne de 1,5 dans le monde et de seulement 0,9 en Europe, l’aviation d’affaires a le vent en poupe en Afrique. Les compagnies aériennes, entre crises conjoncturelles et structurelles, réinventent quant à elles comme elles le peuvent leur modèle économique ainsi que leur offre afin de maintenir le cap face à cette concurrence parfois rude.
Comme chaque année, Skytrax, un organisme de consultation créé à Londres en 1989, a publié le 18 juin 2019 la dernière édition de son classement des compagnies aériennes. La méthodologie de Skytrax se fonde sur plusieurs critères, parmi lesquels le service en cabine, le service au sol, la conduite à bord, mais surtout les sondages effectués auprès de près de 22 millions de voyageurs dans le cadre de cette dernière édition.
Il ressort du classement de cette année qu’Ethiopian Airlines est la première compagnie du continent, mais également celle qui offre la meilleure prestation en business class. Viennent ensuite South African Airways, Air Mauritius, Air Seychelles, Kenya Airways et la compagnie chérifienne Royal Air Maroc, qui gagne cinq places.
On note également dans ce classement l’essor des compagnies low-cost telles que Fastjet et Mango, une filiale de South African Airways. Enfin, viennent clôturer ce classement la compagnie EgyptAir et Kulala, une autre compagnie lowcost, filiale quant à elle de Comair.
Hormis la stratégie consistant à créer des filiales pour ratisser large auprès des classes moyennes, voire des revenus plus modestes, les compagnies aériennes ont également beaucoup investi ces dernières années afin de se moderniser davantage tout en rendant plus rentable leur business class. L’une des raisons à cela est la rude concurrence que leur font les jets privés sur ce segment.
UN DUEL DANS LES AIRS
Le nombre de jets privés a plus que doublé sur le continent en une décennie, comme nous le confiait récemment un cadre de l’Association africaine de l’aviation d’affaires (AFBAA). Il a depuis le début de cette année franchi la barre des 2000 appareils même si, reconnaît notre source, il reste difficile de tenir des statistiques, la plupart des jets privés étant enregistrés à l’étranger. La moitié de ces appareils circulant en Afrique sont concentrés en Afrique du Sud et au Nigeria. Viennent ensuite dans l’ordre l’Égypte, le Maroc, l’Angola, la Tanzanie et la République démocratique du Congo, où le secteur minier est très actif et où on note d’ailleurs une recrudescence des compagnies de jets privés.
La progression du nombre d’aéronefs privés sur le continent s’explique par plusieurs facteurs. Il faut reconnaître d’une part la progression du nombre de Highnet-worth Individuals (HNWI). En effet, le nombre de personnes dans cette frange de la population africaine, aujourd’hui estimée à 160000 environ, connaît une hausse de…
Pour lire l’intégralité de cet article, rendez-vous pages 72-73 du numéro 61 Octobre 2019