Le média de ceux qui construisent l'Afrique d'aujourd'hui et de demain

Les Etats-Unis déterminés à renforcer leur partenariat économique avec le continent

L'administrateur directeur général délégué de Bank of africa Brahim Benjelloun Touimi

Après la tenue en juillet de l’US-Africa Business Summit à Marrakech et la tournée africaine actuelle du secrétaire d’Etat américain, l’exécutif américain a annoncé un futur sommet au mois de décembre à Washington avec les dirigeants africains. Objectif : affermir les partenariats économiques avec un continent considéré comme prometteur. 

Patrick Nelle

La tournée africaine du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, débutée le 7 août, a rappelé l’importance stratégique de l’Afrique sur l’échiquier géopolitique mondial. Mais au-delà de la volonté de la première puissance mondiale de contrecarrer l’influence russe grandissante sur le continent, celui-ci est de plus en plus courtisé comme la prochaine frontière de croissance. Organisée du 19 au 22 juillet à Marrakech, la 14ème édition de l’US-Africa Business Summit, pilotée par le Corporate Council on Africa, a de fait réuni nombre d’opérateurs économiques publics et privés autour de la thématique « Building Forward Together (Construire l’avenir ensemble) ».

Renforcer les relations économiques entre les Etats-Unis et l’Afrique

Présente au sommet, la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a ainsi rappelé dans son discours inaugural qu’une « partie essentielle de ce sommet [consistait] à renforcer les relations économiques [entre les Etats-Unis et l’Afrique] ». D’ici 2030, le continent comptera 1,7 milliard d’habitants, soit un cinquième de la population mondiale. Une croissance démographique soutenue qui entraînera de facto une demande croissante en produits alimentaires mais aussi en soins de santé, services d’éducation, technologie et infrastructures. Un appel d’air sur lequel Washington souhaite désormais positionner ses entreprises pour conquérir de nouvelles parts de marché.

Sur le seul volet infrastructures, « l’Afrique fait face à un déficit annuel de financement de l’ordre de 68 à 108 milliards de dollars », a souligné Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD), également présent à Marrakech. Un besoin qui raisonne avec l’objectif clairement énoncé par Kamala Harris dans son discours, à savoir « faire progresser la nouvelle initiative mondiale en matière d’infrastructures et mobiliser des centaines de milliards de dollars pour des investissements durables et de qualité dans les infrastructures sur le continent africain ». Akinwumi Adesina a pour sa part indiqué qu’avec des investissements directs américains en Afrique de 47,5 milliards de dollars en « 2020, il y [avait] encore beaucoup de place pour l’expansion, […] les IDE des États-Unis en Afrique ne [représentant] que 5,2 % de l’investissement direct étranger mondial des États-Unis ». De fait, plus d’une dizaine d’institutions spécialisées américaines étaient à Marrakech, parmi lesquelles Prosper Africa, l’agence chargée de développer le commerce et les investissements entre les pays africains et les États-Unis. Depuis son lancement, en 2019, Prosper Africa a aidé le gouvernement américain à conclure 800 accords dans 45 pays pour une valeur estimée à plus de 50 milliards de dollars.

Soutien à la sécurité alimentaire du continent

Un autre grand chantier de coopération américano-africaine a également retenu l’attention, celui de l’agriculture. La perturbation des chaînes d’approvisionnements alimentaires résultant du conflit en Ukraine fait planer sur l’Afrique la menace d’une pénurie d’au moins 30 millions de tonnes de denrées alimentaires, notamment de blé, de maïs et de soja importés. Un risque sérieux sur lequel est revenu Kamala Harris lors de son discours inaugural au US-Africa Business Summit, comme pour mieux rappeler l’appui apporté par son pays « En ce qui concerne l’insécurité alimentaire, nous nous concentrons sur le besoin urgent d’augmenter la production et les exportations alimentaires avec et au sein de l’Afrique, un défi aggravé par la guerre de Poutine en Ukraine. À cette fin, depuis octobre dernier, les États-Unis ont promis plus de 7 milliards de dollars d’aide humanitaire à destination de l’Afrique », a ainsi déclaré la vice-présidente des Etats-Unis. Un soutien intéressé au continent qui sera bientôt prolongé par une nouvelle rencontre majeure, le président américain Joe Biden ayant annoncé la tenue d’un sommet entre les États-Unis et plusieurs dizaines de pays africains en décembre à Washington pour « [souligner] l’importance des relations entre les États-Unis et l’Afrique et d’une coopération accrue sur des priorités mondiales communes ».

Partager l’article


Ne manquez aucun de nos articles.

Inscrivez-vous et recevez une alerte par email
à chaque article publié sur forbesafrique.com

Bonne lecture !

Profitez de notre abonnement illimité et sans engagement pour 5 euros par mois

√ Accédez à tous les numéros du mensuel Forbes Afrique de l'année grâce à notre liseuse digitale.
√ Bénéficiez de l'accès à l'ensemble des articles du site forbesafrique.com, y compris les articles exclusifs.