La première édition des Journées Pétrole, nouveau rendez-vous des acteurs des hydrocarbures en Afrique organisé à l’initiative de Gacyen Mouely Mouanga – directeur du cabinet de Conseils 3M Partners & Conseils –, s’est déroulée du 31 mai au 03 juin dernier à Dubaï (Émirats arabes unis). Un événement dont l’importance n’est point discutable étant donné les enjeux auxquels le monde fait aujourd’hui face dans le secteur des hydrocarbures. Thème de cette édition inaugurale : l’incidence des contrôles dans la gestion des contrats de partage de production (CPP).
Par Rudy Casbi
« Notre continent doit être uni à l’aune de ces combats multilatéraux et parler d’une seule voix face aux ensembles mondiaux »
Dubaï devient un épicentre non négligeable des affaires pour de nombreux entrepreneurs dans le monde. L’Afrique centrale ne déroge pas à cette règle. Il faut dire que la Ville Monde inspire et crée un climat propice au réseautage de haut niveau. Les Journées Pétrole, organisées par Gacyen Mouely, en sont une bonne illustration. « Pour la première édition des Journées Pétrole, il était important pour nous de réunir les hauts dirigeants des administrations concernées dans un cadre propice à une réflexion concertée sur la question du devenir de notre secteur d’activité, pour le bénéfice de notre continent », indique ce dernier. Travailleur acharné et homme discret, M. Mouely apprécie que ses activités croissent à l’ombre du tumulte des effets d’annonces. « Nous avons convié 60 personnes de huit pays à venir échanger ensemble. L’objectif étant de faire évoluer les cadres législatifs pour permettre de faire en sorte que nos entreprises, États et administrations puissent tirer un meilleur bénéfice des activités liées aux hydrocarbures », précise-t-il. Ces trois jours ont donc permis des échanges approfondis entre les différents acteurs du secteur afin d’apporter des réponses collégiales aux enjeux que rencontre actuellement ce dernier.
Des partenaires à l’écoute
Le choix de Dubaï est d’autant moins le fruit du hasard que la ville émiratie a été désignée pour accueillir et organiser la 28 COP, qui s’y déroulera du 30 novembre au 12 décembre prochain. Alors que s’y est également tenue en juin la seconde édition de l’Arab Green Summit, un événement réunissant les pontes de l’industrie pétrolière basés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le message de l’Afrique centrale et de l’Ouest porte une tonalité retentissante à l’approche de ces grands rendez-vous. « Notre continent doit être uni à l’aune de ces combats multilatéraux et parler d’une seule voix face aux ensembles mondiaux », explique en effet Gacyen Mouely. Un avis qu’a semblé partager l’ensemble de l’assistance présente lors du dîner gala de clôture, ainsi que durant les plénières qui ont vu M. Vincent de Paul Massassa, ministre gabonais du Pétrole, du Gaz, des Hydrocarbures et des Mines, soutenir pleinement l’initiative et plaider pour un renforcement des axes stratégiques de déploiement des actions d’échelle afin de renforcer l’attractivité de l’Afrique dans ce secteur.
Le futur, un combat permanent
Si l’Afrique centrale et de l’Ouest, via ses organisations, prend conscience de la nécessité de s’unir et rapprocher les points de vue, c’est aussi parce que l’échiquier mondial est en pleine recomposition. L’Europe, la Chine et les États-Unis souhaitant développer des alternatives comme l’hydrogène dans un monde en pleine recomposition, il est important pour l’Afrique comme pour le Moyen-Orient de peser de tout leur poids dans cette lutte d’influence. Si l’hydrogène vert, extrait à base de pétrole, peut être une opportunité pour l’Afrique étant donné le faible coût de sa production, il n’en demeure pas moins que sa concurrence avec l’hydrogène « gris » (fracture rocheuse, sols) ou bleu (maritime, hydraulique) peut présenter des risques sur l’exportation de la matière alors que le marché continental peine à se structurer pour répondre à une demande intérieure grandissante. C’est aussi dans cette perspective que Gacyen Mouely a voulu rassembler les forces vives de ce secteur si stratégique, car, il le sait mieux que quiconque en tant que directeur du Cabinet 3M Partners & Conseils, une non-anticipation des tendances du marché et de ses risques pourrait à terme causer des dégâts économiques et sociaux dramatiques à l’échelle du continent, notamment en termes d’emplois. Selon l’ONU en effet, le secteur pétrolier représente aujourd’hui 8 millions d’emplois directs sur le continent et 45 millions considérés comme indirects. L’Afrique doit donc être à l’attaque et non sur la défensive pour profiter des opportunités du futur. Et il lui faut pour cela des fondations solides.
En matière d’hydrocarbures, l’Afrique doit passer à l’offensive pour profiter des opportunités du futur