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Mutombo Régis Katalayi : ”Business Africa vise à devenir le pont entre les entrepreneurs africains de la diaspora et ceux du continent ”

Destiné aux entrepreneurs et professionnels africains, le salon d’affaires Business Africa se propose de leur donner accès aux opportunités d’affaires au sein de la diaspora et en Afrique. Rencontre avec l’entrepreneur franco-congolais Mutombo Régis Katalayi, fondateur de ce rendez-vous dont la troisième édition française s’est déroulée à Paris les 28 et 29 octobre.

Propos recueillis par Patrick Ndungidi


” Business Africa est le plus grand rassemblement d’entrepreneurs et professionnels africains d’Europe ”

Forbes Afrique : Quels sont les objectifs et les ambitions de Business Africa ?

Mutombo Régis Katalayi : La diaspora africaine en France est la plus grande diaspora africaine en Europe. Elle concentre aussi beaucoup d’entrepreneurs. Business Africa a été lancée en 2020 et sa première édition a eu lieu en 2021. C’est le plus grand rassemblement d’entrepreneurs et professionnels africains d’Europe. L’événement, qui rassemble en moyenne 4 500 personnes par édition, est populaire et accessible à tous. L’objectif est de donner accès à l’entrepreneuriat au plus grand nombre d’Africains, surtout dans la diaspora.


Quelle est la particularité de cet événement ?

M. R. K. : Les événements de ce type organisés en France ces dernières années sont très élitistes. Ils se déroulent dans des salons parisiens, avec des tickets d’entrée très chers, et ne visent pas le grand public de la diaspora africaine. À l’inverse, Business Africa est très accessible : ses tarifs sont plus abordables et nous ciblons une population plus jeune, âgée de 25 à 45 ans. Ce sont des entrepreneurs et des professionnels de tous les jours qui ont envie d’avoir accès au financement, aux opportunités présentes dans la diaspora et en Afrique, mais également envie d’améliorer leur visibilité, leur communication, et d’agrandir leur réseau avec d’autres professionnels et entrepreneurs africains qualifiés. Business Africa rassemble des centaines d’exposants et des milliers de participants. Rythmé par des conférences et des masterclasses, l’événement permet l’accès à l’information, tout au long d’un week-end de deux jours.


La troisième édition vient de se tenir en France. Quels sont les thèmes qui ont été abordés et quel bilan faites-vous de cette édition ?     

M. R. K. : La troisième édition vient de se tenir en France, mais nous avons organisé une édition à Dakar en mars 2023. L’objectif de Business Africa est de connecter la diaspora active avec les entrepreneurs et professionnels locaux en Afrique. C’est pourquoi nous avons organisé l’édition de Dakar, qui a rassemblé plus de 1200 personnes. Il existe un fort intérêt de la diaspora à revenir travailler en Afrique et à y investir. Dans ce cadre, il est important que des événements comme le nôtre fassent ce lien et créent ce pont entre la diaspora et les professionnels locaux.

Pour cette dernière édition, les thématiques étaient variées : politique, entrepreneuriat en famille, entrepreneuriat féminin, etc. Nous avons également programmé deux thématiques particulières que nous n’avions pas lors des éditions précédentes, à savoir l’entrepreneuriat pour les chrétiens et l’entrepreneuriat pour les musulmans. Ces deux thématiques permettent de rappeler certaines éthiques dans le business. Il existe une forte dimension sociale quand on est entrepreneur ou professionnel africain, que ce soit dans la diaspora ou sur le continent. Rappeler certaines valeurs est donc nécessaire. Nous ne devons pas devenir aujourd’hui les capitalistes que nous dénoncions hier. Un événement comme Business Africa a la légitimité pour effectuer ce rappel. Il faut gagner de l’argent tout en ayant un impact social, car nous sommes des créateurs d’opportunités et des créateurs d’emplois. C’est ainsi que l’on aborde plusieurs thématiques comme la politique, pour comprendre ses rouages dans son ensemble, et pour connaître aussi le contexte politique du pays où l’on souhaite entreprendre ou investir.


Sur les trois éditions organisées en France, Business Africa a réuni plus de 15 000 participants. Qu’est-ce qui justifie cet engouement ?     

M. R. K. : Nous avons mis en place une stratégie qui consiste notamment à inviter des célébrités comme orateurs dans différentes thématiques. Lors des événements précédents, nous avons invité des personnalités comme les journalistes Harry Roselmack et Alain Foka, le footballeur Samuel Eto’o, Claudy Siar. Ces derniers nous apportent leur lumière et leur expertise. Leur présence contribue à attirer le public et permet aux entrepreneurs et aux exposants d’améliorer leur visibilité et leur communication. Nous faisons également une grosse communication sur nos réseaux sociaux, où nous avons de très fortes communautés. Cela nous permet de communiquer très facilement et d’amener des milliers de personnes à notre événement.  


” Il est important d’avoir une diaspora utile qui participe, de la meilleure manière, au développement des entrepreneurs et des professionnels africains sur le continent “

Quels types d’entrepreneurs exposent leurs produits à Business Africa ?

M. R. K. : Les exposants sont variés. Nous avons des entrepreneurs actifs dans la fintech, le transfert d’argent, les produits cosmétiques. Certains vendent des biens immobiliers au Mali, au Sénégal ou au Cameroun, et d’autres proposent des formations. Business Africa permet ainsi à une variété d’exposants de rendre visibles leurs produits et services. L’événement permet aussi au public de découvrir des entreprises créées par des Africains. Les participants sont ceux qui s’intéressent à l’entrepreneuriat et au développement. Ce sont des hommes et des femmes de la diaspora africaine et afro-caribéenne, âgés de 25 à 45 ans, et qui veulent consommer des produits africains, connaître les opportunités qu’il peut y avoir en Afrique, lancer leur carrière, développer leur business sur le continent ou, tout simplement, créer ou développer un réseau de professionnels et d’entrepreneurs africains.


Quelle suite pour Business Africa dans les prochaines années ?

M. R. K. : Business Africa tend à devenir une institution forte comme le sont d’autres événements, tout en restant accessible et en gardant toujours la même cible, constituée d’entrepreneurs et de professionnels africains. Nous voulons devenir le pont entre les entrepreneurs de la diaspora et les entrepreneurs et professionnels qui sont en Afrique. En 2024, Business Africa va lancer son académie de formation qui proposera des formations abordables à la diaspora et permettra aux locaux de bénéficier de formations gratuites. Il est important d’avoir une diaspora utile qui participe, de la meilleure manière, au développement des entrepreneurs et des professionnels africains sur le continent. C’est par ce type d’initiatives que nous contribuons à ce que cela devienne une réalité.

” Il faut gagner de l’argent tout en ayant un impact social, car nous sommes des créateurs d’opportunités et des créateurs d’emplois “ 

Régis Mutombo Katalayi, fondateur du Salon Business Africa

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