Principale organisation patronale en République démocratique du Congo, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) a élu un nouveau président, Robert Malumba Kalombo, qui succède ainsi à Albert Yuma, figure majeure du monde des affaires congolais.

Dirigeant du groupe Mak’s Trading Sarl, actif notamment dans le secteur de bâtiment et des travaux publics, le nouveau président de la FEC était jusque-là président de la commission nationale des travaux publics au sein de l’organisation. Élu avec 929 voix contre 847 pour Leny Ilondo — le principal représentant de la filière industrielle — et 335 pour Felly Samuna — au terme de l’Assemblée générale élective tenue le 27 novembre, à Kinshasa-Robert Malumba Kalombo succède ainsi à Albert Yuma, figure clé du milieu politico-économique congolais.

De nombreux défis à relever

Une nouvelle fonction où les défis à relever ne manqueront pas, à commencer par l’amélioration du climat des affaires dans le pays. Corruption, tracasseries administratives, insécurité judiciaire et juridique, manque de financement… La RD Congo est régulièrement pointée du doigt par des classements tels que le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale ou des organisations comme Transparency International. Robert Malumba Kalombo s’est néanmoins montré confiant. « Nous avons aussi nos stratégies à nous pour que le climat des affaires devienne beaucoup plus favorable », a indiqué, sibyllin, le nouveau patron des patrons congolais dans son discours inaugural.

À la tête de la FEC pendant 18 ans, Albert Yuma a quant à lui rappelé, dans son discours d’adieu, que « pour soutenir une croissance forte, le gouvernement devra poursuivre la mise en œuvre des réformes au niveau de la gouvernance afin d’améliorer le climat des affaires et de stimuler les investissements ». Un message en forme de testament politique mais qui n’a pas empêché Albert Yuma d’exprimer une forme de satisfaction personnelle. « Je pars vraiment dans la joie », s’est félicité l’ancien président du conseil d’administration de la Gécamines, qui quitte toutefois la FEC dans un contexte assombri.

La fin de l’ère Yuma

Après avoir un temps été écarté puis rétabli dans ses fonctions à la tête du patronat sur décision judiciaire, l’ex-patron des patrons congolais est aujourd’hui accusé de détournement de fonds par le procureur général près de la Cour des comptes. Aux côtés de l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo, Albert Yuma est soupçonné d’avoir détourné quelque 25, 5 millions de dollars entre janvier 2018 et juin 2020.