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Tribune : L’Afrique subsaharienne a besoin d’aide face au désastre climatique

Une multiplicité d’instruments de financement climatique

De nombreux instruments de financement climatique existent. Nous avons récemment examiné en détail certains d’entre eux. Les subventions et l’emprunt concessionnel ont été jusqu’à présent les plus prisés, mais ils sont limités par les procédures complexes d’accès, exigées par les bailleurs et par les contraintes de capacité des pays bénéficiaires. Pour les pays d’Afrique subsaharienne ayant accès au marché, l’émission d’obligations dites vertes, bleues et durables/sociales est une possibilité : De fait, l’Afrique du Sud, l’Ile Maurice, le Nigeria et d’autres pays y ont déjà eu recours. Cependant, ces obligations nécessitent un certain niveau en matière de finances publiques, de statistiques de haute qualité et de comptabilité publique sur l’utilisation du financement. Sous certains aspects, les crédits carbones pourraient également constituer une source de financement. Mais l’avenir de leur demande est incertain. Lorsqu’ils servent à compenser des émissions produites ailleurs, ils risquent de contribuer à une augmentation des émissions mondiales. Un financement élargi par le secteur privé sera essentiel, mais les risques juridiques et politiques perçus, la taille restreinte du marché, la faiblesse de l’environnement réglementaire et la rareté des projets bancables posent des défis de taille.

Pour accroître ce type et d’autres formes de financement climatique, les décideurs d’Afrique subsaharienne et les partenaires au développement devront trouver un compromis. Les dirigeants africains peuvent réduire les primes de risque perçu grâce à des stratégies climatiques bien définies, qui renforcent le pouvoir des citoyens et les infrastructures résilientes, ainsi qu’à l’amélioration des statistiques et de la gouvernance. Dans le cadre de ce processus, il convient de disposer d’une sélection de projets alignés sur les stratégies nationales en matière de climat. Les partenaires au développement peuvent apporter un soutien financier adapté aux besoins de la région, améliorer la coordination internationale en matière de procédures et appuyer les autorités nationales dans le renforcement des capacités.

Un appui au développement des capacités

Le FMI contribue à cet effort par une analyse plus axée sur l’Afrique subsaharienne des aspects macroéconomiques du changement climatique, par l’octroi de financements, notamment grâce au nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, et par un appui au développement des capacités, en particulier en matière de statistique, gouvernance et de gestion verte des finances publiques. Si tout le monde travaille ensemble, l’Afrique subsaharienne peut s’engager sur la voie d’un développement plus résilient et plus prospère. « Quand les gens sont déterminés, ils peuvent tout surmonter », rappelait en son temps feu Nelson Mandela.

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